CROIRE EN SON POTENTIEL
« Nous avons tous un potentiel en nous qui détermine ce que nous sommes appelés à faire ou à devenir pour être pleinement heureux dans la vie Il nous appartient alors d’y croire, de l’identifier et de tout mettre en œuvre pour le voir se concrétiser. » Éric Kouto Nyamaku.
Avant même le regard du public, avant l’applaudissement d’une salle ou l’écho d’un micro, il y a un choix intime, invisible, radical : croire en soi. L’artiste naît d’un silence que personne ne remarque, d’un feu intérieur que seule sa propre foi peut nourrir.
Dans un monde parfois hostile à la création, croire en son potentiel devient un acte de construction. C’est reconnaître que, malgré les obstacles, le doute ou l’incompréhension, l’élan intérieur ne ment jamais. Ce feu-là, lorsqu’il est entretenu avec sincérité, finit toujours par éclairer, car chaque artiste porte en lui une vérité que personne d’autre ne peut dire à sa place. Et c’est justement cette singularité, ce mélange de fragilité et de force qui fait la beauté de son art.
L’artiste est d’abord un croyant. Non pas dans un dieu ou une idéologie, mais dans cette chose insaisissable et précieuse : le soi profond, le don qu’il porte, et dont il est le premier gardien. Tant que lui-même doute de sa légitimité, personne ne pourra la lui accorder. Car le monde ne croit en vous que si vous osez croire en vous d’abord.
Mais croire ne suffit pas. Encore faut-il identifier ce potentiel, le cultiver, le polir. La foi en soi n’est pas un rêve flou, c’est une construction patiente. L’artiste doit travailler, apprendre, rater, recommencer. Il doit oser l’inconfort, sortir du mimétisme, affirmer sa voix même si elle tremble.
Beaucoup abandonnent, rangent leur guitare, cessent d’écrire, renoncent à leurs pinceaux. Non parce qu’ils sont mauvais, mais parce qu’ils ont cessé d’y croire et accepté l’idée que le monde avait raison de ne pas les écouter. Et pourtant, l’histoire regorge d’artistes que personne n’attendait et qui ont bouleversé leur époque simplement parce qu’ils ont persisté.
Croire en son potentiel, c’est refuser d’attendre la validation extérieure pour exister. C’est créer, même quand on est seul. C’est produire, même quand on doute. C’est se construire dans le silence, dans la lenteur, dans la profondeur. C’est choisir l’authenticité plutôt que l’opportunisme.
Et c’est peut-être ça, au fond, la première œuvre d’un artiste : croire en soi avant que les autres n’en soient capables. Le reste, c’est-à-dire la reconnaissance, la scène, les prix ne sont que les conséquences d’un combat intérieur gagné.
Alors oui, le chemin est long. Parfois solitaire. Mais l’artiste qui croit en lui n’avance jamais pour rien. Il sème, il façonne, il transforme. Et même s’il n’en voit pas tout de suite les fruits, son œuvre prépare le monde à mieux sentir, mieux voir, mieux rêver.
Croire en son potentiel, c’est bâtir quelque chose qui dépasse l’ego : c’est se mettre au service du vrai, du beau, du nécessaire. C’est comprendre que la seule permission dont on a besoin pour exister c’est la sienne.
Eric Ozwald