RECONSTRUIRE LE GABON : LE DÉFI DE LA TRANSITION

Monument de la Libération : inauguré le 30 août 2024, à l'occasion de l'an 1 du coup d'État du CTRI
«Construisons ensemble notre pays. Cette construction ne concerne pas exclusivement les infrastructures. Il s’agit, pour moi, d’envisager quelque chose de plus grand et de plus profond que les routes et les bâtiments… » Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition.
Construire est une œuvre de longue haleine. Cette assertion peut s’appliquer au projet de restauration du Gabon où le cours de l’histoire a pris un nouveau tournant le 30 août 2023. Depuis ce jour mémorable, les autorités de la Transition ont engagé le Gabon sur la voie de la reconstruction nationale qui s’annonce tout aussi, voire plus titanesque que les ruines héritées du précédent régime.
Afin de relever ce défi, l’État s’est doté d’un Plan national de développement de la transition (PNDT) évalué à 4 600 milliards de francs CFA. Cette somme sera investie dans 293 projets au cours de la période 2024-2026. Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et en faveur de l’amélioration effective des conditions de vie des couches sociales démunies, l’objectif étant de promouvoir la dignité des Gabonais.es à travers, entres autres :
- L’accès à l’éducation, aux soins de santé, au logement et à des emplois sécurisés et de qualité pour tous.
- La fourniture pérenne d’eau et d’électricité.
- Le développement des infrastructures y compris la réhabilitation/construction de bâtiments administratifs, du réseau routier et de voiries urbaines.
- L’exploitation des gisements de fer de Belinga et de Baniaka.
- Le développement de l’industrie du bois.
Au-delà du bois, des mines et du pétrole, l’État entend développer les autres secteurs de l’économie nationale (agriculture, énergie, numérique, pêche, tourisme). Par ailleurs, pour répondre aux besoins les plus urgents des 9 provinces du pays, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé « la mise à disposition d’une enveloppe de 63 milliards francs CFA afin de leur permettre de s’autonomiser et de relancer leurs activités. »
Dans le domaine de la santé, 5 pôles de spécialités d’excellence sont en construction, respectivement dans l’Estuaire, l’Ogooué-Maritime, le Moyen-Ogooué, le Haut Ogooué et le Woleu-Ntem.
À un autre niveau, l’accès au logement s’améliore progressivement avec la mise à disposition des 500 parcelles à Igoumié dans la commune d’Owendo, dans la banlieu-sud de Libreville.
Fruit d’un partenariat public-privé, cette opération devrait se poursuivre «avec la mise en exploitation de 40 hectares en plus, pour 800 parcelles de 500 m² viabilisés avec titres fonciers et la construction de 1 900 logements sociaux de 2 et 3 chambres pour les fonctionnaires, en suivant le modèle conçu pour les militaires où la prime de logement mensuelle constituera l’hypothèque permettant de financer l’acquisition du logement. »
Construire un pays est une œuvre de longue haleine. Nul à lui seul ne peut relever ce défi, d’où les appels à la solidarité du président de la transition lors de la tournée républicaine et à l’occasion de l’an 64 de l’indépendance nationale.
« Nous allons changer ce pays et le reconstruire. Si d’autres militaires l’ont fait avant nous, Rawlings au Ghana, Al-Sissi en Égypte, le président Kagame au Rwanda, nous sommes capables de le faire ici. »
Au-delà de la construction des infrastructures, le général Oligui Nguema « entend faire émerger un nouveau type de Gabonais en formatant les mauvaises mentalités. »
La mise en place « d’un cadre législatif solide basé sur des lois fortes, la restauration des institutions, qui commande l’intérêt supérieur de la Nation, et la future Constitution nationale sont une opportunité pour reconstruire le Gabon et instaurer un véritable État de droit qui, bien plus qu’un simple concept pour le CTRI, est l’idéal de démocratie auquel nous devons tous aspirer. »
« L’État de droit garantit notre liberté et notre justice en assurant à chaque Gabonais, quel qu’il soit, la possibilité de s’exprimer librement et de vivre dignement. Car, il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression, mais également sans respect de la loi. »
Flavienne L. Issembè