ALIMENTATION ET SANTÉ : LE LIEN INDISSOCIABLE

ALIMENTATION ET SANTÉ : LE LIEN INDISSOCIABLE

Sur 8 milliards d’êtres humains dans le monde, 811 millions souffrent de sous-alimentation et de malnutrition.

 

Notre alimentation joue un rôle primordial pour notre capital santé. Elle doit être saine et variée afin de nous prémunir contre certaines maladies telles que le diabète, l’ostéoporose et les troubles cardiovasculaires. Il serait, toutefois, réducteur de croire que ces maladies dépendent exclusivement de notre alimentation.

 

Notre environnement, notre mode de vie et notre héritage génétique sont tout aussi déterminants. Il n’en demeure pas moins qu’un certain nombre d’affections sont d’origine nutritionnelle. Celles-ci incluent, pour n’en citer que quelques-unes, les caries, la typhoïde, l’anémie, les intoxications alimentaires, le rachitisme et le goitre.

Une alimentation équilibrée contenant les nutriments nécessaires à une bonne croissance est essentielle dès les premières semaines de la vie. On estime que 45% de la mortalité infantile est directement imputable à une carence en protéines et micronutriments au sein des pays en développement.

 

Quid de la situation du Gabon et des moyens dont dispose le consommateur pour se prémunir contre les denrées alimentaires impropres à la consommation

 

La population gabonaise oscille autour de 2 millions d’habitants dont 80% vivent en milieu urbain. Libreville, la capitale, à elle seule, regroupe près de 50% de la population. Le Gabon affiche l’un des taux de mortalité infantile les plus élevés de l’Afrique subsaharienne, estimé à 65%. La malnutrition est responsable de 61% de taux d’anémie dans la tranche d’âge comprise entre 6 et 59 mois. Celle-ci est subséquente au faible taux d’allaitement maternel exclusif.

 

En outre, le Gabon ne figure pas au top 30 des pays africains en termes d’indice de sécurité alimentaire (ISA). Les trois premiers sont l’Afrique du Sud, le Botswana et l’Egypte. Le 30e c’est la République démocratique du Congo. L’ISA prend en considération un certain nombre de critères parmi lesquels : l’abordabilité qui tient compte de la consommation alimentaire proportionnellement aux dépenses des ménages ; la disponibilité qui fait référence à l’approvisionnement suffisant et les infrastructures agricoles ; la qualité et la sécurité intégrant la diversification du régime alimentaire, les directives alimentaires nationales et un plan de suivi et de surveillance de la nutrition.

 

Bien choisir ses aliments permet non seulement de nous maintenir en bonne santé, mais surtout de l’améliorer. Encore faut-il pouvoir trouver le juste équilibre, ce qui est plus difficile qu’il n’y parait. Le seul aliment qui fournit tous les nutriments nécessaires au fonctionnement de l’organisme est le lait maternel. En dehors de ce nutriment riche en acides aminés, il s’agit de satisfaire notre apport quotidien entre aliments riches en lipides (poisson, viande, œufs), en glucides (riz, pâtes, pain, tubercules, lait, céréales) et en protides (viande, volaille, œufs, poisson, lentilles, pois chiches, haricots secs, riz, blé, fromage). La consommation de ces aliments doit être adéquate, sans frôler l’excès.

 

L’un des principaux obstacles à une alimentation saine tient au coût prohibitif des denrées alimentaires de première nécessité (viande, huile, fruits, tubercules, riz, bananes, poisson). Depuis la survenue du Covid 19, le Gabon a enregistré une perte importante de revenus et d’emplois dont l’effet pervers est l’érosion du pouvoir d’achat. Quatre-vingt quinze mille (95.000) ménages seraient en situation de précarité économique. Ceci a une incidence sur l’insécurité alimentaire, en hausse de 4 points. Elle était de 74,8% en avril 2021 contre 70,3% en novembre 2020. La production agricole (3,3% du produit intérieur brut) ne couvre pas les besoins alimentaires. Le Gabon est confronté à une forte dépendance en matière de produits alimentaires (60%) équivalant à un coût annuel de 500 milliards de F CFA.

 

Cette inflation vertigineuse n’est pas un fait inédit et ne concerne pas exclusivement le Gabon. Elle résulte de facteurs conjoncturels qui ne sont en rien imputables à une quelconque décision politique. L’envolée des prix des sources d’énergie (pétrole et gaz) et des matières premières agricoles se répercute sur toute la chaîne de production et du transport à l’image du fret maritime. Les opérateurs économiques ont donc augmenté les prix afin de préserver leur marge bénéficiaire.

 

Le consommateur à l’extrémité de la chaîne subit de plein fouet cette augmentation durable des prix qui, pour la seule alimentation, représente 80% des dépenses d’une famille. L’alimentaire, c’est 86% du chiffre d’affaires d’un magasin comme Géant Cecado. Concilier ses revenus avec une alimentation adéquate est une préoccupation obsessionnelle.

 

Qui est chargé de la protection du consommateur ?

 

Le droit du consommateur est émergent au Gabon. Il s’inscrit dans le dispositif juridique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et, de manière plus élargie, dans le cadre des principes directeurs des Nations unies sur la protection des consommateurs. Le consumérisme en est à ses balbutiements au Gabon. Il n’existe pas à proprement parler une loi nationale de protection des consommateurs.

 

Toutefois, certaines normes ont force de loi dans le cadre du « Codex Alimentarius », conformément à l’ordonnance nº50/78 du 31 août 1978 portant contrôle sur la qualité des produits alimentaires. C’est ainsi que de juin à décembre 2021, plus de 40 000 briques de jus de pomme de la marque Ceres furent détruites sur instruction de la Direction générale de la concurrence et de la consommation car contaminées à la patuline, un produit pouvant s’avérer nocif. Cette administration veille à la qualité des produits alimentaires et peut retirer de la vente les denrées qu’elle juge impropres à la consommation. Elle a pu épingler plus de 246 établissements commerciaux pour vente de produits avariés.

 

Quant à elle, l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA) se charge, en amont, de prévenir et de détecter tous les risques sanitaires et phytosanitaires liés à l’alimentation des citoyens. Ces diverses données permettent de mesurer tout le chemin qui reste à parcourir afin de protéger au mieux le consommateur. Le Gabon est pourtant considéré comme un pays riche si l’on se réfère au PIB par tête d’habitant qui était de 7006 dollars en 2021, selon les données de la Banque mondiale. Le pays a également souscrit à la plupart des programmes de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en bénéficiant de fonds substantiels du Fonds international pour le développement agricole (FIDA).

 

Comment comprendre que la malnutrition et la sous-nutrition perdurent ?

 

Probablement par manque de choix pertinents et une méconnaissance des règles d’appropriation des bonnes pratiques alimentaires. Moins de 0,7% du budget national est consacré à l’agriculture, malgré son immense potentiel. Les infrastructures routières défectueuses sont une circonstance aggravante.

 

L’enjeu du futur réside dans la notion de souveraineté alimentaire conciliant une alimentation saine avec nos traditions culturelles afin de sortir de la spirale de la dépendance alimentaire tout en allégeant les dépenses de santé publique.

 

Adia Renomiè

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