ACTUALITÉS

UN LIVRE. UN AUTEUR : L'INTERVIEW D'EDDY MINANG SUR LES CRIMES RITUELS AU GABON

LE MAGISTRAT EDDY MINANG S'ATTAQUE AUX CRIMES RITUELS
AU GABON

Longtemps considéré comme un sujet tabou, la problématique des crimes rituels est au cœur d’un nouveau livre qui traite, pour la première fois, des aspects juridique et criminologique de la question.

L’auteur de l’ouvrage, Eddy Minang, est docteur en droit, magistrat et actuel procureur général adjoint près la Cour de Cassation du Gabon. Le livre, intitulé “Les crimes rituels au Gabon : approche criminologique et judiciaire du phénomène”, lève le voile sur les rapports entre les crimes rituels et le droit pénal, les causes et l’ampleur du phénomène que le code pénal gabonais définit comme “meurtre avec prélèvement d’organes.”

Crimes rituels au Gabon

Fruit de plusieurs années de réflexion et de recherche, l’ouvrage propose des pistes de solutions, qui vont de la prévention à la réinsertion en passant par la répression, en vue de lutter efficacement contre ce fléau. Selon le magistrat, “98% des personnes citées comme commanditaires dans les dossiers de crimes rituels sont issus du landerneau politique, et aucun d’entre eux n’a été jugé à ce jour.

“Les crimes rituels au Gabon : approche criminologique et judiciaire du phénomène” est issu de la thèse de doctorat d’Eddy Minang, intitulé ”Le crime rituel en droit pénal gabonais”. Soutenue en juillet 2023 à l’Université Paris Panthéon Assas, la thèse a été suivie, le 19 juillet 2024, par la présentation et la dédicace du livre dans l’enceinte de la grande bibliothèque de l’université Omar Bongo à Libreville (Gabon). Étaient présents, entre autres, des juristes, des scientifiques, des associations de lutte contre les crimes rituels et des décideurs.

Nous y reviendrons.

RAYMOND NDONG SIMA S’EXPLIQUE SUR LA MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF

Le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima, a animé le 18 juin 2024 à Libreville la première conférence de presse sur le rendu des travaux qu’il a conduits sur la mise en œuvre des résolutions du Dialogue national inclusif (DNI). Selon le chef du gouvernement de la Transition, la traduction en actes des 1 000 recommandations du DNI nécessiteront le déploiement de 2 100 actions.

Dans son propos introductif, Raymond Ndong Sima a indiqué : « Tous les ministres n’étaient pas au Dialogue national inclusif. Une dizaine de ministres ont participé aux travaux. Donc les autres membres du gouvernement ont découvert en même temps que moi le document qui avait été produit… J’ai donc réuni mon cabinet… »

Poursuivant son propos, le Premier ministre s’est expliqué sur la méthodologie de travail qui a consisté « à redéfinir l’ensemble des conclusions pour les traduire en actes, à poser le type d’actions pour répondre aux problèmes identifiés et à s’entendre sur les conclusions concernant la constitution, les lois organiques/ordinaires, décrets, subsidiaires, arrêtés, etc. » 

Selon les tableaux de répartition des différents supports et de la proportion de chaque support de mise en œuvre, les 2100 actions se déclinent comme suit :

  • 47 pour la Constitution, soit 2,24%.
  • 159 pour les décrets, soit 7,57%.
  • 15 pour les lois organiques, soit 0,71%.
  • 230 pour les lois ordinaires, soit 10,95%.
  • 77 pour les arrêtés, soit 3,67%.
  • pour les circulaires, soit 10,33%.
  • 31 pour les réformes : 31, soit 1,48%.
  • 44 pour les audits, soit 2,10%.
  • 14 pour les contrats de partenariat, soit 0,67%.
  • 23 pour les marchés publics, soit 1,10%.
  • 34 pour les travaux publics, soit 1,62%.
  • 1419 pour les autres, soit 67,57%.
  • Selon Raymond Ndong Sima, la prochaine tâche consistera à identifier les ministères sectoriels qui doivent être à l’initiative des projets correspondants.

    La conférence de presse du Premier Ministre intervient près de 2 mois après la mise en place des 2 comités chargés respectivement de la surveillance et du suivi/évaluation de la mise en œuvre des conclusions du DNI, et six mois avant le référendum prévu en décembre prochain sur l’adoption de la nouvelle Constitution.

    À titre de rappel, le DNI a été motivé par la volonté de la population gabonaise de renforcer la démocratie, promouvoir la paix sociale et politique, établir un consensus sur les défis nationaux et les rouages nécessaires pour assurer un développement national au lendemain « du coup de libération » du CTRI qui a mis fin le 30 août 2023 au 14 ans de règne d’Ali Bongo Ondimba

    Annie Mapangou

    LE CTRI PUBLIE LES PREMIERS COMMUNIQUÉS EN APPLICATIONS DES CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF

    Depuis la fin du Dialogue national inclusif (DNI) le 30 avril, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a publié entre le 08 et le 11 mai quatre communiqués en application des résolutions du DNI. Ces communiqués concernent : l’organisation des élections, la nomination des membres au sein du Comité de surveillance de la mise en œuvre des conclusions du DNI, du Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des conclusions du Dialogue, et du bureau du Conseil constitutionnel national.

    « L’organisation des élections sera désormais assurée par le ministère de l’Intérieur comme c’est le cas dans les grandes démocraties du monde. En tout état de cause, l’organisation des élections par le ministère de l’Intérieur sera entourée de toutes les garanties de transparence, de liberté et de participation. »

    Sont nommés, par décret présidentiel, au sein du Comité de surveillance de la mise en œuvre des conclusions du Dialogue inclusif :

  • Coordonnateur : Monseigneur Jean-Patrick Iba-Ba, archevêque métropolitain de Libreville.
  • Coordonnateur adjoint : général de brigade Etienne Madama Mahoundi.
  • Rapporteur : Geoffroy Foumboula Libeka Makosso.
  • Rapporteur adjoint : Colonel Bernadette Nseng Nseng Zogo.
  • Le Comité comprend six autres membres dont : le sénateur Marc Ona Essangui, les professeurs Gabriel Zomo Yebe, Emanuel Mve Mengome et Guy Serge Bignoumba ; le lieutenant-colonel Yannick Alevinant et la militante des droits des peuples Carmelle Claire Newman Etegue.

    Sont nommés, par décret présidentiel, au sein du Comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des conclusions du Dialogue national inclusif :

  • Coordonnateur général : Général de corps d’armée, Dieudonné Pongui.
  • Coordonnateur général adjoint 1 : Monseigneur Ephrem Ndjoni, évêque de Franceville
  • Coordonnateur général adjoint 2 : Général Jean Ekoua.
  • Rapporteur général : François Ndong Obiang.
  • Rapporteur général adjoint 1 : Yves Sylvain Moussavou Boussougou.
  • Rapporteur général adjoint 2 : Ornelia Ndao Zitombo.
  • Trois coordonnateurs – le général d’armée Roger Auguste Bibaye Itandas, le directeur général de la dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi et le Dr Elza Ayo Bivigou – siègent respectivement au sein des commissions politique, économique et sociale. Les rapporteurs respectifs sont Hervie Pongui Ditengou, Ludwine Oyeni Amony et Elza Ritchuelle Boukandou. Ils sont entourés de 21 membres y compris le dignitaire de la République Paul Malekou ; le ministre de l’Économie, Mays Mouissi ; et le ministre de l’Éducation nationale, Camille Ntoutoume Leclerc.

    Sont nommés, par décret présidentiel, au sein du Comité Constitutionnel national :

  • Coordonnateur : Murielle Minkoué Mintsa, ministre de la Réforme des institutions.
  • Coordonnateurs adjoints 1 et 2 : Zacharie Myboto et Révérend Beni Ngoua Mbina.
  • Rapporteur : Dr Alexis Nang Ondo.
  • Rapporteurs adjoints 1 et 2 : Abdu Razzaq Guy Kambogo et Gira Ondzanga.
  • Le Bureau compte 15 autres membres y compris le ministre de la Défense nationale, le général de division Brigitte Onkanowa ; le ministre de la Justice, Garde de Sceaux, Paul Marie Gondjout ; le professeur Télesphore Ondo ; Maitres Lubin Ntoutoume et Diane Nkoulou Ondo.

    QUELLES PERSPECTIVES APRÈS LE DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF ?

    FIN DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF. PLACE AU SUIVI DES RÉSOLUTIONS

    « Je m’engage à mettre en place dans les prochains jours un comité de surveillance et de suivi des conclusions du Dialogue national inclusif. » L’annonce a été faite ce 30 avril par le général Brice Oligui Nguema, à l’occasion de la cérémonie de clôture du DNI au Palais présidentiel de Libreville. Selon le chef de l’État gabonais, « le comité devra travailler rapidement à établir l'Assemblée Constituante de manière à ce que la nouvelle Constitution soit rédigée et soumise au référendum, et s’atteler à proposer des mécanismes pour la mise en œuvre d'un nouveau code électoral garantissant des élections transparentes et crédibles. »

    Rendant hommage à son homologue et au peuple gabonais pour la réussite du Dialogue national inclusif, le Président de la République de Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, a estimé que « les recommandations pertinentes des assises ne porteront réellement les résultats escomptés que si tout le peuple gabonais, sans exclusif, s'engage résolument et patiemment dans leur mise en œuvre effective.

    Le président du Dialogue national inclusif, Monseigneur Jean Patrick Iba-Ba, a relevé la pertinence des résolutions du Dialogue national inclusif et formulé le vœu qu’elles se concrétisent sous forme de lois, de décrets et d'ordonnances, et que le DNI ouvre des horizons de toutes les possibilités à notre peuple, et que notre cher pays s'exprime dans une nouvelle dynamique plus soucieuse de nos valeurs et vertus. »

    Le président Oligui Nguema a reçu des mains de Mgr Iba-Ba le rapport final des travaux du DNI. Lequel rapport a été présenté par le rapporteur général, ministre de la Réforme des institutions, Murielle Minkoue Mintsa. La cérémonie a réuni les commissaires, les personnes ressource et les membres du Bureau du DNI ; le vice-président, les membres du gouvernement, du parlement, du sénat et de la Cour constitutionnelle de la Transition ; les dignitaires de la République et les représentants du corps diplomatique.

    EXTRAITS DES ALLOCUTIONS DE LA CÉRÉMONIE DE CLÔTURE DU DNI

    MONSEIGNEUR IBA-BA

    « Ce Dialogue national inclusif a su mettre en évidence que l’impunité, l’injustice, le népotisme, les détournements de deniers publics et la mauvaise gouvernance économique sont autant de freins qui entravent le développement de notre pays et perturbent le vivre ensemble », a déclaré Mgr Iba-Ba. Le dialogue national inclusif a su mettre en exergue que le panier de la ménagère, le foncier, la nationalité, la politisation de l’administration, les pensions retraites, l’assurance maladie sont autant de préoccupations pour les Gabonais et Gabonaises.

    Les résolutions qui nous sont présentées aujourd’hui sont d’une grande pertinence proposant de nouveaux régimes politiques, une transformation d’une économie de rente à une économie de production, une redynamisation de notre tissu social ainsi qu’une refondation de nos institutions qui doivent être solides grâce à une bonne gouvernance et à une séparation des pouvoirs.

    Excellence monsieur le président de la République, je souhaiterais ardemment que vous puissiez mettre en place dans les prochains jours un comité de suivi dans le format que vous jugerez le plus approprié, afin que les résolutions du Dialogue national inclusif soient effectives et se concrétisent sous forme de lois, de décrets et d’ordonnances. Je formule le vœu que ce Dialogue national inclusif ouvre des horizons de toutes les possibilités à notre peuple, et que notre cher pays s’exprime dans une nouvelle dynamique plus soucieuse de nos valeurs et vertus.

    PRESIDENT TOUADERA DE LA RÉPUBLIQUE DE CENTRAFRIQUE

    En organisant le Dialogue national inclusif dans un contexte international marqué par une incertitude plus grande et en travaillant assidûment à son succès, vous avez pris une place merveilleuse dans la reconstruction de votre pays le Gabon. Vous avez surtout fait œuvre utile pour votre pays, car le dialogue est le seul chemin pour obtenir la paix et bâtir une société plus juste, plus fraternelle. Ce succès vous honore et honore toute notre communauté. Je voudrais également féliciter le peuple gabonais, le peuple épris de paix qui, à travers ce DNI a démontré à la face du monde son indéfectible attachement aux valeurs démocratiques, à la paix et à la stabilité.

    Le processus de démocratisation, de construction de la paix, de changement social,
    politique, économique et de développement durable d’un pays exige beaucoup d’engagement et surtout de détermination non seulement des dirigeants mais aussi du peuple. Je vous exhorte à regarder au-delà du passé et à oser vous lancer vers de nouveaux horizons en joignant vos efforts et à travailler ensemble à un but commun, celui de créer un avenir meilleur pour la jeunesse gabonaise et à améliorer les conditions de vie de tous.

    Les recommandations pertinentes de vos assises appelant aux réformes politiques, aux réformes sociales et économiques ne porteront réellement les résultats escomptés que si tout le peuple gabonais, sans exclusif, s’engage résolument et patiemment dans leur mise en œuvre effective et le dialogue. Je suis convaincu que les mécanismes de suivi approuvés par consensus permettront une mise en œuvre efficace et satisfaisante des recommandations issues du Dialogue national inclusif dans l’intérêt du peuple Gabonais.

    Je voudrais clore mon propos en réaffirmant l’engagement des chefs d’état et de gouvernement de la CEEAC à continuer d’accompagner, à travers la facilitation, le processus de la transition politique jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel dans les délais prévus.

    PRÉSIDENT OLIGUI NGUEMA DU GABON

    Nous avons fait un pas, un pas de géant vers la restauration de notre édifice commun. Tous ses dirigeants et ses aspirations profondes confortent le rêve que je porte pour notre cher pays :  celui de bâtir ensemble un tout autre Gabon. Cette grande et légitime ambition fait que, j’ai retrouvé avec vous tous à travers ce dialogue, le regain de l’élan patriotique, l’alliance pour la reconstruction d’un pays qui avait perdu tous les repères et dont nous scellons aujourd’hui de nouvelles fondations conformes aux canaux internationaux et en adéquation avec les exigences de la dignité due à tout peuple.

    Je m’engage à mettre en place dans les prochains jours le comité de surveillance et de suivi des conclusions du DNI. Il devra travailler rapidement à établir l’Assemblée Constituante de manière à ce que la nouvelle Constitution soit rédigée et soumise au référendum. Dans le même temps, ce comité de suivi devra s’atteler à proposer des mécanismes pour la mise en œuvre d’un nouveau code électoral garantissant des élections transparentes et crédibles.

    Il est important de souligner que, par ces différents mécanismes, le Comité pour la transition et la restauration des institutions a pour mission, pendant cette période de la transition, de restaurer les institutions et de faire du Gabon un pays digne d’envie.

    Mes chers compatriotes, avant de clore mon propos, je souhaiterais paraphraser le passage de notre hymne national qui dit “Gabonais, Gabonaises, oublions nos querelles, ensemble bâtissons l’édifice nouveau dont nous rêvons tous, car, c’est Uni dans la Concorde et la Fraternité que nous relèverons le défi de faire du Gabon un pays prospère.

    OUI À L’ÉTAT DE DROIT. NON AUX INTERÊTS PARTICULIERS.

    Bureau du dialogue national inclusif Gabon

    Après trois semaines de travaux, les participants au Dialogue national inclusif (DNI) ont acté et adopté, le 27 avril, le rapport final des assises d’Angondje. Acclamé par le bureau du Dialogue, les commissaires, les personnes ressource et l’assistance, le document s’articule autour des préoccupations et des aspirations des populations qui veulent tourner la page de l’ère Bongo et jouir de conditions de vie dignes à l’abri de la terreur, des injustices et des inégalités.


    Elaboré au sein des commissions « sociale, économique et politique », le rapport se base sur 38.140 contributions citoyennes qui ont alimenté les travaux en commissions et mis en exergue l’urgence d’améliorer le vécu social des Gabonais, d’édifier un État de droit, de bannir les intérêts particuliers au profit du bien commun.


    « Le Gabon a une économie à bâtir et se doit de redonner confiance et espoir aux jeunes, aux fonctionnaires, aux entreprises », a déclaré le président de la commission économie, Pr Gabriel Zomo Yebe. Il a recommandé :

    • La nationalisation de la sous-traitance pour permettre aux gabonais de se réapproprier leur économie.
    • Le renforcement des capacités des petites et moyennes entreprises.
    • La valorisation de l’entreprenariat.
    • Le paiement des arriérés aux fonctionnaires.
    • La réforme de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).


    Pour le Pr Zomo Yebe, redonner confiance aux Gabonais c’est aussi prendre les mesures qui s’imposent pour récupérer « les bâtiments et les ressources de l’État détournés par les étrangers et les Gabonais ; régler le problème de la vie chère ; améliorer la gouvernance budgétaire et financière par une gestion efficace de la dette. Outre ces recommandations, le Pr Yebe a préconisé  le développement d’une politique industrielle spécifique qui valorise les productions locales et une politique industrielle commune avec les États de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).


    À ces recommandations s’ajoutent celles de la présidente de la commission sociale. Le docteur Elsa Ayo Bivigou, qui a foi en l’amélioration conséquente de la qualité et de l’espérance de vie des citoyens gabonais », a plaidé pour une réforme en profondeur des services sociaux basée sur la prise en compte de leurs besoins réels. Elle a recommandé la mise en place d’un système éducatif performant avec des structures adaptées aux enjeux actuels, le développement d’un système d’enseignement supérieur qui soit conforme aux standards internationaux et d’une recherche scientifique contributive au développement socio-économique. Dans le domaine de la santé, il s’agira notamment :

    • D’allouer un budget conséquent à la santé.
    • De mettre en place un système de santé accessible et efficace sur toute l’étendue du territoire.
    • D’augmenter le nombre d‘infrastructures sanitaires aux normes dans chaque province.
    • De former des personnels qualifiés.
    • De promouvoir la médecine de proximité et la médecine traditionnelle.
    • De créer un comité national pour l’insertion des personnes vivant avec un handicap.


    Le Gabon devra, par ailleurs, créer des emplois pour les jeunes aux fins de lutter contre l’oisiveté et le chômage ; mettre en place des dispositifs de lutte contre la violence en milieu scolaire ; institutionnaliser le conseil national de la jeunesse ; alléger la procédure d’attribution du titre foncier ; accélérer l’accès de tous au logement, à l’eau et l’électricité ; mettre en place des dispositions contraignantes dans l’attribution de la nationalité gabonaise ; valoriser et préserver le patrimoine culturel et des valeurs, et institutionnaliser le mariage coutumier.


    Succédant aux commissaires Yebe et Ayo, le président de la commission politique, Pr Noël Bertrand Boudzanga, a recommandé :

    • La suspension du Parti démocratique gabonais (PDG) et des partis alliés.
    • L’inéligibilité, pendant 3 ans, des responsables du PDG..
    • Le durcissement des conditions de création des partis politiques.
    • La suspension temporaire de toutes les formations politiques jusqu’à l’instauration de nouvelles règles.


    Le Pr Boudzanga a préconisé par ailleurs :

    • Le maintien à deux ans de la durée de la Transition avec une clause permettant une extension d’un an en cas de force majeure.
    • Le passage d’un régime semi présidentiel à un régime présidentiel.
    • L’adoption par référendum de la nouvelle Constitution nationale.
    • La révision du code électoral basé sur l’organisation d’élections démocratiques, transparentes et crédibles.


    La mise en place d’une administration publique dépolitisée, professionnelle et performante ; le renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire et du Conseil supérieur de la magistrature ; la création d’une école nationale de journalisme, de prisons et de centres de détention modernes ; et le renforcement de la représentativité du Gabon dans les institutions internationales sont d’autres recommandations de la commission politique.

    Qualifiées d’innovantes par le rapporteur général du DNI, Murielle Minkoue Mintsa, «toutes les conclusions du dialogue constituent, un pas pour aller plus loin vers la construction du Gabon nouveau, dont l’ambition passe nécessairement par un changement radical de nos mentalités. »


    S’adressant aux plus hautes autorités du Gabon, le ministre de la Réforme des institutions a formulé « les espoirs des filles et fils du Gabon de voir concrétiser toutes les conclusions issues du dialogue par l’adoption de textes législatifs ou règlementaires qui amélioreront significativement leurs conditions de vie. »


    « L’esprit de la Concorde a régné pour parvenir à atteindre l’objectif de refondation de notre nation et de notre vivre ensemble, a indiqué le rapporteur général. Elle a lancé un appel « à la mobilisation de tous, comme un seul homme, afin de rendre palpable ce qui apparaissait, il y’a encore quelques semaines, comme un coup d’épée de plus dans l’eau. »

    Le président du Dialogue national inclusif, Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, a rappelé l’objectif du DNI tout en se félicitant du bon déroulement des travaux. Selon l’archevêque métropolitain de Libreville, « ce dialogue a permis de jeter les bases d’un nouveau pacte social. Ses résultats constituent une feuille de route claire et précise pour l’avenir de notre pays. »


    « Il nous appartient maintenant, aux côtés du gouvernement, de mettre en œuvre ces
    recommandations avec détermination et persévérance » a déclaré le président du DNI. Il a proposé « que les recommandations, après un travail d’étude de pertinence et de faisabilité par le ministère de la Planification, entre autres, constituent le fondement d’une culture d’orientation de la stratégie nationale de développement économique et social. »



    Tama Z’Akis

    BUREAU DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF
    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Le Bureau du DNI se réjouit de ce que les travaux en sous-commissions soient terminés.

    En effet, depuis Mercredi 17 Avril 2024, les commissions Politique, Economie et Sociale ont, conformément aux instructions du Bureau du DNI, procédé à l’adoption des conclusions des travaux par chaque sous-commission.

    Cette étape a été suivie par l’adoption du rapport des travaux des sous-commissions par la commission concernée réunie en plénière.

    Suivant la procédure d’adoption des rapports et conformément au règlement intérieur duDNI, le Bureau procèdera à l’adoption des rapports des commissions en plénières restreintes, selon calendrier suivant :

    Mardi 23 Avril 2024 : Plénière restreinte pour l’adoption des travaux de la Commission Economie à partir de 9h sous la tente des plénières.

    Mercredi 24 Avril 2024 : Plénière restreinte pour l’adoption des travaux de laCommission Sociale à partir de 9h sous la tente des plénières.

    Jeudi 25 Avril 2024 : Plénière restreinte pour l’adoption des travaux de la Commission Politique à partir de 9h sous la tente des plénières.

    Ce processus de validation des rapports se conclura le Samedi 27 Avril 2024 à 10h par la plénière générale en présence de tous les commissaires, des personnes ressources et des représentations diplomatiques.

    Par ailleurs, le Bureau du DNI exprime sa reconnaissance aux ambassadeurs d’Espagne et de la République Démocratique du Congo pour leurs visites régulières sur le site d’Angondjé et attend dans les tous prochains jours la visite de trois émissaires de la CEEAC.

    Enfin, le Bureau du DNI informe l’ensemble des commissaires et des participants au DNI que le Ministère de l’intérieur, en collaboration avec le Ministère en charges de la Réforme des Institutions ont mis en place un centre d’établissement des cartes d’identité nationales sur le site d’Angondjé.

    Je vous remercie

    Pour le Bureau du Dialogue National Inclusif

    Le Porte-Parole, Monseigneur Jean Bernard Asseko Mvé

    Fait à Libreville, le Vendredi 19 Avril 2024

    DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF. DÉMOCRATIE. ÉTAT DE DROIT

    Le Dialogue national inclusif (DNI) s’ouvre le 02 avril 2024 à Libreville. Qualifié par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, « d’opportunité unique offerte aux Gabonais pour contribuer à l’édification d’un Gabon nouveau, uni et prospère », la conférence n’en suscite pas moins des interrogations.

    Le temps de parole sera-t-il le même pour tous les participants ? Quelle est la latitude qui sera donnée aux uns et aux autres de s’exprimer librement et de proposer des mesures idoines qui répondent aux attentes réelles des Gabonais.es de voir leurs conditions de vie améliorées sans discrimination aucune ?

    De source officielle, les discussions auront lieu sur la base d’un diagnostic de l’organisation politique, économique et sociale de la Nation, lequel diagnostic est issu du rapport de synthèse des contributions de l’ensemble des couches de la société.

    « L’appel à contribution lancé le 02 octobre 2023 par le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a permis de recueillir 38 000 contributions, déclarait récemment à la presse nationale et internationale le ministre de la Réforme des Institutions. Selon Murielle Minkoue Mintsa, le dialogue est inclusif depuis sa préparation dans la mesure où le peuple a été consulté. Il n’exclut personne. »

    Sur la base des missions qui lui sont assignées et qui consistent à fixer la durée de la Transition et proposer l’organisation politique, économique et sociale de la Nation après la Transition, le Dialogue national inclusif est chargé, entre autres, de proposer des orientations appropriées en vue de conduire la Nation vers une démocratie et un État de droit véritables.

    Le processus en cours est l’aboutissement des engagements du Comité pour la transition et la restauration des institutions d’instaurer une nouvelle ère politique devant conduire à la fin de la transition, à la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes, et à l’instauration d’un système politique garant de la justice, de la sécurité des personnes et de l’égalité entre gouvernants et gouvernés.

    En cela, l’État de Droit s’oppose à un état autoritaire où les dirigeants abusent de leur pouvoir et de la terreur pour gouverner, faisant fi du droit à la vie et à la dignité humaine. Selon les spécialistes, l’état de droit est indispensable à la formation d’un état démocratique dont les principes de base sont notamment les libertés individuelles et collectives, la séparation des pouvoirs judiciaire, législatif et exécutif. Pour autant, les experts s’interrogent sur le modèle de démocratie qui conviendrait le mieux au Gabon.

    Selon Télésphore Ondo, directeur du CRECAPPI et professeur de droit public à l’Université Omar Bongo, « notre société n’est pas basée sur une démocratie libérale où nous avons, d’un côté, l’opposition et, de l’autre, la majorité. La démocratie con-sociative, qui allie les divers acteurs politiques dans la gestion des affaires de l’État, devrait être le modèle à implémenter dans les pays africains pour refléter ce que nous sommes. »

    Pour ce qui concerne l’État de Droit, le Pr Ondo estime que « le mécanisme devrait être le même. Nous n’avons pas un seul système juridique qui s’applique, mais un pluralisme juridique qui s’impose à nous et qui se base sur les ordres juridiques international, communautaire, national et traditionnel. »

    Pour le Pr d’économie Médard Mengué Bidzo, « la configuration de nos pays milite en faveur d’un niveau de démocratie optimal qui assure le développement durable dans nos pays. Autrement dit, il faut une dose d’autoritarisme pour amener nos pays à décoller sereinement et sérieusement. Afin que nous puissions nous en sortir, nous devrions adapter la démocratie à notre environnement, à nos modes de vie, à nos us et coutumes. »

    Les propos des Pr Ondo et Mengue donnent le ton de ce que devrait être le Dialogue national inclusif. Franc, libre et transparent.

    Flavienne L. Issembè

    « ŒUVRER POUR LE BIEN DU PAYS AVANT TOUTES CONSIDÉRATIONS. »
    Dr André ADJO
    Politologue. Chargé de Recherche CAMES. Chercheur à l’IRSH/CENAREST

    « Après les inquiétudes des premiers instants, le discours et les premières initiatives des militaires ont d’abord suscité un sentiment de joie mêlé de gratitude vis-à-vis de ces soldats qui ont pris de gros risques personnels en interrompant une gouvernance calamiteuse qui conduisait lentement le Gabon vers un horizon incertain. Ensuite, nous avons très vite envisagé le 30 août 2023 comme une énorme possibilité pour engager le Gabon dans un schéma de gouvernance globale qui, non seulement, épargne ce pays des errements passés, mais qui réhabilite la dignité de ses enfants. C’est enfin, l’espoir de voir les acteurs divers s’amender et œuvrer enfin pour le bien du pays avant toutes considérations. »

    Vivre – Dr André Adjo, au-delà de cette entrée en matière sur la journée du 30 août 2023 qui marque la fin du règne d’Ali Bongo Ondimba et l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), quelle est votre appréciation de la Transition en cours et son évolution ?

    Dr André Adjo – Au regard de l’histoire, nous savons que les périodes dites de « Transition » sont fragiles et potentiellement dissipatives. Pendant cette période, plusieurs acteurs guidés par leurs seuls intérêts se greffent autour et au cœur de la Transition afin d’amener cette dernière à trahir sa promesse. C’est pourquoi, je pense que ceux qui sont pleinement conscients des enjeux du moment ne doivent pas rester en retrait. Ils doivent s’impliquer suffisamment pour protéger l’essentiel des objectifs que la Transition s’est assignée. Les militaires ont ouvert une brèche, il convient de s’y engouffrer avec détermination pour poser les bases d’une société qui embrasse avec enthousiasme les défis futurs. La vigilance n’est pas de trop face à des manœuvres qui peuvent provenir des partisans d’un statu quo. Les promesses de la Transition ne seront mieux protégées que parce qu’il y aura eu l’implication active de tous.

    Quel regard portez-vous sur les actes posés par le CTRI aux plans socio-économique, politique et institutionnel ?

    L’essentiel de la philosophie qui accompagne la Transition, c’est la restauration. Il me semble que le CTRI a fait le choix d’une restauration « douce » qui n’implique pas une gouvernance qui consacre la philosophie de la « table rase ». Il faut donc comprendre les actes posés jusqu’ici par le CTRI en tenant compte de ce choix quasi « doctrinal ». Sur le plan socio-économique, cette approche incrémentale permet aux organes de la Transition de poser des actes qui apparaissent comme des « politiques correctives. Même si le CTRI ne semble pas s’inscrire dans une démarche spectaculaire en matière de gouvernance sociale et économique, les choix qui sont opérés produisent un grand bien dans la société à l’image des retraites revalorisées et payées, des bourses d’études réhabilitées, les traitements des auxiliaires de l’administration revalorisés, des ruelles réhabilitées, etc…

    Sur le plan politique, le CTRI a fait le choix d’être au-dessus de la mêlée comme l’atteste son communiqué n° 50 du 15 mars 2024 et d’adopter une démarche aussi inclusive que possible. Ce choix de gouvernance politique et institutionnelle a eu pour conséquence un apaisement de la société gabonaise depuis le 30 août 2023. Un apaisement nécessaire pour que le Gabon aborde l’échéance du Dialogue du mois d’avril avec quiétude. Il reste que sur le plan des nominations dans l’administration, l’opinion publique est particulièrement restée perplexe à propos de certains profils considérés, à tort ou à raison, comme comptables de la dégradation de la situation du pays sous l’ère d’Ali Bongo.

    Du fait de l’urgence sociale, le Gabon reste un pays qui contraint logiquement les gouvernants volontaires à concentrer une part importante des efforts de la puissance publique dans la satisfaction des besoins primaires. En outre, lorsqu’on demande aux populations de s’exprimer sur leurs besoins, ceux relatifs aux conditions socio-économiques sont prioritaires. Les besoins relatifs à la gouvernance politique arrivent très loin sur la liste, même s’ils sont eux aussi fondamentaux. C’est dire que le CTRI a été bien inspiré de poser plusieurs actions tournées vers l’amélioration des conditions de vie des populations. Dans ce domaine, il en faut plus car les problèmes à résoudre sont malheureusement nombreux. Sur le plan institutionnel et politique, l’action publique a consisté à instaurer un nouvel état d’esprit chez les serviteurs de l’État dans un cadre institutionnel et administratif qui est resté globalement le même. C’est tout à fait logique parce que le Dialogue avenir se chargera de définir le nouveau format institutionnel et politique à travers lequel la gouvernance du nouveau Gabon va désormais être impulsée.

    Que vous inspire la Charte de la Transition ?

    Au regard du caractère inédit et exceptionnel de la période que le Gabon traverse et de la relative rapidité de sa publication, il n’est pas totalement exclu que les rédacteurs de cette Charte de la Transition se soient inspirés des Chartes des pays qui, avant la Gabon, se sont engagés sur la voie de la Transition. Cependant, elle a été rédigée en tenant compte du contexte propre du Gabon. Elle laisse une place importante aux libertés civiles et politiques et protège la citoyenneté. C’est en l’implémentant qu’elle va dévoiler certaines limites et c’est au parlement de les régler le cas échéant.

    Le président de la Transition a une place de choix puisque, contrairement aux autres acteurs de la Transition, il peut se porter candidat. Cette disposition n’a pas fait l’objet de grands débats dans la société de façon surprenante. Il ne faut jamais oublier qu’elle est un instrument temporaire qui ne gagnerait donc pas à être retouché à volonté pendant un période de transition aussi courte.

    La Charte est opportunément associée à la Constitution de 1991 au regard de la charge symbolique de ce texte : une Constitution qui a reflété la volonté générale au moment où le Gabon tentait de poser les bases démocratiques de sa société.

    Le DNI s’ouvre le 02 Avril à Libreville. Quels sont les enjeux de cette rencontre et quelles sont vos attentes ?

    Avant de donner un avis sur les enjeux du Dialogue, j’aimerai affirmer ici que les conclusions de cette grande palabre affaibliront ou pas le symbole du 30 août 2023. Il faut que les participants au Dialogue intègrent cette vérité. A mon avis, les enjeux du dialogue couvrent globalement deux dimensions.

    Doter le pays d’un cadre institutionnel légitime et suffisamment efficient pour éloigner le Gabon des crises sociopolitiques multiples et régulières, mais surtout pour assoir la confiance dans l’avenir incarné par une République au contenu dorénavant redimensionné, précisé et contextualisé.

    Secréter un modèle de gouvernance économique, social, culturel, etc. qui protège  les  gabonais et leur assure un bien être.

    Les seules attentes par rapport à cette palabre sont que les gabonais respectent et appliquent les résolutions qui sortiront de leurs discussions pour le bien de tous.<.p>

    Que pensez-vous de la faible participation des Gabonais.es, en particulier les jeunes, à l’appel à contribution au Dialogue national inclusif ?

    La participation des jeunes reste une question centrale dans le cadre de la construction d’un format de gouvernance politique idoine pour notre pays. Depuis l’ouverture politique en 1990 avec la Conférence nationale, séquence historique marquée déjà par une faible participation des jeunes, le niveau d’implication des jeunes n’a pas vraiment évolué. Sur les 103 associations socioprofessionnelles, environ 12 étaient animées par la jeunesse, soit environ 12,36% parmi les participants de la société civile à la Conférence nationale en 1990. Pour expliquer convenablement aussi bien la nature de cette implication que le niveau de celle-ci, il faut mener des études sur la question.

    Faute de disposer des conclusions d’études scientifiques sérieuses, je me bornerai à émettre quelques pistes qui s’orientent en particulier sur le modèle de gouvernance global qui ne semble pas être incitatif et inclusif, mais aussi sur les espaces de socialisation (famille, école, église, etc.) qui ne semblent pas former à la citoyenneté active et sur un environnement culturel aussi hybride que dégradé dans lequel les jeunes sont pris au piège. Dans tous les cas, un état d’esprit s’est développé progressivement dans la jeunesse, lequel prend les contours d’un attentisme et d’un défaitisme. C’est une distorsion sociétale qu’il faut corriger.

    Dr André Adjo, votre mot de la fin ?

    Premièrement, il faut espérer que les gabonais changent enfin leur rapport à la norme. Deuxièmement, il faut espérer que les Gabonais soient dorénavant les protecteurs, en dernier ressort, de la Constitution et de l’architecture institutionnelle qui découlera de cette grande palabre. Troisièmement, la préservation des valeurs symboliques et historiques du 30 août 2023 est fondamentalement liée aux résolutions qui sortiront du Dialogue et à l’application intégrale de ces résolutions.

    Propos recueillis par Flavienne L. Issembè

    LE PRÉSIDENT OLIGUI NGUEMA OUVRE LE DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF

    « Le Dialogue national inclusif est un moment primordial au cours duquel, nous allons pouvoir nous parler avec franchise et sincérité. Il vise l’édification d’un Gabon nouveau et la réconciliation des Gabonais entre eux », a déclaré le Président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’ouverture le 02 avril 2024 du Dialogue national inclusif (DNI) au Palais des sports de Libreville. 

    La cérémonie a réuni des milliers de gabonais, l’invité spécial du Chef de l’État en la personne de Faustin-Archange Touadéra, Président de la République de Centrafrique (RCA) et facilitateur de la Communauté économique des états de l’Afrique centrale (CEEAC) auprès du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), Monseigneur Jean-Patrick Ibaba, Archevêque métropolitain de Libreville et président du DNI.

    Le vice-président, les présidents des institutions et les membres du gouvernement de la Transition, les corps habillés, les observateurs au dialogue national, les membres du bureau et des commissions du DNI, des leaders religieux et traditionalistes, et les représentants des missions diplomatiques étaient également présents.

    L’archevêque de Libreville a indiqué que « ce dialogue constitue l’espoir de tous les gabonais de voir enfin notre cher pays sortir de ses crises multiformes et emprunter résolument et définitivement le chemin de la restauration des valeurs, de l’intégrité, de la fraternité, du partage, du développement socio-économique qui fondent des grandes nations. »

    Il a appelé « chacun au dépassement de soi pour s’inscrire dans une logique d’inclusion afin que ce dialogue serve de fondement à un processus de réconciliation véritable… À l’issue de ce dialogue, notre pays le Gabon doit se doter de textes solides, impersonnels et durables… Au terme de ce dialogue, seul le peuple sortira vainqueur pour un Gabon doté d’un nouveau contrat social empreint de justice, de paix et de progrès. »

    Le président du DNI a émis le souhait « que l’Esprit de Dieu éclaire nos intelligences, qu’Il renouvelle en nous ses dons de sciences et de sagesse. Que Dieu bénisse nos travaux, le Gabon et tous ses habitants. Que ces assises soient riches et fructueuses à la hauteur de la qualité des participants et que seule la République gabonaise gagne. »

    Le président Faustin Archange Touadéra s’est réjoui de prendre part, au nom des chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC à la cérémonie d’ouverture du Dialogue national inclusif. « Selon lui, « le dialogue qui s’ouvre traduit l’attachement du peuple gabonais aux valeurs de la démocratie et de l’État de droit, et aux vertus du dialogue comme mode de développement durable. »

    Rappelant la chronologie des évènements depuis l’arrivée au pouvoir du général Oligui Nguema le 30 août 2023,  le président Touadéra a ajouté que « les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC, après avoir pris bonne note des avancées significatives dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel, marqué notamment par l’adhésion du peuple gabonais, l’inclusivité et la mise en place d’un chronogramme de transition politique de 24 mois, ont unanimement décidé de la levée des sanctions et de la suspension de la délocalisation du siège de la CEEAC de Libreville à Malabo. »

    Déclarant « qu’il est généralement admis que l’homme qui détient le pouvoir ne doit pas être jugé par ses paroles mais par ses actes », le chef de l’État s’est dit convaincu que « la démocratie est la seule loi qui amène à la paix, à un progrès économique durable et à la justice sociale… Comme une terre altérée soupire après l’eau du ciel, le Gabon a soif de la démocratie, de l’État de droit et de la gouvernance. »

    Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a demandé à l’assistance « d’observer une minute de silence à l’endroit de tous les gabonais épris de valeurs démocratiques qui nous ont précédés et qui auraient voulu voir naître la nouvelle République. » 

    Il a remercié le président de la RCA pour son rôle de facilitateur de la CEEAC et son implication sans relâche pour accompagner le Gabon dans le processus de Transition.

    Le président de la Transition s’est félicité de la mobilisation massive autour du Dialogue national inclusif qu’il a qualifié « de moment primordial au cours duquel, nous allons pouvoir nous parler avec franchise et sincérité… Les composantes de ce dialogue national inclusif seront traduites en textes de loi. Puis, viendra le référendum qui permettra aux gabonais de se prononcer sur la proposition d’une nouvelle constitution… »

    Le général Oligui Nguema a indiqué « qu’il veut faire du Dialogue national un cadre propice d’incubation d’idées novatrices qui inspireront l’écriture pour la nouvelle constitution et la promotion des lois favorisant des élections libres et transparentes… L’implication des leaders religieux m’a semblé indispensable. Leur participation garantit que les décisions prises lors du Dialogue national sont inclusives et respectent les valeurs de paix et les croyances auxquelles les Gabonais sont attachés… Les combats d’une République ne se gagnent pas d’un coup mais à travers le temps. »

    Parlant de la commission « Justice, Vérité et Réconciliation » tant attendue par les Gabonais, le chef de l’État a indiqué : « Le CTRI se réserve d’analyser le bien fondé de ladite commission le moment venu. Cette transition me semble bien trop étroite pour établir les responsabilités de chaque événement en évoquant des circonstances qui ont prévalu au moment des faits… »

    Sous d’autres cieux, les commissions de ce type ont ouvert des brèches qui ne se sont pas fermées malgré les années passées. Il est bon de revenir dans le passé mais cela ne doit pas nous empêcher d’avancer… Nous avons mis le Dialogue national inclusif sous le sceau de Dieu. », a conclu le général Oligui Nguema.

    Annie Mapangou

    LA COLOMBE DE LA PAIX S’INVITE AU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF

    L’Archevêque métropolitain de Libreville, Jean Patrick Ibaba, a livré un message de paix et de solidarité à l’ouverture, le 06 avril, de la première séance plénière du bureau du Dialogue national inclusif (DNI).

    « Le Dialogue national inclusif est l’occasion pour nous tous de nous engager dans une démarche de fondation nationale et de reconstruire notre environnement socio-politique sur des bases nouvelles… Il est donc de notre devoir à tous et à toutes de ne pas le manquer et de saisir cette opportunité unique pour bâtir un Gabon nouveau, uni et prospère. »

    Le président du DNI a attiré l’attention des participants sur l’objectif de la conférence qui est « de rassembler les Gabonais et les Gabonaises de tous bord sans exclusive pour panser les blessures du passé, construire une nation réconciliée et solidaire, et trouver des solutions innovantes et durables aux défis qui assaillent notre pays. »

    Rappelant le caractère inclusif du dialogue national et l’importance que revêtent la responsabilité et la sérénité de tous, il a déclaré : « Le peuple gabonais nous observe et exprime une attente légitime de voir enfin ses préoccupations prises en compte. »

    Ces préoccupations sont contenues dans le rapport de synthèse issu des 38 000 contributions du public au DNI. Selon l’Archevêque de Libreville, la majorité des propositions et suggestions portent, par ordre de priorité, sur les questions sociales, économiques et politiques.

    Conscient de sa responsabilité ainsi que celle des membres du Bureau qu’il préside, Monseigneur Ibaba a dit : « Rien n’est écrit d’avance. C’est à nous d’écrire ensemble cette nouvelle page du Gabon.  Nous sommes donc tous responsables collectivement lors de ce Dialogue national inclusif. ».

    La première séance du bureau du DNI s’est poursuivie avec l’installation des présidents et des rapporteurs des commissions et des sous-commissions. Selon le Bureau, 676 participants sont répartis entre ces différents organes.

    À l’issue de la séance, le rapporteur général du DNI, Murielle Minkoué Mintsa, a présenté le règlement intérieur des assises et le programme des travaux dont la clôture est prévue le 30 août. Certains participants ont manifesté leur étonnement sur les conditions d’adoption du règlement intérieur et les critères d’affectation au sein des commissions « qui ne tiennent pas compte de l’expertise des commissaires. »

    Selon le rapporteur général, l’article 8 du décret convoquant le DNI confère au bureau du Dialogue le droit d’adopter le règlement intérieur. Pour autant, « le bureau reste ouvert à des propositions pertinentes qu’il n’exclut pas d’intégrer dans le document. » S’agissant des critères d’affectation au sein des commissions, le bureau a mis en avant le souci d’équilibre entre autres.

    Tama Z’Akis

    OGOOUE IVINDO : L'ESPOIR EST-IL PERMIS ?

    Considérée comme «une contrée du bout du monde », l’Ogooué Ivindo, territoire de 46 075 km2 situé dans la nord-est du Gabon, regorge de ressources diverses dont celles du gisement du minerai de fer de Belinga d’une superficie de 4500 km2. Ses réserves, dont la teneur est supérieure à 60%, sont estimées à un milliard de tonnes exploitables sur 70 ans.

    L’exploitation du gisement devrait accélérer la croissance économique de la province avec des retombées en termes d’emplois au profit des nationaux et d’amélioration des conditions de vie des populations qui vivent depuis des siècles « dans l’angoisse de l’enclavement et du sous-développement. »

    Forts de leurs savoir et expertise, le groupe de réflexion Terre d’Espérance sur le développement local et le Centre d’Études et de Recherche en Géosciences Politiques et Prospective (CERGEP) de l’Université Omar Bongo ont initié, avec l’Ogooué Ivindo, la première d’une série de colloques visant le développement des 9 provinces du Gabon.

    À l’Ogoué Ivindo, dont le colloque s’est tenu les 01-02 mars à l’Université Omar Bongo (UOB), devrait succéder, en fin d’année, la Nyanga suvie d’ici 2025, voire 2026, des 7 autres provinces du Gabon : Estuaire, Haut Ogooué, Moyen Ogooué, Ngounié, Ogooué Lolo, Ogooué Maritime, Woleu-Ntem).

    Recommandations du colloque sur l’Ogooué Ivindo

    Publication des actes du colloque et la vulgarisation des résultats des travaux, d’ici la fin de cette année, auprès d’un public plus large dans le cadre d’ateliers sur des domaines précis, et auprès des décideurs

    Poursuite de la réflexion, élargie aux autres provinces, en partenariat avec les centres de recherche et les laboratoires compétents en la matière. Ce travail va s’intégrer dans un programme de recherche sur la connaissance des infrastructures et le développement des territoires de chaque province.

    Examen de la proposition relative à la tenue d’un colloque sur la Nyanga. Le choix de cette province se base sur les similarités d’un certain nombre de points avec l’Ogooué Ivindo.

    Suivons les interviews vidéo de : Flavien Enongoue, Président de Terre d’Espérance, maitre de conférences en philosophie politique à l’UOB et professeur en relations internationales; Marc Louis Ropivia, Professeur en géosciences politiques, fondateur et président d’honneur du CERGEP; et Youssouf Mboumba Koumba,  Président de la Plateforme SEMEUR. 

    Eric Ozwald
    Flavienne L. Issembè

    RÉFLEXION SUR L’ÉCRITURE DE LA CONSTITUTION

    À quelques jours du Dialogue national inclusif, prévu du 02 au 30 avril à Libreville, le Centre de recherches et d’études constitutionnelles, administratives, parlementaires, politiques et internationales (CRECAPPI) de l’Université Omar Bongo (UOB), en partenariat avec le Groupe EM-Gabon Université, a organisé le 20 mars une conférence doctorale sur le thème : « l’Écriture de la Constitution », à la Bibliothèque de l’UOB.

    « La Constitution est un droit supérieur, impératif qui indique une idée de droit, un ensemble d’objectifs et de valeurs vers lesquels doit tendre la société considérée. Mais, une question fondamentale se pose. Celle-ci se réfère aux objectifs de notre vivre-ensemble car, il ne suffit pas de parler de constitution, il est utile d’en respecter les dispositions. »

    « La Constitution doit enseigner à tous ce qu’est l’État et quels sont les objectifs attendus de sa puissance souveraine dans l’intérêt général de la nation gabonaise. En considérant qu’au Gabon, nous aurions toutes les lois possibles et que le seul problème qui pourrait se poser réside dans leur application. Ce point est à reconsidérer.

    Les différents exposés sur le thème de la Constitution ambitionnent d’outiller les futurs constituants, dans la perspective du Dialogue national inclusif dont la tenue est prévue du 02 au 30 avril 2024. 

    Cette thématique importante vient à point nommé, le but étant de permettre à toutes les parties prenantes de disposer d’un cadre juridique. La Constitution étant le principe suprême dans un État de droit, elle doit également refléter l’âme d’un peuple.

    Les rédacteurs des textes juridiques sont engagés à tenir compte des facteurs socio-culturels et politique car, le Gabon a besoin d’un mode d’élaboration adapté. En outre, les textes de la Constitution ne doivent en aucun cas faire plaisir à qui que ce soit, ni aux décideurs ni au peuple. Il est donc primordial de rompre avec le constitutionnalisme antérieur. 

    La République considère que tous les citoyens sont égaux devant la loi sans aucune discrimination se rapportant à la croyance religieuse, à l’appartenance ethnique, au militantisme politique, à l’orientation sexuelle, etc. 

    « Si l’on veut mettre en place un État démocratique, il faut parvenir à un pouvoir de l’État qui soit modéré, comporte des contre-pouvoirs institutionnels efficaces et respecte les droits de la personne humaine »,  a dit David Ikoghou-Mensah, Docteur en Droit public, enseignant-chercheur à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’Université Omar Bongo.

    Pour Jean Zeh Ondoua, Docteur en Droit public, enseignant-chercheur à la Faculté de droit et des sciences économiques de l’UOB : « il faut une durée de quatre (4) ans pour que le Gabon ait une constitution. Et, on acceptera que des modifications qui visent à rénover la Constitution. Donc, plus d’amendements qui n’embellissent pas la Constitution. Le Dialogue national ne pourra que produire une constitution intérimaire et non définitive.

    Télésphore Ondo, Professeur de Droit public, Directeur du CRECAPPI, a déclaré : « si nous avons échoué de 1990 à nos jours, c’est parce que nous avons mal compris ce qu’est la démocratie… La nation avait besoin d’une éducation démocratique… un peuple éduqué est plus exigeant. Donc, il faut aussi des hommes forts, pas seulement des institutions fortes. Celui qui est fort est celui qui a de la valeur, qui respecte sa parole. Les valeurs doivent donc être au cœur de la Constitution. »

    Signalons néanmoins que la Conférence sur la Constitution relève trois observations majeures. La première concerne les gouvernants qui doivent d’abord se plier aux contraintes de la loi. La seconde porte sur les modifications de manière intempestive de la Constitution sur des périodes relativement brèves, des choses et leur contraire qui ne sont pas le signe d’une gouvernance crédible et responsable.

    Enfin, la troisième, qui dénonce la concentration excessive du pouvoir entre les mains du Président de la République, appelle à la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire en vue de : l’émergence d’une nouvelle Constitution reflétant la volonté populaire et garantissant l’État de Droit.

    Annie Mapangou

    MEMBRES DE L’ÉQUIPE
     

    Fondatrice – Directrice de la Publication

    Flavienne Louise Issembè

     

     

    Journalistes seniors

    Yvette Bivigou

    Martial Idundu

    Flavienne Louise Issembè

     

     

    Collaborateurs

    Annie Mapangou

    Eric Ozwald

    Abdanna Ssir
    Dan Leonel
    Adia Renomiè
    Tama Z’Akis
    Darrel Sylvie

     

     

    Equipe Technique

    Yann P. Mangowang M. – Webdesigner
    Gerald Boussougou – Community Manager

    Dorlan Angoué – Mercaticien

    Emmery Pindi – Infographe
    Mr Nas – Photographe

    Alain Wolbert – Cadreur
    Delvane BKG – Cadreur-Monteur

    Andy G. Amiaganault – Photographe-Cadreur-Monteur

     

    NOS PRÉCÉDENTS MAGAZINES

    DES LOGEMENTS POUR TOUS

    NOTRE SANTÉ. NOTRE BIEN-ÊTRE

    Verified by MonsterInsights