DANS L’UNIVERS DE JEAN, EXCELLE ET HUGUETTE​

DANS L’UNIVERS DE JEAN, EXCELLE ET HUGUETTE​

Jean et Huguette sont agents publics. Excelle est étudiante. Joindre les deux bouts n’est guère facile pour ces Librevillois qui essayent, malgré tout, de s’en sortir avec le strict minimum. Jean nous raconte son expérience.


« Grâce aux revenus que je tire de mon travail et de mes petites affaires, je loue à 150 000 francs CFA un bon petit logement de deux chambres, un salon et deux salles d’eau. Je subviens aux besoins de ma femme qui ne travaille pas et de nos quatre enfants qui sont scolarisés. En outre, je vis dans un environnement propre et sain. Nous nous en sortons assez bien. Nous faisons les courses en gros à des prix abordables. Nous achetons 3 cartons de variétés, un gros sac de riz et un bidon d’huile qui nous permettent de tenir jusqu’à la fin du mois suivant. Néamoins nous avons du mal à couvrir certaines charges, en particulier les frais d’électricité. Je dois parfois recourir à mes parents, amis et autres connaissances pour qu’ils me dépannent avec 2 000 francs. »

 

Excelle Ossarakabi, étudiante et mère célibataire, vit de petits boulots.


« Je loue une modeste demeure qui m’abrite lors des intempéries. J’ai au moins un endroit où dormir. Malheureusement, mes revenus ne suffisent pas à couvrir toutes les dépenses nécessaires à un individu. Mon revenu mensuel est de 150 000 francs CFA. Je ne peux me permettre de louer une maison de 200 000 francs quand on sait qu’à Libreville, il faut au moins 100 000 francs, voire plus, pour avoir un bon logement avec tous les accessoires possibles. Je ne parviens pas à équiper mon logement convenablement. Mon espace de vie ne me plaît pas, il est trop restreint. J’ai des sanitaires qui se trouvent à l’extérieur de la maison. En termes d’alimentation, je prends difficilement 3 repas par jour. Je privilégie les factures d’eau et d’électricité au détriment de la nourriture

 

Huguette Ursule R. : « J’ai 40 ans. Je suis agent de l’Etat et je suis mère de trois enfants. Deux d’entre eux, les ainées, sont scolarisés à l’école publique, respectivement à l’IUSO et à l’USS. Le dernier apprend au Cours Ambourhouet. Je n’ai aucun mal à gérer les frais scolaires. Autrefois, oui. Mais plus aujourd’hui. »


Huguette est également entrepreneure. Elle vend des bijoux à bon prix.


 « Mes revenus en tant qu’agent de l’Etat se situent au-delà de 200 000 francs CFA par mois auxquels s’ajoute l’argent que génère mon activité commerciale. Je ne me plains pas, mes revenus me permettent amplement de louer un très bon logement avec tout le confort possible pour mes enfants et moi. J’aime l’espace, l’environnement dans lequel je vis. Il est sain et je ne m’en plains pas. S’il y a une chose contre laquelle je lutte, c’est l’insalubrité. Il ne doit y avoir ni herbe ni ordures. Je le dis toujours à mes enfants car la propreté est la base de tout. »


« En termes d’alimentation, je m’en sors d’autant que mes enfants ne sont pas compliqués. Il en est de même pour les factures d’eau et d’électricité. Quand j’ai mon salaire ou une entrée d’argent, je consacre 50 000 francs CFA à l’eau et l’électricité. Ma première fille m’aide aussi. S’agissant des sanitaires, la maison en possède. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai emménagé. »


Concluant son propos, Huguette exhorte ses frères et sœurs ayant des revenus précaires à s’organiser.


« En agissant ainsi, vous pourrez vous en sortir. En ce qui me concerne, je compte rester ici pour le moment. Par contre, j’ai une maison en construction où je compte emménager afin de ne plus être locataire. »


Pour sa part, Jean ne sait s’il doit déménager ou non.


« Il m’arrive parfois de vouloir déménager, mais ce n’est guère facile avec des enfants qui vont à l’école. La vie n’est pas toujours belle. Néanmoins, je pense que l’on peut s’en sortir à condition de faire de bons calculs et de ne pas dépenser l’argent à des fins inutiles. »


Excelle déplore  les difficultés rencontrées par les étudiants.


« Nous avons du mal à réunir les ressources indispensables au bien-être et à la santé. La seule note positive est de vivre dans un environnement propre et calme où chacun ne se mêle que de ses propres affaires. »


Marlène Hombomoto


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