DROITS DE VOTE ET D’ÉLIGIBILITÉ

DROITS DE VOTE ET D’ÉLIGIBILITÉ

Le droit de vote et le droit d’éligibilité aux élections sont des piliers fondamentaux de la démocratie. Ils doivent s’accomplir dans le strict respect de la loi et des devoirs vis-à-vis d’autrui. La Constitution gabonaise de 1991, actuellement en vigueur, reconnait et garantit ces droits en son article 4, au chapitre intitulé Titre Premier « De la République et de la Souveraineté. » 

 

« Sont électeurs, dans les conditions prévues par la Constitution et par la loi, tous les Gabonais des deux sexes, âgés de dix‐huit (18) ans révolus, jouissant de leurs droits civils et politiques. Et « sont éligibles, dans les conditions prévues par la Constitution et par la loi, tous les Gabonais des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. »

 

Les élections donnent la possibilité aux citoyens, qu’ils soient électeurs ou éligibles, à l’exception des personnes inaptes ou condamnées par la justice, de faire valoir leur droit, d’exprimer leur volonté et de contribuer au développement social, économique, culturel et politique de leur pays. Pour autant, ces droits proclamés et consacrés dans la loi fondamentale sont-ils protégés et préservés ?

 

Craignant de nouvelles violences pendant et/ou après les élections, des acteurs politiques, des membres de la société civile, des enseignants ou encore Doria, une étudiante en droit, ont lancé des appels à la paix. À un autre niveau, son condisciple Dylan, soucieux «de la gestion du processus électoral », a suggéré « que les connaissances des autorités qui ne maitrisent pas ce domaine soient renforcées.»

 

Adèka, un septuagénaire encore en activité, n’a pas voté : « Il en sera ainsi tant qu’il y aura des ingérences extérieures qui, estime-t-il, sont une entrave à la souveraineté nationale et une menace pour la sécurité intérieure ».

 

élections générales août 2023

Son neveu, Yvan, a choisi également l’abstention, mais pour d’autres raisons : « J’ai voté en 2016 mais je m’abstiendrai de le faire cette année en raison des irrégularités que j’ai constatées il y a sept ans. J’étais contrôleur dans un bureau de vote. »

 

Le phénomène de l’abstentionnisme ne date pas d’hier. Il serait même en nette augmentation depuis 1993. Selon les résultats officiels de l’élection présidentielle de 2016, par exemple, sur 627805 électeurs, 373310 ont voté et 254495 se sont abstenus.

 

De nombreux facteurs sont en cause. À ceux qui ont été mentionnés par Doria, Dylan, Adèka et Yvan s’ajoutent la corruption, la falsification des résultats, la partialité des autorités chargées de la gestion du processus électoral, le financement aléatoire des partis politiques et des campagnes électorales, et les dysfonctionnements dans le contrôle de l’utilisation des fonds.

 

Le rapport des Gabonais aux élections et aux acteurs politiques se dégrade au fil des ans. Cette tendance est encore plus marquée au sein des couches défavorisées du fait notamment de la méconnaissance du code électoral. L’accès limité aux médias des partis politiques d’opposition au profit du parti au pouvoir est une autre entrave à la démocratie.

 

Une commission pour l’égalité d’accès aux médias des partis politiques et des candidats aux élections a été créée en 2022 par la Haute autorité de la communication. Elle a pour mission de garantir le pluralisme d’opinion pendant la période électorale.

Flavienne L. Issembè

 

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