L’IUSO OU LA MÉTAMORPHOSE DE L’ENFANT PRODIGUE

L’IUSO OU LA MÉTAMORPHOSE DE L’ENFANT PRODIGUE

Depuis une trentaine d’années, l’Institut universitaire des sciences de l’organisation (IUSO), anciennement Ecole nationale supérieure de secrétariat (ENSS), participe à la formation de la jeunesse gabonaise. En devenant l’IUSO, l’ENSS a étoffé son offre de formation. Elle associe sa formation de base, celle de secrétaire (assistante) de direction qui était l’unique formation à la création de l’établissement, à d’autres enseignements liés aux sciences de l’organisation.

 

Etudiant en master 2 de communication publique et politique, Benjamin Ndong Allogho n’a pas de crainte quant à sa formation et à la possibilité de trouver un emploi : « J’ai été admis à l’IUSO en 2017. Les enseigne- ments reçus me rendent apte à postuler pour un emploi. Je connais d’anciens étudiants qui ont été recrutés par des entreprises après l’obtention de leur DUT à l’IUSO.» L’établissement a, en effet, vocation à mettre sur le marché de l’emploi des produits prêts à relever les défis du monde professionnel.

 

Daryl Nguema Mbega, étudiant en fin cycle en métier du droit, confirme la bonne réputation de l’IUSO auprès des employeurs : « Ces années passées à l’IUSO m’ont été profitables. J’encourage les futurs bacheliers à passer le concours de cet institut. La qualité des formations dispen- sées au sein de notre Institut m’a permis de trouver un emploi. »

 

Cependant, les difficultés et les critiques ne manquent pas. L’œuvre de l’IUSO ne saurait être parfaite. Etudiante en master 2 de communication d’entreprise, Rollande en témoigne : « Durant mon année de licence, j’étais en stage dans un cabinet. Le responsable évoquait le faible niveau des étudiants provenant de l’IUSO. »

 

Nadidjata Moutsinga Ngamagate, étudiante en master 1 de gestion des Entreprises et des organisations, déplore les conditions d’apprentissage. « J’ai obtenu le concours de l’IUSO en 2019-2020. Malgré les efforts fournis en termes de contenu de cours et de professionnalisation des filières de formation, certains aspects sont moins glorieux, tels que les conditions d’apprentissage dénon- cées par les étudiants. En outre, ce qui me gêne dans les salles de classe c’est la chaleur. Elles ne sont pas climatisées. »

 

Pour Nadine, étudiante en deuxième année de DUT, « les conditions d’apprentissages ne sont pas fameuses mais on s’adapte».

L’adéquation de l’IUSO au système éducatif gabonais

 

Les offres de formation proposées par l’IUSO sont, pour la majorité, en phase avec l’évolution du système éducatif gabonais. Pour autant, des questions se posent. Les offres de formation sont-elles adaptées au marché de l’emploi ou répondent-elles aux besoins des entreprises ?

 

Selon Aristide Edzegue, « la place qu’occupe l’Institut dans le système éducatif national est la première dans le domaine des sciences au Gabon. Nous avons un taux d’insertion de 40% des étudiants qui arrivent à trouver du travail dans les deux années qui suivent l’obtention de leurs diplômes. » Ces résultats sont à mettre au crédit du travail colossal de l’administration et du corps professoral.

 

Professeur en gestion de projets, M. Effaga confirme : « L’IUSO favorise l’insertion professionnelle. » Il admet néanmoins que « le système éducatif gabonais recouvre des imperfections dans la mesure où il est trop porté vers l’enseignement général. »

 

Dans un monde en perpétuelle évolution et tourné vers la valorisation des formations professionnelles, le système éducatif gabonais devrait redoubler d’imagination afin de rendre nos grandes écoles et universités compétitives. L’IUSO est un exemple en termes dans le domaine.


 

Eric Ozwald

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