MON ENGAGEMENT EN POLITIQUE : LE CAS RÉZENBRUICK

MON ENGAGEMENT EN POLITIQUE : LE CAS RÉZENBRUICK

Rézenbruick Sanda est un jeune Gabonais animé par une passion sincère pour la justice sociale et le développement de sa communauté. Sociologue de formation, il a fait le choix audacieux de s’engager en politique, porté par le désir de transformer les réalités socio-économiques de son pays. À travers son parcours, il incarne l’espoir d’une génération prête à relever les défis du renouveau politique. Voici son histoire.

 

« J’ai 34 ans. Je suis marié et père de famille. Mon engagement politique a été motivé par les injustices auxquelles j’ai été confronté dans l’environnement où j’ai grandi. Ayant vécu dans un milieu où nous étions marginalisés, cela n’a fait que nourrir en moi un profond sentiment de justice. Je crois fermement que le monde est équitable, car Dieu a créé tous les hommes égaux. Cependant, ce sont les hommes eux-mêmes qui établissent les injustices. Comme l’a souligné Karl Marx, ces injustices se traduisent par la création de classes sociales : les prolétaires d’un côté, les bourgeois de l’autre. Ce contexte a renforcé ma conviction qu’il était impératif de défendre les démuni.es et les laissé.es-pour-compte. C’est pourquoi, lors des élections locales de 2023, j’ai décidé de me présenter. Je n’attendais plus rien de la classe politique en place, qui semblait déconnectée des réalités des couches les plus précaires de la population. Les dirigeants ne semblaient préoccupés que par leurs propres intérêts. Je me suis alors engagé, sans grands moyens, porté par une vision claire et une détermination à débuter une carrière politique. »

 

La candidature de Rézenbruick lui a permis de s’imposer à la quatrième place sur une liste de six candidats

 

« Ce fut une véritable satisfaction, car personne ne m’attendait à ce niveau. Cela témoigne de ma capacité à défendre mes idées et à m’engager dans l’écriture d’une nouvelle page pour l’avenir. L’influence de mon parcours éducatif et professionnel a été déterminante sur ma vision politique. Je suis titulaire d’un master en sociologie des organisations du travail. En tant que sociologue, j’ai appris à comprendre les faits sociaux et les dynamiques qui structurent une société. Cela m’a permis de développer une vision approfondie des rapports humains et des fonctionnements collectifs. Un sociologue est à la société ce qu’un médecin est à la médecine : il analyse, observe et propose des solutions.  Cette formation m’a permis de saisir la complexité des relations sociales et m’a inspiré le rêve d’une société plus équitable, où l’individualisme serait remplacé par un esprit collectif. Dans mon programme électoral, cette approche s’est traduite par une volonté de repenser la vie collective, notamment à l’échelle locale. Je crois fermement que les solutions durables se trouvent dans la valorisation du groupe plutôt que dans la satisfaction des intérêts individuels. »

 

Malgré les défis, malgré « l’absence d’idéologie au sein de la classe politique », le jeune candidat poursuit son chemin

 

« L’un des principaux obstacles lors de ma campagne a été l’ancrage historique de la province de l’Ogooue Lolo dans l’idéologie du PDG, le parti au pouvoir à l’époque. Cette culture politique reposait sur des pratiques clientélistes où les consciences étaient achetées par l’argent. En tant que jeune candidat sans grands moyens financiers, il m’a fallu adopter des stratégies innovantes pour convaincre. Je me suis appuyé sur mon quartier d’enfance, Mandji-Château, et sur des leaders d’opinion pour diffuser mes idées. Nous avons réussi à faire entendre notre voix, en obtenant une place significative au classement final.  Malheureusement, la moralité de la classe politique gabonaise laisse à désirer. Depuis la fin des années 1960, les pratiques n’ont que peu évolué : corruption, favoritisme, et instrumentalisation des populations sont monnaie courante. Bien que le Gabon soit une nation christianisée avec des dirigeants hautement instruits, peu semblent capables de traduire ces valeurs dans la gestion des affaires publiques. »

 

« Je partage l’idée du président de la Transition selon laquelle un renouvellement de la classe politique est essentiel. Une nouvelle génération de leaders doit émerger, portée par des valeurs d’intégrité et de justice sociale dans un pays caractérisé par l’absence d’idéologies politiques claires. Au Gabon, les partis politiques semblent manquer d’idéologies structurées. Les acteurs politiques ne défendent pas des idées, mais des intérêts. Cela explique les incessants changements d’allégeance entre opposition et majorité. Contrairement à d’autres pays où les individus s’identifient à des idéologies comme le républicanisme ou le progressisme, au Gabon, les partis sont souvent centrés sur des personnalités. Je nourris l’espoir qu’à travers les réformes actuelles, une structuration idéologique plus claire pourra émerger, rendant les partis plus cohérents et axés sur des valeurs collectives. »

 

Après cette première expérience électorale, Rézenbruick se prépare activement pour les prochaines échéances électorales avec une pensée pour la jeunesse gabonaise

 

« La politique ne s’improvise pas ; elle exige une préparation minutieuse. Mon objectif est de continuer à défendre les laissés-pour-compte avec encore plus de détermination. Si j’ai pu mener ce combat sous l’ancien régime, je suis convaincu que mes efforts seront encore plus impactants dans le contexte actuel de renouveau politique. À la jeunesse gabonaise, je dis ceci : ce pays nous appartient. Nous représentons 80 % de la population, mais il n’existe aucune politique claire en notre faveur. Si nous ne prenons pas en main les affaires de notre pays, nous resterons prisonniers du rapport dominé-dominant. Il est temps que les jeunes s’intéressent à la politique, qu’ils s’engagent et qu’ils se présentent aux élections. La gestion du pays ne doit pas être réservée aux aînés. Nous devons tous, à travers notre engagement, contribuer à bâtir un Gabon plus juste et plus équitable. »

 

 

Propos recueillis par Eric Ozwald

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