QU’EST-CE QU’UN LOGEMENT SOCIAL ? ​INTERVIEW

QU'EST-CE QU'UN LOGEMENT SOCIAL ? ​

Siège de La société nationale immobilière (SNI) basé à Likuala-LBV

« Vivre » : Monsieur Romain Agaya, vous avez travaillé à la Société nationale immobilière (SNI). Pouvez-vous nous dire au sein de quel département, à quel titre et pendant combien d’années ?

 

Romain Agaya : J’ai travaillé à la SNI de juillet 1989 à février 1997 en tant que cadre. J’ai commencé à la Direction de l’administration générale, dans la section en charge de la gestion des logements (location simple/location-vente). J’ai ensuite rejoint le service du personnel jusqu’à mon départ de la société.

 

Qu’est-ce qu’un logement social ?

 

Un logement social est un logement construit avec l’aide de l’État et qui est soumis à des règles de construction, de gestion et d’attribution précises. Les loyers sont également réglementés et l’accès au logement conditionné à des ressources maximales.

 

Quelles sont les principales missions assignées à la SNI ?


Les missions assignées à la SNI étaient de construire des logements sous l’impulsion du gouvernement, à travers des programmes que celui-ci définissait. La SNI pouvait aussi proposer ses propres projets, faire de la gestion immobilière en partenariat avec d’autres entités telle que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) par exemple.


Qui a droit au logement social et quel en est le nombre ?

 

A droit à un logement social une personne dont le niveau de salaire ou de revenus ne dépasse pas un certain seuil. Il m’est difficile de connaître le nombre de logements sociaux actuels au Gabon. Néanmoins, les cités Likouala, Nomba Domaine appelée la SNI à Owendo, Nzeng-Ayong à Libreville et Angondje à Akanda sont des cités de logements sociaux.

 

La demande est très forte. On peut partir sur la base de 5 000 logements comme cela a été proposé par ailleurs, mais de mon point de vue c’est un minimum, car il n’y a pas que Libreville. Il apparaît que les coûts des logements dits sociaux aujourd’hui sont trop élevés pour les personnes à qui ils sont destinés.

 

Existent-ils des obstacles qui entravent la mise en œuvre de la politique et du droit au logement ?

 

Les obstacles à l’accès aux logements sociaux sont multiples. Il y a d’abord le foncier, car pour construire il faut des terrains. Il y a le financement des projets. En effet, il faudrait trouver une ou des formules qui faciliteraient la réalisation des projets de construction de logements à des coûts acceptables. Enfin, il y a les coûts des matériaux de construction qui concourent à la cherté des logements.

 

Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru par la SNI depuis votre départ de cette société ?

 

La SNI est l’instrument de l’État pour la construction des logements, en particulier des logements à bas coût. Force est de constater qu’elle ne remplit plus ce rôle. Les programmes qu’elle a réalisés ne répondent pas aux attentes du plus grand nombre.

 

D’après vous, pourquoi ?

 

Je dirais que le principal obstacle qui permettrait de construire des logements à des prix accessibles au plus grand nombre est le coût des matériaux. Avec les prix en vigueur dans ce secteur, il est difficile de construire à bas coût, comme cela a pu se faire il y a quelques années.

 

Avez-vous des suggestions à faire pour la promotion des logements sociaux  et, partant, le bien-être des populations ?

 

ll faut susciter un partenariat avec les différentes institutions financières pour mener à bien des programmes de construction de logements à des prix supportables pour le plus grand nombre. Ces partenariats seraient garantis par l’État.


Que souhaiteriez-vous dire en guise de conclusion ?

 

Le logement est une question sensible dans tous les pays. Cette question doit faire l’objet de la plus grande attention par les décideurs. Lorsqu’un citoyen et sa famille sont correctement logés, c’est un important facteur de bien-être. Et ce ne peut être que bénéfique pour le pays.

 

Propos recueillis par Adia Rénomiè

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