SE LOGER DÉCEMMENT EST UN DROIT

Se loger, bien se loger, est un besoin inhérent à chaque personne et un droit fondamental qui relève du bien-être et de la dignité humaine. Plus qu’un toit et des murs, une maison ou un appartement doit être un refuge décent et sécurisé où les occupants ont plaisir à dire « Je ne quitterai ce lieu pour rien au monde ». Ces mots d’un riche propriétaire tranchent avec ceux que l’on entend dans les « matitis ».
Faute de moyens adéquats, les résidents de ces quartiers sous-intégrés au Gabon disent avoir d’énormes difficultés à quitter les lieux. « Quand on pense aux coûts exorbitants des loyers, des terrains et des matériaux de construction, comment peut-on prétendre à de meilleures conditions d’existence ? Le jour viendra, peut- être, où nous pourrons vivre dans la maison de nos rêves. »
Le Gabon, l’un des plus riches pays d’Afrique subsaharienne, qui, de surcroit, compte moins de 3 millions d’habitants, devrait loger décemment et à des coûts abordables sa population, en particulier les plus démunis qui, au quotidien et au péril de leur vie, sont exposés à des risques sanitaires majeurs comme ceux qui sont décrits dans notre rubrique ALERTE.
Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) entend mettre fin au cauchemar du mal logement et du sans-abrisme à travers le Plan national de développement 2024-2026. Ce projet prévoit, entre autres, « la construction de 6 000 logements sociaux de type F3 et F4 destinés aux couches sociales les moins aisées ».
Des logements dont on ignore le coût et dont le nombre est bien en-deçà des besoins réels du Gabon. Selon les statistiques du Plan d’accélération de la transformation (PAT), « le déficit se situe à 257 000 unités en 2024, une province sur neuf, l’Estuaire, totalisant à elle seule plus de 50 % du total ».
La voie vers l’accès universel au logement est encore semée d’embûches. Pourtant, le rêve est réalisable pour peu que des moyens substantiels soient mobilisés et investis dans des projets durables qui tiennent compte d’un certain nombre de facteurs. Ceux-ci incluent les normes de construction qui sont garantes de la sécurité des biens et des personnes, notamment :
L’accessibilité financière et géographique, la proximité des services sociaux de base tels que les écoles, les centres de santé, les marchés ou autres commerces, et l’hygiène de l’environnement participent également du droit au logement et à la santé.
Mettons fin à la crise du logement. Mettons fin à l’exode rural massif vers Libreville, Franceville, Oyem et Port-Gentil, où vivent plus de 80 % des Gabonais.es. Ce phénomène crée un profond déséquilibre démographique, des problèmes de concentration, de circulation et de mobilité urbaine, et la non-maîtrise de l’assainissement du milieu. À ce fléau s’ajoutent les constructions anarchiques dans les zones à risque où les éboulements consécutifs aux pluies torrentielles tuent chaque année nombre d’occupants des lieux.
La Rédaction