CNAMGS: QU’EN PENSE LE PUBLIC ?

CNAMGS: QU'EN PENSE LE PUBLIC ?

Caisse Nationale d'Assurance Maladie et de Garantie Sociale

Créée en 2007, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) est citée en exemple en Afrique et au-delà. Le Gabon s’est, en effet, engagé à mettre au profit de sa population un régime obligatoire et universel d’assurance maladie, devenant ainsi le premier pays en Afrique subsaharienne à couvrir l’ensemble de la population, notamment les plus défavorisés. Ce saut qualitatif a permis à la CNAMGS de contribuer à l’amélioration du système de santé au Gabon. Le statut de Gabonais économiquement faible (GEF) favorise l’accès aux soins de santé de cette tranche de la population et, partant, au droit à la santé. De nombreux citoyens s’en félicitent malgré des perturbations dans l’exécution optimale de la prise en charge des affiliés à la Caisse.


Au cœur de Libreville, notre reportage nous conduit vers les Gabonais affiliés ou pas à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).


« La CNAMGS a changé ma vie. Celui qui a créé cette structure est une bonne personne. » Ainsi parle Thérèse Manghandzi. Cette veuve de 71 ans, mère de cinq enfants et grand-mère de plusieurs petits-fils, est affiliée à la CNAMGS depuis dix ans.


De son côté, Valérie Moubele Youmah nous livre son expérience avec la CNAMGS : « J’étais avec une collègue dans une pharmacie. Elle achetait des médicaments. J’ai été surprise de voir la réduction des prix sur l’ordonnance. Cette structure a changé beaucoup de choses dans ma vie. Désormais, j’achète les médicaments à moindre coût. Une partie des médicaments est aux frais de la CNAMGS et l’autre aux frais du client. Dieu merci ! Heureusement qu’il ya la Caisse ! Sur un total de 18 000 CFA par exemple, je dépense moins de 4 000. »


Le quotidien des Gabonais est quelque peu soulagé depuis la création de la CNAMGS. Toutefois, remarque Manfoula Lebola, « la CNAMGS ne couvre pas tous les médicaments et ne prend pas en charge les médicaments les plus coûteux, les antibiotiques. C’est inconcevable. »


Ce témoignage met en évidence les insuffisances observées par les Gabonais en ce qui concerne la CNAMGS. Des améliorations et des efforts doivent encore être consentis par les autorités compétentes en vue de la prise en charge complète des médicaments.


Quand des Gabonais non affilés à la CNAMGS parlent de leur situation


Malgré une couverture quasi totale de la population gabonaise, la CNAMGS est une notion abstraite pour certains citoyens. Bien qu’il sache que la CNAMGS est une facilité qui permet de se procurer des médicaments à coût réduit, M. Mihindou ne sait quelles pièces fournir pour être assuré. En outre, il n’a aucune idée de la localisation des agences de proximité de cette structure.


Excelle Ossarakabi Mipata, une jeune étudiante en communication, déclare « ne pas avoir assez d’informations sur la procédure à suivre pour être assuré ». Sean Shannon Dembe Gnolo, la vingtaine révolue, se dit découragé. En effet, une partie de la population n’entreprend aucune démarche d’immatriculation à la CNAMGS parce qu’elle juge le processus long.


L’assurance maladie universelle par le biais de la CNAMGS est une expérience innovante et prometteuse. Elle tient sa spécificité des revenus qui proviennent en partie des taxes sur les opérateurs de téléphonie mobile et des transactions de financement des soins de santé des Gabonais économiquement faibles (GEF). L’autre innovation est celle du choix d’adhésion progressive pour tendre vers une couverture universelle.


Le Gabon a pris l’option de commencer par les populations les plus vulnérables pour passer ensuite aux agents du secteur public, aux salariés des secteurs privé et parapublic et aux travailleurs indépendants. L’innovation tient au fait que la plupart des pays commencent par les salariés des secteurs public et parapublic. Cependant, cette stratégie gagnerait à être réorientée en tenant compte des recommandations formulées, l’objectif étant de promouvoir le bien-être de la population.


L’immatriculation à la CNAMGS en tant que GEF impose d’avoir au moins 16 ans et des revenus mensuels inférieurs au salaire minimum interprofessionnel garanti qui est actuellement de 80000 F CFA. Les frais liés à leur prise en charge incluent les soins externes, les hospitalisations, les médicaments et les évacuations sanitaires. A cette mesure s’ajoute celle afférente au renforcement de la couverture sanitaire à d’autres groupes vulnérables tels que les filles mères, les handicapés et les sinistrés.


Éric Ozwald

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