LE DROIT D’ENTREPRENDRE

LE DROIT D’ENTREPRENDRE

EBENE SAVOIRS ACADEMIE : UN PROJET FEDERATEUR

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Ebène Savoirs Académie a vu le jour en mars 2022 à Libreville, la capitale gabonaise. Lʼentreprise sʼemploie depuis un an à développer lʼesprit dʼentrepreneuriat parmi les personnes en quête dʼemploi, de perfectionnement ou de reconversion professionnelle. Marie-Hélène T. Issembè en est la fondatrice et la promotrice. Elle nʼa de cesse de dire que lʼavenir de la femme et des jeunes est dans lʼautonomisation. Sa vision est communautaire. Sa devise, « Former. Motiver. Accompagner. Sensibiliser », est altruiste.

 

 

Marie-Hélène T. Issembè – Ebène Savoirs Académie est un organisme de formation professionnelle et entrepreneuriale axé sur les métiers de lʼartisanat. Nous sommes agréés par le ministère de la Formation professionnelle. La structure a vu le jour en mars 2022. Elle délivre des formations qualifiantes sous format court et long, dʼune part. Elle incite ses cibles au développement de lʼesprit dʼentrepreneuriat par la mise en place de modules allant dans ce sens, dʼautre part. La particularité de notre structure réside dans le fait quʼau-delà de la formation, nous enrôlons nos stagiaires dans certaines initiatives comme la fabrication et la vente de produits, la participation à des événements en vue de leur autonomisation.

 

 

Notre objectif à moyen puis à long terme est la mise en place dʼune communauté Ebène Savoirs impli- quée à différents niveaux dans les métiers de lʼartisanat et apte à réaliser ensemble des initiatives fortes. Lʼenjeu est de contribuer à lutter contre le chômage à travers :

 

  • la promotion et la professionnalisation des métiers de lʼartisanat
  • le développement de lʼesprit dʼentrepreneuriat
  • la valorisation des matériaux et ingrédients locaux en les mettant au cœur de la transmission des savoirs.

 

 

Outre les jeunes et les femmes sans emploi, quelles sont les autres cibles d’ESA ?

 

Nous encadrons des personnes en reconversion professionnelle, des groupements de femmes et des personnes souhaitant élargir leurs domaines de compétences. Les métiers de lʼartisanat (pâtisse- rie/boulangerie, esthétique cosmétique), la trans- formation artisanale et agroalimentaire, et lʼassistance à lʼentrepreneuriat artisanal sont nos domaines de compétences. Nos activités incluent des formations qualifiantes, des ateliers dʼautonomisation et des séminaires de renforcement des capacités à travers deux principaux organes de formation. Jʼai cité :

 

  • ESA Pastry School, qui est le pôle pâtisserie-boulangerie, dispense des formations qualifiantes basiques sur 6 semaines et des formations longues sur 8 mois

     

  • ESA Bio School qui est le pôle esthétique-cosmé- tique dispense des formations sous forme de modules courts et des formations qualifiantes sur 8 mois.

 

Quels sont les principaux éléments déclencheurs du projet ESA ?

 

Nos motivations premières pour la mise en place de ce projet ont été :

 

  • le chômage récurrent constaté chez les jeunes

     

  • lʼinadéquation formation-emploi qui limite les possibilités dʼinsertion professionnelle

     

  • le désir dʼinnovation et de diversification en termes de formation professionnelle

 

 

Qui sont les partenaires d’ESA et comment vous accompagnent-ils ?

 

 

Nos activités étant encore au stade embryonnaire, nous avons peu de partenaires, mais nous travaillons actuellement à établir un certain nombre de partenariats dans les domaines de formation que nous couvrons, y compris certains organismes publics. Nous avons notamment pu établir un partenariat dans le domaine de la cosmétique naturelle avec lʼentreprise camerounaise Habiba Natural Care qui a une expertise dans le domaine. Mme Habiba Magouo Djallo en est la promotrice. Nous lʼavons invitée, il y a quelques mois, à Libreville dans le cadre dʼune formation.

 

 

Quel bilan un an après ?

 

 

Pour ce qui est de la formation en cosmétique natu- relle, le bilan est mitigé. Nous faisons face à des problèmes dʼapprovisionnement en intrants pour la fabrication des produits cosmétiques, dʼune part, et à des difficultés dans lʼaccompagnement des participantes, dʼautre part. Nous espérons remédier à ces contraintes dans le cadre dʼune série de séminaires de formation en cosmétique dont le premier est programmé du 13 au 20 juillet.

 

En revanche, le bilan est plutôt encourageant dans le domaine de la pâtisserie-boulangerie. Nous sommes satisfaits de constater que certains de nos « diplômés » ont pu créer des initiatives entrepreneu- riales, notamment au plan de la vente free-lance de produits de pâtisserie-boulangerie, service traiteur. En termes de fidélisation, nous avons mis en place des groupes WhatsApp par domaine et essayons de les animer autant que faire se peut pour rester en contact avec nos apprenants. Nous sommes heureux de constater quʼau fil des formations, certains des nouveaux apprenants nous sont envoyés par dʼanciens stagiaires qui sont ressortis satisfaits de leur formation.

 

 

Quel est votre principal défi ?

 

 

Notre principal défi est celui du financement des activités. Nous constatons que notre cible principale, les jeunes, ne dispose pas de moyens suffisants pour sʼoffrir des formations de qualité. Nos formations faisant appel à lʼutilisation de matières premières, de matériels et dʼéquipements, elles sʼavèrent plus chères quʼune formation standard. Mais en toute chose, il faut de la résilience. Les débuts ne sont pas évidents, mais nous espérons pouvoir atteindre à un moment donné notre équilibre.

 

 

Que souhaiteriez-vous dire en guise de conclusion ?

 

 

ESA souhaite apporter sa pierre à lʼédifice en termes de professionnalisation de la formation au Gabon. Cʼest une vision que nous souhaiterions voir devenir réalité. Nous pourrons y parvenir si nous sommes soutenus de quelque manière que ce soit.

 

 

D’informaticienne à coach et cosméticienne. Pourquoi ce changement, Madame Habiba Magouo Djallo ?

 

 

Habiba Magouo Djallo : Tout est parti d’un voyage d’études en Corée du Sud où j’ai été confrontée à des problèmes de peau. Je me suis rendu compte que les seuls produits qui marchaient sur ma peau ce sont ceux qui sont fabriqués dans les marchés artisanaux avec des huiles végétales locales qu’on trouve aussi au Cameroun. Je suis devenue coach parce qu’il est important d’encadrer, de motiver et dʼaccompagner les femmes et les jeunes dans le monde en perpétuel mouvement de l’entrepreneuriat.

 

 

Qu’est-ce que la cosmétique naturelle ?

 

 

Définir la cosmétique impose que lʼon se penche sur la formule intégrale du produit. Un produit cosmétique naturel est un produit cosmétique qui se com- pose obligatoirement dʼingrédients naturels, cʼest-à-dire issus de la nature. Ces ingrédients sont soit dʼorigine végétale, animale (terrestre ou marine), soit dʼorigine minérale. Les ressources végétales sont le cœur de lʼinnovation cosmétique aussi bien pour les nouvelles formulations que pour les approches de plus en plus scientifiques qui nourrissent les progrès en cosmétologie dans le monde.

 

 

Quelles sont les devoirs de la cosméticienne que vous êtes vis-à-vis de vos clients et des femmes que vous formez ?

 

 

Nous faisons un travail de proximité en étant proche de nos clients. Nous avons l’obligation de tenir nos promesses en termes de réponses aux problèmes posés par nos clients. J’ai l’obligation de transmettre aux dames qui viennent se former le savoir nécessaire à leur autonomisation. Le client doit trouver en nos produits la réponse à ses problèmes de peau ou de cheveux. Il doit être satisfait.

 

 

Vous avez formé, en partenariat avec Ebène Savoirs Académie, des femmes adultes et des jeunes au développement de produits cosmétiques. Combien étaient-elles et quel est leur profil ?

 

 

Elles étaient une vingtaine venant dʼhorizons divers. Des employées aux personnes exerçant déjà dans le domaine et qui voulaient se perfectionner, avoir les connaissances scientifiques en formulations, maitriser les bonnes pratiques d’hygiène, de fabrication et de vente, et être compétitives dans un environnement infesté de produits étrangers. Comment valoriser les matières premières sans les gaspiller. Aussi, en termes de développement personnel, comment concilier vie familiale, vie professionnelle et vie privée.

 

 

Qu’avez-vous semé comme graines au cours de cette formation et qu’avez-vous appris ?

 

 

La graine de la révolution économique grâce à la valorisation des produits locaux dans la cosmétique. Les participantes ont fabriqué des savons à l’hysope, au moabi, des crèmes corporelles à lʼhuile d’atanga, des gels lavants au curcuma, des laits de toilette pour bébé au magningou et aussi des shampooings, des démêlants et des produits thérapeu- tiques pour peaux et cheveux abimés par les produits chimiques ou la pollution.

 

 

Quel est le sentiment qui vous anime à l’issue de cette formation ?

 

 

Un sentiment de satisfaction. En termes d’enseignements, c’est surtout la découverte de nouveaux intrants et la soif qu’ont les Gabonaises d’être présentes sur le marché de la cosmétique locale.

 

 

Trois participantes tirent les leçons de la formation

 

 

Yasmina : Je suis coiffeuse. Au cours de cet atelier, jʼai appris à réaliser différents produits capillaires et corporels à base de plantes locales tels que le kinkéliba et lʼhysope avec lesquels nous avons produit des savons. La leçon majeure que je retiens de cet atelier est que pour réaliser son projet à la base, nous nʼavons pas besoin de sortir de notre territoire. Par ailleurs, ce que jʼai appris au cours de cette formation me permettra de me démarquer de la concurrence. Pour conclure, jʼajouterai, sʼagissant des bienfaits de la cosmétique naturelle, quʼelle nous permet de bien protéger notre épiderme.

 

 

Hélène : Je suis bachelière et je me prépare à faire des études supérieures. D’un point de vue général, la formation en cosmétologie, organisée par Ebène Savoirs Académie m’a permis de comprendre ce quʼest la 21 cosmétique en général, et de connaître les procédés de fabrication des produits que nous appliquons sur notre corps au quotidien en particulier. Cette formation nous a aussi permis dʼapprendre à mieux traiter notre peau et nos cheveux en utilisant les produits qu’il faut. Je me suis rendue compte quʼil est préférable de produire soi-même les produits que nous utilisons et de sʼassurer que nous le faisons dans les conditions les plus adéquates. Donc, apprendre à fabriquer nos propres produits nous empêche d’aller en acheter sans savoir au préalable dans quelles conditions ils ont été faits. En définitive, jʼai aimé et beaucoup appris de cette formation qui mʼa permis de découvrir que fabriquer du savon nʼétait pas aussi compliqué. Je pense quʼavec tous les ingrédients, je pourrai faire des savons à la maison plutôt que dʼen acheter à des prix extraordinaires.

 

 

Stéphanie : Je suis fonctionnaire. J’ai mis à profit mon temps libre après mes horaires de travail pour effectuer cette formation au cours de laquelle j’ai appris à fabriquer des cosmétiques artisanaux naturels et conventionnels. En outre, je suis plus créative et j’ai une meilleure connaissance du produit à proposer aux consommateurs. Cette opportunité de formation m’a aidée à combler mes lacunes au niveau de la connaissance des produits à proposer, en termes de création dʼentreprise et de promotion des connaissances du parcours à suivre vers la réussite. Permettez-moi dʼajouter quelques mots sur les bienfaits de la cosmétique naturelle. A mon avis, cʼest ce quʼil y a de mieux en matière de santé, de gestion de l’environnement, de valorisation des produits du terroir et du travail des communautés locales. Celles-ci en tirent profit économiquement et collaborent, ainsi, à l’introduction de nouvelles habitudes de consommation plus saines

JEUNE FEMME OSE

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Mme Danielle Abessolo Mboumba se dévoue pour les droits à lʼéducation et à la santé de la fille et de la femme gabonaises économiquement démunies. Depuis 2020, cette jeune femme de 26 ans est à la tête de lʼorganisation non gouvernementale (ONG) Jeune Femme Ose (JFO). Contre vents et marées, elle a franchi de nombreux obstacles. Sa soif dʼentre- prendre commence dès le collège. Faute de moyens, elle abandonne ses études en classe de 4e. Quelques années plus tard, elle rencontre son mari qui, à l’époque, est son collègue et le directeur dʼune agence de marketing-communication-commercial. Il la forme, lʼengage et lʼencourage à poursuivre sa voie. « De patronne du service photographie, je me suis lancée dans la communication évènementielle en créant ma première entreprise *Femme Communica- trice pour Christ*.


FCC est une agence 100% féminine, spécialisée en prise d’images et vidéo, qui organise également des formations pour les jeunes femmes qui en sont passionnées. Le souffle et lʼinspiration qui existaient en moi ont donné naissance à Jeune Femme Ose. Cette ONG révèle une autre personnalité en moi et change ma vie. Jʼai découvert ce que signifie OSER, être SOI-MEME et sur la bonne voie, celle de ma desti- née. De par mes actions sur le terrain, jʼai été contac- tée par le ministère des Affaires sociales. Mme la ministre et son cabinet mʼont fait le privilège d’être nommée au conseil dʼadministration de la CNAMGS (NDLR : Caisse nationale dʼassurance maladie et de garantie sociale) en tant que représentante des gabo- nais économiquement faibles. »


« La situation socio-économique et sanitaire de la femme gabonaise se doit dʼêtre améliorée car il y va de l’engagement de chaque femme, peu importe son statut social et son niveau de responsabilité dans la nation.» « Jʼestime, je crois fermement, que la santé et l’éduca- tion constituent la base des droits de la femme. Elle doit être informée et elle doit s’informer. C’est impor- tant. Cʼest la raison pour laquelle nous menons des campagnes et des caravanes de sensibilisation, ainsi que des formations. Notre but est dʼamener la jeune femme à être indépendante.


Face à la crise, face aux cris assourdissants de la jeune femme gabonaise, j’ai pris mes responsabilités en tant que jeune femme de créer JFO, de contribuer et dʼapporter des réponses pratiques aux besoins des jeunes femmes. A mon avis, cette crise est issue des épreuves quʼelles vivent, au manque de connaissance de soi, du potentiel de soi et des situations que nous traversons que ce soit au niveau de la nation, au niveau personnel ou même familial, et qui peuvent miner justement notre épanouissement. »


Selon Danielle Abessolo Mboumba, les femmes veulent se faire entendre, se positionner et être encou- ragées par rapport à certaines situations qu’elles traversent dans les domaines de lʼéconomie, de la santé et de l’éducation.


« Les besoins sont énormes. A chaque fois que nous menons des activités, nous en rencontrons davantage. Sur la centaine de femmes que compte lʼONG, 60 à 80% ont la rage et souffrent vraiment. Si la majorité est gabonaise, nous comptons également des étran- gères y compris celles qui sont à l’extérieur comme au Cameroun et au Congo Kinshasa. Sʼagissant de la tranche dʼâge des membres de JFO, les femmes ont entre 12 et 35 ans. Nous osons croire en ces jeunes femmes incarcérées, en ces jeunes femmes prosti- tuées. Nous les accompagnons. En ce qui concerne les premières, nous effectuons des visites à la prison centrale. Nous avons un programme en interne qui vise à venir en aide, à soutenir des jeunes femmes incarcérées. A ce jour, certaines sont sorties de prison. Munies de nos coordonnées, elles nous ont contactés pour travailler avec nous et être membres de l’association. Moins de 10 sont restées avec nous. »


 « Sʼagissant des prostituées, nous avons mené une campagne qui ciblait 93 au total. Pour diverses raisons, 6 prostituées au total sont restées au sein de JFO. Le boulot est énorme. Nous travaillons parce que nous avons des objectifs à atteindre y compris un calendrier bien établi par rapport à ces jeunes femmes. Au plan scolaire, nous soutenons financière- ment une dizaine de nos filles en mettant à leur disposition des fournitures et en les inscrivant dans un établissement de la place. Pour les plus âgées, le chemin du travail semble être beaucoup plus favorable. Sʼagissant des plus jeunes, cʼest plus difficile. On les ramène à lʼécole par la sensibilisation. Ce nʼest que justice. JFO et les familles les suivront jusqu’au baccalauréat et au-delà. Bien souvent, les jeunes se rendent compte que ce quʼils ont appris à l’école et à l’université ne leur sert pas beaucoup parce qu’on leur demande souvent de travailler dans d’autres domaines que ceux pour lesquels ils ont été formés. »


Joignant lʼacte à la parole, Danielle a aidé une jeune fille à faire un stage dans une société de la place.


Munie de son dossier et de son curriculum vitae (CV), nous nous sommes rendue à Airtel Gabon où nous avons signé, au nom de JFO, un contrat de partena- riat. Tu veux un emploi, mais sache que ce nʼest pas un travail à vie. Je garde un œil sur toi. Si tu es virée pense à lʼaprès, à ton salaire, à la maison que tu peux construire, au terrain que tu peux acheter et à ce que tu peux laisser à tes enfants.


Sois indépendante, tu as du potentiel. Si tu sais faire des gâteaux, du lait caillé, fais-en un commerce. A la fin du mois, présente-moi ton salaire et lʼargent de tes gâteaux. Si tu gagnes ne serait-ce que 500 francs, montre-les-moi. C’est ce suivi là qui se fait au sein de JFO. J’encourage la personne à avoir un emploi, mais aussi à avoir sa propre activité. Pour ce faire, nous sommes au contact des réalités pratiques quʼelles vivent. C’est beaucoup plus concret. Ça lʼest dʼautant que certains partenaires sont prêts aujourd’hui à nous accompagner sur un certain nombre d’actions que nous menons.


Compter dʼabord et avant tout sur ses propres forces est la devise de Danielle.


« Jʼai des responsabilités vis-à-vis de mon pays et de mon prochain. A mon avis, je crois que cʼest ce qui bâtit non seulement une famille, mais une nation. Les choses ne pourront se faire que sur le long terme. Cela dit, j’ai des partenaires qui m’accompagnent techniquement dans les domaines de la formation, de l’entrepreneuriat, de lʼéducation et de la santé. Lorsque nous menons des campagnes de sensibilisa- tion sur les thématiques de la santé comme le palu- disme, on nous fait don de moustiquaires imprégnées dʼinsecticide. Dans le domaine du sida, nous travail- lons avec lʼOnusida. En ce qui concerne lʼentrepre- neuriat, nous organisons des ateliers de formation, des caravanes et des campagnes de sensibilisation. Pour autant, les difficultés ne manquent pas. Elles sont dʼordre interne. Jʼai organisé une formation pratique. Aucune fille nʼest venue. Plusieurs dʼentre elles mʼont dit ne pas avoir lʼargent de taxi ou que lʼenfant a fait ceci. Cʼest sans doute la peur, la paresse, le découra- gement, le manque de conscience et de considération. La conscience est un facteur fondamental dans le développement et l’accomplissement de soi. Les formations pratiques que jʼorganise avec mon mari ont un coût, au point que nous restons des jours sans manger parce qu’il faut travailler. »


Petit à petit, lʼoiseau fait son nid.


« J’ai des jeunes femmes qui ont compris ma vision et qui, aujourd’hui, me disent simplement merci. C’est énorme pour moi. Ma plus grande joie, j’aime à le dire, est de voir une jeune femme se réaliser dʼautant quʼelle nʼa pas fait de grandes études et que sa famille ne lʼa pas soutenue. Ma joie est de la voir sʼen sortir, de lʼentendre mʼappeler maman et me dire « J’ai trouvé la maison, j’ai trouvé le travail maman. Elle se bat. Malgré le soleil, elle sourit et me dit « tout va bien. »


« Je lance un appel à toutes les personnes et à toutes les structures sensibles. Je les encourage à valoriser les droits, le potentiel et le statut des femmes et des jeunes filles pour les aider à sʼaffirmer, se réaliser et apporter quelque chose de plus pour le développe- ment de notre nation. »

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