BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA ÉLU PRÉSIDENT À 90,35 % DES VOIX « SOYONS DES BȂTISSEURS DE PAIX ET DE JUSTICE. »

À peine élu avec 90,35% des voix, selon les résultats provisoires annoncés par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, Brice Clotaire Oligui Nguema a lancé un appel dimanche 13 avril 2025 à l’unité et à la reconstruction du Gabon, et à servir la Nation en se remettant au travail.
« Il n’y a pas de félicité sans effort. Demain est un jour de travail. Nous devons désormais tourner la page de l’élection présidentielle. Je vous invite à reprendre vos activités. Soyons des bâtisseurs, des bâtisseurs de paix et de justice », a déclaré l’homme providentiel du 30 août 2023 depuis le quartier général du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB) à Okala, dans la Commune d’Akanda au Nord de Libreville.
« J’en appelle à la sagesse des uns et des autres, de tous les bâtisseurs et de tous ceux qui m’ont accordé leur suffrage d’attendre la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle pour célébrer la victoire du peuple Gabonais ».
Dans un moment d’intense émotion et à genoux, Brice Clotaire Oligui Nguema a remercié le Très-Haut avant de prendre dans ses bras son épouse, Zita.
Outre Brice Clotaire Oligui Nguema, sept autres candidats, qu’il a salués pour leur engagement démocratique, briguaient le fauteuil présidentiel. Il s’agit de :
- Alain Claude Billie-By-Nze : 3,02 %
- Joseph Lapensée Essingone : 0,56 %
- Chaning Zenaba Gninga : 0,38 %
- Stéphane Germain Iloko Boussengui : 0,33 %
- Alan Simplice Boungoueres : 0,32 %
- Axel Stophène Ibinga Ibinga : 0,13 %
- Thierry Yvon Michel N’Goma : 0,09 %
La proclamation des résultats provisoires de l’élection présidentielle intervient au lendemain du scrutin. Selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, sur 908 916 électeurs inscrits, 636 606 ont voté.
Le nombre de bulletins blancs est de 25 859. Le taux de participation se situe à 70,4 %.
La Rédaction
LA VISION DES « 8 » CANDIDATS À LA PRÉSIDENTIELLE
Les Gabonais.es se préparent à élire le samedi 12 avril le futur président de la République. Les projets des “8” candidats quoique distincts sont complémentaires. Entre réforme structurelle, souveraineté nationale et modernisation économique, le scrutin s’annonce décisif pour l’avenir du pays.
L’EXPÉRIENCE AU SERVICE DU RENOUVEAU
Né un 29 février 1968 à Lastourville, Alain Simplice Boungouères incarne une figure singulière du paysage politique gabonais. Originaire des provinces de l’Ogooué-Lolo et de la Ngounié, cet homme d’expérience met aujourd’hui son riche parcours au service d’une ambition forte : celle de stabiliser et de reconstruire le Gabon dans un esprit de renouveau et de justice sociale.
Parcours politique et institutionnel.
Ancien député du 2ᵉ siège de l’Ogoulou (2011-2022), Alain Simplice Boungouères a occupé plusieurs postes stratégiques au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), dont ceux de membre du Comité permanent du bureau politique et président de la Commission à l’Assemblée nationale. Actif également dans la société civile, il parraine depuis 2021 l’association Les Soldats de la Paix, engagée pour la cohésion sociale.
Les grands axes de son projet de société
Alain Simplice Boungouères présente un projet de société articulé autour de 3 piliers majeurs :
- La restauration de l’État de droit : il entend reconstruire les institutions sur des bases solides, renforcer l’indépendance de la justice et promouvoir une gouvernance transparente et équitable.
- La relance des infrastructures nationales : priorité est donnée à la construction et la réhabilitation des routes qui sont essentielles pour désenclaver les 9 provinces du Gabon, favoriser les échanges et relancer l’économie.
- La réappropriation des secteurs stratégiques : le candidat prône une souveraineté économique accrue en repositionnant l’État dans les secteurs clés comme les mines, les hydrocarbures, les forêts et l’énergie.
Le Fonds Souverain du Pardon National
Dans une démarche de réconciliation et de justice réparatrice, Alain Simplice Boungouères propose la création d’un Fonds souverain du pardon national (FSPN), doté de 40 milliards de francs CFA. Ce fonds vise à faciliter le retour digne des exilés politiques en leur offrant une terre et une compensation financière. Une manière, selon lui, de tourner la page des divisions pour écrire ensemble une nouvelle histoire nationale.
À LA RECONQUÊTE DE LA SOUVERAINETÉ NATIONALE
Né le 16 septembre 1967 à Makokou, Alain Claude Bilie By Nze propose un projet de société axé sur une réduction du train de vie de l’État et une reconquête de la souveraineté nationale.
Selon lui, certaines institutions comme le Sénat, le Conseil économique et social ainsi que la Médiature de la République devraient être supprimées afin de réallouer ces budgets vers des politiques de création d’emplois pour la jeunesse.
Le président de la Plateforme Ensemble pour le Gabon plaide également pour une amélioration des conditions de vie des femmes et pour l’octroi des minimas sociaux aux Gabonais, estimant que l’économie du pays ne peut plus dépendre uniquement de l’exploitation du pétrole, du manganèse et des ressources forestières.
Justice sociale et solidarité nationale
L’une des mesures sociales phares de son programme est la mise en place du Revenu universel garanti (RUG), une allocation mensuelle de 150 000 francs CFA destinée aux Gabonais les plus vulnérables.
Cette initiative vise à lutter contre la précarité, à réduire les inégalités et à amorcer une véritable politique de redistribution.
Il accorde également une attention particulière à l’amélioration des conditions de vie des femmes et plaide pour l’instauration de minimas sociaux accessibles à tous les citoyens.
De la rigueur dans la gestion des finances publiques
Le dernier Premier ministre du régime déchu Ali Bongo Ondimba propose ainsi :
- Éliminer les dépenses inutiles, notamment celles liées au fonctionnement de la Présidence de la République.
- Renforcer la lutte contre la corruption.
- Annuler tous les contrats signés en dehors du cadre légal gabonais.
Le président de la Plateforme Ensemble pour le Gabon souhaite voir le pays reconquérir son indépendance économique, financière, diplomatique et militaire.
Pour ce faire, il prône une révision des accords de coopération avec la France et un renforcement de l’indépendance alimentaire.
Par ailleurs, il entend engager un dialogue avec les bailleurs de fonds internationaux afin de rediscuter de la dette et de dégager de nouvelles marges de manœuvre pour financer les investissements nécessaires au développement.
UNE VISION DE RUPTURE POUR UN GABON TRANSPARENT
Né le 21 novembre 1972 à Lambaréné, Joseph Lapensée Essingone s’affirme comme un candidat porteur d’un vent de changement. Avec une posture de rupture assumée, il plaide pour une gouvernance transparente et une refonte des pratiques politiques qui, selon lui, ont freiné le développement du Gabon.
Transparence et gouvernance responsable
L’un des axes majeurs du projet de société de Joseph Lapensée Essingone repose sur la transparence du processus électoral et la responsabilité des dirigeants. Il insiste sur la nécessité d’un scrutin sans fraude et appelle à la vigilance du peuple gabonais. Selon lui, l’époque où les mêmes visages politiques dominaient la scène doit prendre fin, afin d’ouvrir la voie à une gouvernance plus en phase avec les attentes des citoyens.
« La population doit pouvoir choisir son président en toute liberté et en toute transparence, loin des manipulations et des intimidations du passé », déclare-t-il.
Proximité avec les populations
Natif de Ndjolé, Joseph Lapensée Essingone met un point d’honneur à renforcer le lien avec les populations locales. Il entame ainsi une tournée dans l’arrière-pays pour présenter son projet de société directement aux Gabonais. Son approche inclut des échanges avec les anciens, qu’il considère comme des symboles de sagesse et de tradition, mais aussi avec les femmes et les jeunes, qu’il voit comme les piliers de l’avenir du pays.
« Le développement du Gabon doit passer par une meilleure prise en compte des besoins des populations, et cela commence par l’écoute et le dialogue », affirme-t-il.
Espoir et développement
Selon M. Essingone, l’élection présidentielle de 2025 représente une opportunité historique pour bâtir un Gabon moderne, loin des erreurs du passé. Le candidat aspire à une nation plus juste, plus dynamique et tournée vers le progrès.
L’audace féminine au cœur de la présidentielle
Dans l’arène politique dominée par les hommes, une femme s’habille avec audace et détermination. Née en juillet 1988, Chaning Zenaba Gninga ne se contente pas d’être la seule candidate à briguer la magistrature suprême. Elle ambitionne de transformer en profondeur l’appareil d’État à travers l’innovation et la modernisation.
Originaire de la province de la Nyanga, dans le sud du Gabon, cette cheffe d’entreprise s’est déjà imposée dans le monde des affaires. Visionnaire et entrepreneure, elle a su créer des emplois et investir dans divers secteurs clés de l’économie nationale.
Insuffler un souffle nouveau
Muni d’un programme ambitieux, Chaning Gninga se propose :
- De construire 50 écoles, du primaire à l’université, dans les zones enclavées.
- D’initier 10 000 jeunes aux métiers essentiels d’ici 2028.
- De réformer la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
- De construire des hôpitaux de référence dans chaque province et village du pays…
Le projet de la candidate s’inscrit dans une logique de transformation durable. Elle promet des logements sociaux pour les familles démunies et veut faire du « Made in Gabon » une véritable force économique en allégeant la fiscalité des entreprises locales.
Lutte contre la corruption
Son principal cheval de bataille reste la lutte contre la corruption. Son message est clair et sans appel. « Quand je serai présidente de la République, aucun franc ne sera volé ! » Un pari audacieux, une promesse forte. Reste à savoir si les Gabonais seront prêts à lui confier les rênes du pays.
L’audace d’un entrepreneur
Né le 27 février 1981 à Port-Gentil, Axel Stophène Ibinga est un visage familier de la scène politique gabonaise. Déjà candidat à la présidentielle de 2023, cet entrepreneur audacieux et ambitieux retente sa chance en portant un projet résolument tourné vers l’action et le redressement économique du pays.
Homme d’affaires aguerri, il a su, dès l’âge de 23 ans, se frayer un chemin dans le monde exigeant de l’entrepreneuriat. Fondateur et dirigeant d’AX Capital Investment Gabon, il a bâti un empire économique qui génère des emplois et soutient l’essor du secteur privé gabonais. Son parcours illustre un engagement indéfectible en faveur du développement, avec une approche centrale sur l’autonomisation des citoyens par le travail et l’innovation.
« La République au travail »
Convaincu que l’avenir du Gabon repose sur une économie forte et inclusive, Axel Stophène Ibinga défend un projet de société ambitieux intitulé « La République au travail ». Ce programme repose sur plusieurs axes stratégiques, notamment :
- L’emploi pour tous : garantir des opportunités professionnelles équitables et lutter contre le chômage, notamment chez les jeunes.
- Une justice réformée : renforcer l’État de droit, assurer une justice indépendante et accessible à tous.
- Une fiscalité repensée : alléger la pression fiscale sur les entreprises locales pour stimuler l’investissement et encourager l’entrepreneuriat.
- Un redressement économique durable : favoriser l’industrialisation, la diversification économique et la valorisation des ressources locales.
Avec une vision pragmatique et une expérience solide dans le monde des affaires, Axel Stophène Ibinga se positionne comme un candidat du renouveau, déterminé à faire du travail et du mérite les piliers d’une République plus prospère et plus juste.
POUR LA JEUNESSE ET LA FORMATION
Né dans la commune de Mimongo dans la province de la Ngounié, Dr. Stéphane Germain Iloko Boussengui met en avant deux grands axes pour « ramener le Gabon sur la voie du développement », à savoir : la formation et la jeunesse.
Estimant que le pays doit revoir son système éducatif afin d’éviter de « former des futurs chômeurs diplômés », le candidat prône une réorientation vers des formations techniques et adaptées aux besoins du marché de l’emploi.
Selon l’ancien international gabonais, « Il faut réorienter la formation sur des axes techniques pour favoriser l’emploi immédiat. »
Jeunesse. Santé. Éducation. Autosuffisance alimentaire.
Dr. Iloko Boussengui met également l’accent sur le développement du capital jeunesse. Pour lui, une jeunesse bien formée et active est la clé d’une croissance économique optimale. Il se positionne ainsi comme le candidat d’un renouveau axé sur la compétence et l’efficacité.
Le candidat, qui a tourné le dos à la Plateforme Ensemble pour le Gabon, insiste sur l’importance de la santé, de l’éducation et de la nutrition, qu’il considère comme des piliers fondamentaux du développement.
« La santé est au cœur de ma campagne… Je parle aussi de l’éducation, de la nutrition – nous mangeons mal et ne sommes pas autosuffisants –, ainsi que des problèmes d’eau et d’électricité », déclare le médecin.
Dans cette perspective, Dr. Iloko Boussengui entend mettre en place des politiques favorisant une meilleure qualité de vie pour les Gabonais.
POUR UN GABON ÉQUITABLE
À 52 ans, Dr. Thierry Yvon Michel N’Goma se présente une nouvelle fois à l’élection présidentielle après sa participation au scrutin d’août 2023. Homme de terrain et fervent défenseur des droits sociaux, il ambitionne d’insuffler une nouvelle dynamique au Gabon à travers un programme articulé autour de trois axes fondamentaux : la santé, l’éducation et la sécurité.
Médecin de formation et profondément engagé dans la cause sociale, il place le bien-être des citoyens au cœur de son projet.
Son programme repose sur un principe clé : l’accessibilité universelle aux services essentiels. Thierry N’Goma milite pour la gratuité complète des soins hospitaliers, convaincu que la santé ne devrait pas être un privilège, mais un droit fondamental garanti à tous, sans distinction de revenus.
Pour le droit à l’eau, l’électricité et le logement
Au-delà du secteur sanitaire, Thierry N’Goma ambitionne d’améliorer le quotidien des Gabonais en rendant l’eau et l’électricité gratuites, considérant ces ressources comme des nécessités vitales et non comme des commodités réservées à une élite. Selon lui, l’accès universel à ces services est une condition sine qua non pour assurer un cadre de vie digne et propice au développement personnel et collectif.
Son engagement se traduit également par une mesure forte basée sur la gratuité des logements sociaux pour les familles les plus démunies. Conscient de la précarité qui touche encore une partie de la population, il entend faire de l’accès au logement un droit inaliénable et un levier essentiel pour lutter contre l’insécurité et la marginalisation sociale.
Avec ces propositions audacieuses et un programme résolument tourné vers l’inclusion et la justice sociale, Thierry Yvon Michel N’Goma se positionne comme un candidat du renouveau, porteur d’une vision où l’État joue pleinement son rôle dans la protection et l’amélioration des conditions de vie des Gabonais.
LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE ET LA PRÉCARITÉ ALIMENTAIRE
Né le 03 mars 1975 dans la province du Haut-Ogooué, précisément dans la commune de Ngounie, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est mis en disponibilité de l’armée pour se présenter en tant que civil à l’élection présidentielle du 12 avril. Il place la bataille politique contre le chômage des jeunes, la précarité alimentaire et le déficit infrastructurel au centre de ses priorités.
Un engagement pour l’emploi des jeunes
L’homme du 30 août 2023 entend favoriser la création d’opportunités professionnelles à travers l’entrepreneuriat et le développement du secteur privé. Il aspire à l’émergence d’un tissu économique capable d’absorber la main-d’œuvre locale et d’offrir aux jeunes Gabonais des perspectives d’avenir solides.
Vers l’autosuffisance alimentaire
Brice Clotaire Oligui Nguema plaide pour une relance agricole afin de réduire la dépendance du pays aux importations et garantir un accès plus abordable aux denrées de première nécessité. Il met en avant la nécessité de moderniser le secteur agricole et de renforcer la production locale pour assurer la sécurité alimentaire du pays.
Des infrastructures au service du développement
Le développement des routes, des hôpitaux, l’accès à l’eau et à l’électricité sont d’autres priorités du candidat. Autant de chantiers qu’il souhaite accélérer afin de désenclaver les zones reculées et améliorer le quotidien des populations gabonaises. Selon Oligui Nguema, un investissement massif dans ces secteurs permettra d’assurer une croissance durable et inclusive.
Éric Ozwald
COURSE À LA PRÉSIDENCE
HUIT CANDIDATS POUR UN FAUTEUIL

Le compte à rebours est lancé. Dans moins d’un mois, le Gabon s’apprête à vivre une élection présidentielle qui pourrait redéfinir son avenir politique. Le 12 avril prochain, huit candidats s’affronteront dans une bataille électorale où chaque camp affûte ses armes. Parmi eux, une femme seule face à sept hommes, des figures bien connues du paysage politique et des outsiders prêts à défier les pronostics.
D’abord annoncé comme un duel à quatre, la course à la présidence prend un tournant inattendu. Dans l’ombre des institutions, un rebondissement vient redistribuer les cartes, la Cour constitutionnelle, saisie par plusieurs candidats recalés, a tranché.
Dans une décision rendue publique le vendredi 21 mars, elle réintègre quatre prétendants, portant à huit le nombre de candidats. Parmi eux, Gninga Chaning Zenaba, unique femme en lice, et trois autres figures politiques, Axel Stophène Ibinga Ibinga, Alain Simplice Boungoueres et Thierry Yvon Michel Ngoma qui voient ainsi leur rêve présidentiel ressuscité.
Face à eux, Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, entend capitaliser sur son rôle de chef d’État depuis la chute d’Ali Bongo, et Alain-Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre du régime déchu, perçu comme son principal adversaire. Mais un juriste et inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone, ainsi qu’un médecin, Stéphane Germain Iloko Boussengui, entendent bien troubler le duel annoncé.
À l’aube d’un examen décisif, l’enjeu est de taille : tourner la page de la Transition et renouer avec l’ordre constitutionnel. Mais dans cette arène politique imprévisible, une question plane : jusqu’où iront les candidats pour conquérir le pouvoir ?
La campagne électorale s’ouvre le 29 mars. Le pays retient son souffle.
Eric Ozwald
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE
QUATRE CANDIDATS SONT DANS LA COURSE

Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité gabonais, Hermann Immongault, a dévoilé à la presse, le 09 mars, la liste des candidats à la présidentielle du 12 avril retenue par la CNOCER. Sur 23 dossiers déposés, au cours de la semaine écoulée, auprès de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum, 4 ont été validés. Les candidats en lice sont :
- Alain Claude Billie By Nze.
- Stéphane Iloko Boussengui.
- Joseph Lapensée Essingone.
- Brice Clotaire Oligui Nguema.
Conformément à la loi en vigueur sur la déclaration de candidature et le rejet des candidatures, la CNOCER s’est appuyée sur la Charte de la Transition, la Constitution nationale du 19 décembre 2024 et le Code électoral nouveau, notamment en ses articles 77, 80, 81, 82, 86, 87, 88, 170 et 179.
La Commission s’est également référée aux dispositions de la loi 35/62 du 10 décembre 1962 relative aux associations.
Qui sont les 4 candidats en lice ?
Alain Claude Billie By Nze, dernier premier ministre du régime d’Ali Bongo Ondimba et président de la plateforme “Ensemble pour le Gabon” prône, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des Gabonais.
Apres avoir tourné le dos au PDG, l’ancien parti au pouvoir, Stéphane Iloko Boussengui co-fonde, en 2024, la Plateforme “Ensemble pour le Gabon” avant de soumettre sa candidature en tant que candidat indépendant.
Haut fonctionnaire de l’État et économiste, Joseph Lapensée Essingone, se présente comme le candidat de la rupture avec le régime Bongo. Son programme se base notamment sur la diversification de l’économie afin de réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources naturelles.
Le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition se présente en tant que candidat civil et indépendant sous la bannière de sa nouvelle formation “Le Mouvement des Bâtisseurs”. L’auteur du coup d’état militaire qui a mis fin au règne d’Ali Bongo Ondimba entend “batir un Gabon Nouveau, sécurisé et respectueux des droits humains.”
La période de retrait et de dépôt des dossiers de candidature s’est déroulée du 27 février au 8 mars 2025, conformément à l’article 2 du décret N° 0110/PR/MIS du 14 février 2025. Ce décret fixe la date limite et les modalités de dépôt des déclarations de candidature pour l’élection du président de la République.
Ce sont, au total, 34 compatriotes qui ont retiré ou fait retirer par un mandataire, les formulaires de déclaration de candidature auprès de la CNOCER.
Les 19 candidatures rejetées sont celles de :
- Marlene F. Essola Efountame
- Zenaba Gninga Chaning
- Marion Nadia N’negué Mintsa
- Innocent Bemvome Be Nze
- Alain Wilfried Boucka
- Alain Simplice Boungoueres
- Jean Romain Fanguinoveny
- Boris Ibela
- Axel Stophène Ibinga Ibinga
- Pierre Maganga Moussavou
- Aymar Moapa Djiaboueni
- Bruno Ben Moubamba
- Thierry Yvon Michel N’Goma
- Nseme Obiang
- Gervais Nzovi Moulengui
- Michel Ongoundou Loundah
- Emmanuel Oye Mendome
- Guy Steve Touré Retonda
- Jean Rémy Yama
Selon l’article 179 du Code électoral, les candidats non retenus ont 72 heures pour contester la décision de la Commission auprès de la Cour Constitutionnelle à compter de la date de publication de la liste des candidats retenus.
Annie Mapangou
LE GÉNÉRAL OLIGUI NGUEMA EST CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE

C’est officiel. Brice Clotaire Oligui Nguema est candidat à l’élection présidentielle du 12 avril. Le président de la Transition l’a annoncé ce 03 mars à la Cité de la Démocratie à l’occasion de son 50 ème anniversaire.
« Après mûre réflexion et en réponse à vos appels, j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025 », a déclaré l’homme providentiel du 30 août 2023 qui a mis fin aux 14 ans de règne d’Ali Bongo Ondimba.
« Avec vous, nous allons transformer ce pays pour que chaque Gabonais, dans chaque village, dans chaque ville et dans chaque mapane, sente la Renaissance et vive la prospérité. Cette vision n’est pas un rêve, et si elle est un rêve pour vous, nous allons le réaliser », a promis le général Oligui Nguema
La déclaration de la candidature du président de la Transition intervient au lendemain de l’annonce d’autres prétendants à la présidence de la République, dont celles de :
- Noel Bertrand Boudzanga, professeur de lettres.
- Joseph L. Essingone, haut fonctionnaire.
- Steve Ilahou, président du Mouvement « Gabon en Action ».
- Marion N. Mintsa, ingénieure.
- Marc-Ulrich Malekou, journaliste. Président du mouvement « Osons pour l’Afrique »
- Daniel Mengara, professeur de lettres et d’études francophones. Fondateur du mouvement politique « Bongo Doit Partir ».
- Jean Rémy Yama, Président du Parti National pour le Travail et le Progrès (PNTP).
- Gninga Channing Zenaba, entrepreneure.

Alerte à la fraude électorale
En finir avec les agissements du passé
La fraude électorale est une pratique qui viole la loi qui s’applique au système électoral dans le but de favoriser un candidat à une élection et garantir sa victoire. À travers différentes techniques, les auteurs de la fraude usent d’un mode opératoire qui inclut, outre la propagande, l’affichage et la publicité en faveur de certains candidats, des dysfonctionnements dans l’organisation des élections, des bureaux et des bulletins de vote.
La désinformation, la falsification des résultats des élections, le bourrage des urnes, l’absence de déclaration de fiches de candidature dans les villes de l’intérieur, l’obtention de ces fiches par copinages ou affinités à Libreville, le manque de transparence, l’indisponibilité des formulaires de candidatures, le retard dans l’opérationnalisation des démembrements et dans la mise en place des commissions locales sont d’autres techniques frauduleuses.
Largement répandu sous le Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir, la fraude a miné le système électoral et occasionné des violences post-électorales. On a encore en mémoire celles consécutives à la proclamation de la victoire du candidat du PDG, Ali Bongo Ondimba, à l’élection présidentielle de 2023. Le pire a été évité, le CTRI ayant annoncé après sa prise de pouvoir l’annulation des résultats tronqués du scrutin.
Le Nouveau Code électoral, adopté en janvier en Conseil des ministres et au Parlement, puis promulgué par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, ouvre-t-il la voie à l’instauration d’un système électoral fiable, sécurisé et transparent, à l’organisation d’élections inclusives et apaisées, et à la restauration de la confiance de la population envers les dirigeants et les institutions politiques ?
Le 12 avril prochain, les Gabonais.es se rendent dans les bureaux de vote pour élire le prochain président de la République. Le scrutin, qui devrait marquer le retour des civils au pouvoir, suscite des inquiétudes, notamment au sein de l’opposition qui estime que le délai est court pour organiser l’élection initialement prévue en août. En outre, l’opposition craint que l’armée maintienne un contrôle sur le pays, les militaires ayant désormais le droit de se présenter aux élections comme le dispose le Code électoral.
Les sympathisants du CTRI et les autorités de la Transition estiment pour leur part que le scrutin ouvre de nouvelles perspectives pour le Gabon y compris la sécurité, l’instauration d’un État de droit, la construction du Gabon Nouveau, l’amélioration des conditions de vie des populations dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, le chômage et la délinquance juvénile.
« Nous repartons sur de nouvelles bases. Ensemble, relevons le défi du nouveau Code électoral ». Le ministre de l’Intérieur de la Transition s’est voulu rassurant et rassembleur lors de sa récente conférence de presse sur ce texte fondamental qui constitue, avec la nouvelle Constitution nationale, les fondements de l’ordre constitutionnel.
Selon Hermann Immongault, la réforme électorale est le fruit d’un dialogue inclusif qui reflète l’engagement des autorités à garantir des élections crédibles, transparentes et inclusives conformes aux aspirations démocratiques. le texte intègre des innovations majeures. Notamment :
- La création de l’autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER), un organe indépendant chargé de veiller à la transparence et à la sincérité des scrutins (art 30-31).
- La mise en place de la CNOCER en tant qu’outil opérationnel du ministère de l’Intérieur chargé de coordonner les différentes phases des opérations de vote et d’assurer l’organisation optimale des élections. Il est mis en place avant chaque élection (Art 15).
- L’enrôlement automatique des citoyens détenteurs d’un numéro d’identification personnel (NIP).
- Le plafonnement des dépenses électorales et l’obligation de transparence financière.
L’éligibilité élargie sous condition pour les magistrats, les agents des forces de défense et de sécurité, et comptables publics principaux pour les élections post-Transition sont d’autres innovations du Code électoral.
Par ailleurs, le texte interdit au ministre de l’Intérieur en fonction de se porter candidat à des scrutins qu’il organise ; introduit le droit de vote pour les citoyens incarcérés ayant conservé leurs droits civiques ; impose l’affichage des procès-verbaux dans chaque bureau de vote et deux sièges au parlement pour la Diaspora gabonaise.
Flavienne L. Issembè
ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2025
Deux jours après l’adoption du nouveau Code électoral en session extraordinaire du Parlement, le Conseil des ministres, tenu mercredi 22 janvier, a publié un communiqué annonçant la tenue de l’élection présidentielle le 12 avril prochain. « Le conseil électoral est convoqué le 12 avril 2025 », a annoncé le nouveau porte-parole du gouvernement, Séraphin Akuré Davain.
Conformément au nouveau Code électoral, l’élection du futur président de la République a lieu au scrutin majoritaire uninominal à deux tours, le 2ème tour n’intervenant que si la majorité des voix n’est pas atteinte au premier tour. D’autre dispositions du Code électoral fixent le mandat présidentiel à sept (7) ans, renouvelable une fois.
Le texte autorise le président Brice Clotaire Oligui Nguema qui ne s’est pas encore officiellement prononcé, les militaires et les magistrats à se présenter à l’élection. En revanche, aucun membre du gouvernement et du CTRI ne peut se porter candidat aux élections organisées pendant ou immédiatement après leur mandat.
L’autorité compétente en matière de préparation, d’organisation et d’administration des opérations électorales est le ministère de l’Intérieur. Deux nouvelles entités ont pour mission d’apporter leur appui au ministère. Il s’agit de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections ou du référendum (CNOCE) et de l’Autorité de contrôle et de supervision des élections et du référendum (ACER), une autorité administrative indépendante non permanente dotée de l’autonomie administrative et de gestion financière.
Le premier tour du scrutin présidentiel étant fixé au 12 avril, la campagne électorale devrait, conformément à la loi, démarrer le 14ème jour précédant l’élection.
La Rédaction
LE GABON EST ENTRÉ OFFICIELLEMENT DANS LA 5E RÉPUBLIQUE

Le 19 décembre 2024 restera marqué d’une pierre blanche. Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a promulgué la nouvelle Constitution gabonaise votée par voie référendaire le 16 novembre dernier. Le texte entrera en vigueur après les élections générales prévues au plus tard en août 2025.
La promulgation de la nouvelle Loi fondamentale s’est déroulée à la place de la Libération. Étaient présents le vice-président, les juges constitutionnels, les membres du gouvernement et du CTRI, les présidents des institutions, les parlementaires, les membres du corps diplomatique et de la société civile.
Le Gabon << est entré officiellement, ce jeudi, dans la 5e République. La loi fondamentale est appelée à être le reflet de notre histoire et la plateforme de notre espérance >>, a déclaré le général Oligui Nguéma.
<< Après les constitutions du 19 février 1959, du 04 novembre 1960, du 21 février 1961 et du 26 mars 1991, marquant l’avènement des première, deuxième, troisième et quatrième république Gabonaise, le pays ouvre la voie d’une nouvelle ère ce jeudi 19 décembre 2024 >>, a précisé le président de la Transition.
Selon le général Oligui Nguéma, << La nouvelle Constitution doit permettre la consolidation d’un État de droit, la promotion des libertés fondamentales et des droits de l’homme. Elle doit également assurer une justice équitable et l’égalité de tous devant la loi. >>
La promulgation de la Loi fondamentale a été suivie par l’ouverture des consultations pour une révision du Code électoral en vue des prochaines élections présidentielle, législative, et locales qui marqueront la fin de la transition et le retour des civils au pouvoir.
La Cour constitutionnelle a validé le 29 novembre les résultats du référendum sur la nouvelle Constitution nationale. Le texte a été approuvé à la majorité des voix.
La Rédaction
LEVÉE DU COUVRE-FEU
Instauré depuis le coup d’État du CTRI en août 2023, le couvre-feu n’est plus en vigueur depuis mercredi 18 décembre 2024 jusqu’à nouvel ordre.
L’annonce, faite par le général Félicien Koyi, directeur de cabinet du ministre de la Défense, intervient à la veille des fêtes fin d’année et au lendemain de l’interpellation de plusieurs dizaines de jeunes aux heures du couvre-feu. Certains jeunes se sont plaint d’avoir été tondus par les gendarmes.
<< Les forces de défense et de sécurité sont appelées à assurer l’ordre et la sécurité dans le strict respect de l’État de droit >> a indiqué le général Koyi.
DISCOURS À LA NATION DU PRÉSIDENT BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA
CONSTITUTION NATIONALE. CODE ELECTORAL. ÉLECTION À VENIR
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
En ce jour historique pour notre nation, je m’adresse à vous avec une profonde émotion. Le peuple gabonais s’est exprimé massivement lors du référendum constitutionnel, démontrant ainsi sa maturité politique et démocratique et son engagement pour l’avenir de notre pays.
Les résultats de ce référendum exprimés à 91,64% en faveur du « oui », traduisent la volonté du peuple gabonais de se doter des institutions fortes et d’espérer l’avènement d’un Gabon nouveau placé sous le sceau d’une démocratie pluraliste et responsable.
C’est l’occasion pour moi de remercier les observateurs internationaux qui, du fait de leur regard objectif, ont apporté un crédit supplémentaire à cette élection et aux résultats.
Je veux également profiter de l’instant présent pour adresser mes sincères félicitations au personnel du Ministère de l’Intérieur qui renouait grâce à cette élection référendaire avec l’organisation et avec la gestion d’un scrutin, et surtout pour la promptitude avec laquelle les résultats ont été communiqués au peuple gabonais.
Il en est de même pour les Forces de Défense et de Sécurité qui ont su garantir la quiétude des citoyens tout au long de ce processus électoral.
Ce jour restera gravé dans notre histoire comme celui où, pour la première fois depuis plus de trois décennies, le peuple gabonais a été directement consulté pour choisir son modèle constitutionnel.
Cette consultation historique marque une rupture avec les pratiques du passé où les modifications de notre Loi fondamentale se faisaient sans véritable consultation du peuple.
Le projet de Loi constitutionnelle que vous venez de plébisciter n’est pas une copie de modèles venus d’ailleurs. Il est le fruit d’une réflexion nationale profonde, menée par des Gabonaises et des Gabonais, nourrie par nos réalités, nos valeurs et nos aspirations. Tout comme les autres peuples sont fiers de leur Constitution, nous pouvons dès aujourd’hui être fiers d’avoir conçu et adopté un modèle constitutionnel purement gabonais, qui répond à nos réalités et incarne nos ambitions collectives.
Cette Constitution porte en elle l’empreinte de notre histoire, la sagesse de nos traditions et notre vision commune d’un Gabon moderne. Elle représente un nouveau pacte social qui tient compte de nos spécificités culturelles, de nos aspirations démocratiques et de nos exigences de bonne gouvernance.
C’est désormais notre Constitution, notre fierté nationale, notre boussole pour l’avenir. Elle représentera pour les générations futures une nouvelle perspective d’espérance pour prendre en toute souveraineté les exigences d’une Nation qui souhaite avoir la maitrise de son destin.
Mes chers compatriotes,
Votre forte participation à cette élection avec un taux de 54,18% témoigne de votre attachement aux valeurs républicaines et de votre désir ardent de contribuer à la construction d’un Gabon nouveau. Je tiens à féliciter chaque Gabonaise et chaque Gabonais qui s’est rendu aux urnes, exerçant ainsi son devoir civique dans la dignité et le respect.
À ceux qui ont fait campagne pour le “oui” comme à ceux qui ont défendu le “non”, votre engagement a enrichi le débat démocratique.
J’ai suivi avec une attention toute particulière les plateaux télévisés dédiés au référendum et je déplore le comportement de certains acteurs politiques, notamment le non-respect des valeurs et de l’éthique. Néanmoins, j’ai été émerveillé par les arguments des uns et des autres, de découvrir de nouveaux visages qui me laissent croire que le Gabon peut désormais compter sur l’émergence d’une nouvelle classe politique.
Aujourd’hui Il n’y a ni vainqueurs ni vaincus. Le seul vainqueur est le Gabon immortel que nous ont légué nos ancêtres, notre patrie commune. Cette constitution est désormais celle de tous les Gabonais, sans exception.
À nos compatriotes qui ont porté une vision différente durant cette campagne, votre voix a été entendue, vos préoccupations ont été notées, et elles continueront d’enrichir notre dialogue national. L’heure est maintenant au rassemblement autour des valeurs qui nous unissent : l’amour de la patrie, le travail, la solidarité, la justice et la paix.
Mes chers Compatriotes,
Cette nouvelle Constitution marque une étape concluante dans notre processus de Transition.
Elle pose les fondements d’un État plus juste, plus équitable, où les droits de chacun sont garantis et où les Institutions sont au service du peuple.
Elle représente une rupture définitive avec les manœuvres anciennes qui ont tant fragilisé notre démocratie et notre bon vivre ensemble.
Ce 16 novembre 2024 nous rapproche de l’objectif final de notre Transition : rendre le pouvoir au choix des Gabonais dans un cadre institutionnel rénové et assaini. Les prochaines étapes du processus de Transition se poursuivront dans le même esprit d’inclusivité et de transparence. Un Comité Institutionnel se chargera de rédiger notre nouveau code électoral qui sera ratifié et adopté par les deux chambres du Parlement.
Ensuite, viendra l’étape de la révision du fichier électoral par le Ministère de l’Intérieur en vue de nous conduire à une élection libre, transparente et apaisée qui marquera la fin de la Transition.
Gabonaises, Gabonais,
Mes Chers Compatriotes,
Je vous invite solennellement à vous approprier cette nouvelle Constitution et à œuvrer, dans l’unité et la concorde, à son application effective.
C’est dans l’harmonie de nos différences et la force de notre unité que nous façonnerons un Gabon nouveau, plus fort et plus prospère.
Peuple Gabonais, uni dans la concorde, c’est enfin notre essor vers la félicité.
Que Dieu bénisse le Gabon !
Honneur et Fidélité à la Patrie !
Je vous remercie.
RÉFÉRENDUM CONSTITUTIONNEL
PROCLAMATION DES RÉSULTATS DÉFINITIFS
La Cour constitutionnelle gabonaise a proclamé le 29 novembre, les résultats définitifs du référendum constitutionnel du 16 novembre.
Sur un taux de participation de 54,18% contre 53,43% annoncé initialement par le ministère de l’Intérieur, le Oui l’emporte avec 91,64% des voix contre 91,80% tandis que le Non se situe à 8,36% contre 8,20%.
Selon la Cour constitutionnelle, 853 166 électeurs étaient inscrits contre 868 115 annoncés initialement par le ministère de l’Intérieur. Le nombre de votants a également diminué passant de 463 066 à 462 000.
LA NOUVELLE CONSTITUTION GABONAISE
En août 2025, le Gabon franchira une nouvelle étape de son histoire avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi fondamentale soumise à référendum le 16 novembre 2024. En effet, il est énoncé en son article 173 : « Sous réserves des dispositions de l’article 172, la présente Constitution entre en vigueur après l’élection du Président de la République. »
Votée à 91,80% par les partisans du OUI, la loi fondamentale a été rédigée par le Comité constitutionnel national et modifiée entre le moment de son élaboration et sa publication. Elle est l’émanation de certaines résolutions du Dialogue national inclusif (DNI) d’avril 2024. Si certaines d’entre elles ont été prises en compte, d’autres, en revanche, n’ont pas été retenues.
Par ailleurs, si certains articles ont été réaménagés à l’instar de l’article 43 (ancien article 53) sur l’éligibilité à la fonction de président de la République qui ouvre désormais la voie « aux Gabonais de nationalité gabonaise nés d’au moins un parent gabonais… », d’autres sont demeurés en l’état. C’est le cas, par exemple, des articles afférents au régime présidentiel.
La réforme constitutionnelle consolide le pouvoir présidentiel, un point clé des débats qui ont entouré le référendum national. Cette réforme inclut potentiellement un élargissement des prérogatives présidentielles dans les domaines législatif, exécutif et judiciaire comme on peut le constater aux articles 55, 56, 58, 69, 128 et 138.
L’une des promesses de la réforme en cours est l’instauration, voire le maintien d’une limite de la durée du mandat présidentiel, l’enjeu étant de garantir l’alternance démocratique. Ainsi, il est énoncé à l’article 42 de la Constitution : « Le Président de la République est élu pour sept (07) ans au suffrage universel direct. Il est rééligible une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats successifs, quelles que soient les éventuelles révisions de la Constitution. » Cependant, l’article 44 est sujet à interprétation.
L’article 69 a également fait débat. Il dispose : « Le Président de la République est le Chef du Gouvernement. Il est assisté d’un Vice-Président du Gouvernement qui assure la coordination de l’action gouvernementale. Il nomme les membres du Gouvernement et détermine par décret leurs attributions. Il met fin aux fonctions des membres du Gouvernement par décret… »
Critiques et préoccupations
Les opposants à la réforme constitutionnelle dénoncent une possible dérive autoritaire, arguant que cette nouvelle constitution pourrait servir à pérenniser le pouvoir du futur président ou ses successeurs. Certains craignent une absence de contre-pouvoirs suffisants, ce qui pourrait affaiblir les institutions démocratiques du pays.
Contexte politique
Le référendum constitutionnel intervient dans un contexte post-coup d’État. Le 30 août 2023, le général de brigade, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris le pouvoir en promettant des réformes structurelles. La nouvelle Constitution est donc perçue, par une partie de la population, comme un test de sa volonté de rétablir une démocratie stable et crédible.
Si la mise en œuvre de la loi fondamentale est transparente et respectueuse des principes démocratiques, elle pourrait poser les bases d’un Gabon plus inclusif et stable. Toutefois, tout dépendra des pratiques politiques réelles qui en découleront. La question mérite d’être posée au vu de l’organisation de la campagne référendaire, celle-ci ayant démarré dans le camp du OUI avant même que le projet de Constitution nationale ne soit connu de la majorité des Gabonais.
Selon le Sénateur Jean-Rémy Yama, « sans subvention aucune, le camp du NON a perdu des longueurs d’avance. » En outre, suite à l’invitation du président Brice Clotaire Oligui Nguema aux leaders du NON certains auraient opté pour le OUI. D’autres, à l’instar de Marc Ulrich Malekou-Ma-Malekou, Jean-Rémy Yama et Alain-Claude Bilie-By-Nze, ont rejeté cette invite.
La campagne du OUI a été effective sur l’ensemble du territoire national. Le jour du vote, fort a été de constater que certains électeurs avaient été relocalisés dans d’autres centres de vote sans une demande faite par les personnes concernées. D’autres ont été découragés, en particulier les personnes handicapées à cause de l’absence de rampes d’accès dans certains bureaux de vote.
En définitive, la campagne du OUI a favorisé une incompréhension au sein de la majorité de la population. En effet, d’aucuns pensaient que le vote référendaire concernait la candidature d’un homme et non le texte constitutionnel. Malgré sa publication sur différents forums, peu d’électeurs dépourvus de moyens numériques n’ont pu y accéder.
Proclamés par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le 17 novembre 2024, les résultats du référendum constitution seront transmis prochainement à la Cour Constitutionnelle pour validation.
LES ARTICLES QUI FONT DÉBAT
- Article 43 : De l’éligibilité à la présidence de la république.
- Article 55 : Le président de la République est le chef des administrations civiles et militaires.
- Article 56 : Le président de la République est le chef suprême des forces de défense et de sécurité.
- Article 58 : Le droit de grâce du président de la république.
- Article 69 : Le président de la République est le chef du gouvernement.
- Article 128 : Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) est présidé par le président de la république.
- Article 138 : Sept (7) Magistrats de grade hors hiérarchie issus des juridictions pénales sont désignés par le Conseil Supérieur de la Magistrature, sur les 13 membres qui doivent siéger à la haute cour de justice.
- Article 170 : Les acteurs des événements allant du 29 août 2023 à l’investiture du président de la République de la Transition ne seront ni poursuivis, ni condamnés, et une loi d’amnistie sera votée à cet effet.
Annie Mapangou
CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE LAURENCE NDONG
« LE RÉFÉRENDUM CONSTITUTIONNEL EST UN SUCCÈS. »
Le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, a tenu le 22 novembre 2024 une conférence de presse au siège de la télévision publique Gabon1ÈRE, à Libreville, en vue de dresser le bilan du référendum constitutionnel du 16 novembre et décliner la suite du chronogramme de la Transition, notamment l’élaboration du nouveau code électoral, l’organisation des élections et la fin de la Transition, prévus respectivement en janvier et août 2025.
Laurence Ndong a exprimé la satisfaction du gouvernement quant au bon déroulement du référendum, sous le regard des observateurs électoraux (Union africaine, CEEAC, États Unis, Union européenne, Canada, France, etc.), ce qui n’avait pas été le cas en 2023. Elle a salué la publication dans les 24 heures, par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, des résultats provisoires, lesquels résultats ont été transmis à la Cour constitutionnelle pour validation. «
« Le score est sans appel. Le référendum est appréciable par rapport aux précédentes élections », a martelé le porte-parole du gouvernement.
Les résultats provisoires du vote indiquent une victoire écrasante du OUI. Le nombre d’électeurs ayant voté pour le OUI et le NON à la loi fondamentale se situe respectivement à 91,80% et à 8,20%. Selon les chiffres officiels, 868 115 électeurs étaient inscrits dans les 2892 bureaux de vote répertoriés sur le territoire national. Sur ce total, 53,54% se sont rendus dans les centres de vote.
S’exprimant sur le taux d’abstention de 46,46%, Laurence Ndong a indiqué que « le taux d’abstention n’est pas le pire du pays. Le NON a battu campagne et bénéficié du même temps d’antenne dans les médias publics que le OUI. Le peuple gabonais a rejeté le NON. Lors des précédentes élections, le taux d’abstention était de 56,64% pour les élections générales de 2023 ; 58,68% pour les législatives et locales de 2018 ; et 59,46% pour la présidentielle de 2016. »
D’autres dossiers majeurs ont porté sur la date de la proclamation des résultats définitifs du vote référendaire par la Cour constitutionnelle, le coût afférent à l’organisation du référendum, la publication inédite dès le lendemain du référendum des résultats du vote et les perspectives pour les prochaines élections, le découpage électoral, l’incidence économique et le réaménagement du couvre-feu. Selon le porte-parole du gouvernement :
- La Cour constitutionnelle proclamera, le 27 novembre, les résultats définitifs du référendum constitutionnel sur la nouvelle Constitution. Les recours devant intervenir une semaine après le vote du 16 novembre, il n’y aura plus de recours possible après la proclamation des résultats définitifs.
- Les 27 milliards de francs CFA destinés à l’organisation du référendum est largement en-dessous des 150 milliards de francs que dégageait le précédent régime à l’occasion de chaque élection.
- En dépit des problèmes de communication à l’intérieur du pays où les routes ne sont ni bitumées ni électrifiées, des efforts ont été faits pour communiquer les résultats du référendum en 24 heures. S’agissant des élections à venir, dès que la connexion sera établie partout, les résultats seront transmis le jour même par internet.
- La question du découpage électoral est à l’étude. Pour l’heure, il s’agit de faire au mieux et de régler tout ce qui peut être réglé.
- Le couvre-feu a une incidence économique. Mais l’insécurité et l’instabilité ont une incidence bien plus grande. Le réaménagement du couvre-feu vise à garantir la sécurité et la stabilité du pays. Donc, tant qu’il sera question de stabiliser et de sécuriser le pays, le couvre-feu restera en vigueur.
- Le couvre-feu a été réaménagé non parce que l’on craint une menace. Nous sommes dans un régime d’exception, et ce régime nous impose de veiller à la sécurité plus qu’auparavant.
Tama Z’Akis
CHRONOGRAMME DE LA TRANSITION
Janvier 2025
Début des travaux du nouveau Code électoral.
Première quinzaine de février 2025
Collecte des observations et remarques de la première mouture du Code électoral.
Mi-février 2025
Débat final sur le Code électoral.
Fin février 2025
Prise en compte des remarques/observations et disponibilité du texte final.
Mi-mars 2025
Adoption du texte par le Parlement et promulgation par le Chef de l’Etat.
Avril 2025
Début de la révision de la liste électorale.
Juillet 2025
Distribution des cartes d’électeurs et mise en place du matériel électoral.
Août 2025
Élections et fin de la transition
AU LENDEMAIN DU RÉFÉRENDUM SUR LA NOUVELLE CONSTITUTION NATIONALE
Plus de 860 000 citoyens gabonais ont voté le 16 novembre 2024 à l’occasion du référendum sur le nouveau projet de Constitution nationale. Au lendemain de cette journée, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité a publié les résultats du scrutin. Le taux de participation se situe en dessous de 54%. Le OUI et le NON l’emportent avec respectivement 91,80 % et 8,20 % des voix. Entre les deux camps, les Gabonais de Nulle Part continuent de jouer la carte de l’abstention. .

ERIC EDGARD BOUPEMA MBOUDY
PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION DES GABONAIS DE NULLE PART

EMMANUEL EDOU EYENE
PRÉSIDENT DE L'ALLIANCE PATRIOTIQUE
« L’équation est simple. Elle se résume à ce que nous observons d’une élection à une autre. Il s’agit notamment du manque de neutralité des institutions, du manque de considération de nos organisations locales, du manque de temps raisonnable pour la campagne et du manque de budget pour nos activités économiques et citoyennes. Nous ne suivons ni le camp du OUI ni les partisans du NON. Nous avons fait le choix de rester chez nous jusqu’à ce que les pouvoirs en place comprennent qu’ils n’ont pas le dernier mot. Lors de l’élection présidentielle d’août 2023, nous n’avons pas bougé de chez nous. Tant que nous ne serons pas considérés dans notre pays, l’abstention sera notre mode d’expression. Nous sommes non violents, nous sommes pacifiques, nous comprenons très bien la valeur de la participation citoyenne aux élections locale et présidentielle. Mais nous donnons un cachet particulier à l’abstention. Ce cachet n’est autre qu’un SOS des populations marginalisées, négligées et reléguées au second plan par un groupe d’individus qui pensent faire la pluie et le beau temps. Dans cette transition nous n’avons ni ministre, ni délégué spécial, ni parlementaire, ni travail, ni crédit, ni participation au dialogue, ni participation à la campagne du référendum et au vote. Notre seule force est l’abstention à travers laquelle nous disons : Nous sommes des Gabonais de Nulle Part. »


« Le Parti de l’Alliance Patriotique est très satisfait du résultat du référendum du 16 novembre. Premièrement, il s’agit d’un plébiscite. Les Gabonais ont voté tous dans un sens, je dirais, patriotique. La nouvelle Constitution est un document fondamental pour notre vivre ensemble et un nouveau contrat social qui lie les Gabonais qui ont accepté un certain type d’institutions que le Dialogue national avait déjà conseillées. Cette étape est importante. L’adoption de la Constitution, dirais-je, ne marque pas la fin de la Transition mais, plutôt, le début de la fin de la Transition. Deuxièmement, le calme et la transparence ont régné. Chaque parti a eu le droit de s’exprimer librement. Enfin, je suis aussi satisfait parce que pour la première fois, au cours des dernières décennies, j’assiste à une élection au Gabon où il n’y a eu ni achat de conscience ni argent qui soit mis en jeu, argent qui, très souvent, en général, est issu des finances publiques. Donc, aller à une élection où la conscience citoyenne a prévalu est une très bonne chose. En outre, avec un score de près de 92 %, il n’y a pas match. Je crois que la communauté internationale, avec ses observateurs, ainsi que les observateurs nationaux, sont là pour confirmer que nous avons eu droit à un référendum transparent, libre et équitable. J’en suis d’autant plus fier que le fondateur du parti de l’Alliance Patriotique, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, a été le coordinateur national de la campagne pour le OUI. Je voudrais à présent en venir au taux d’abstention. En réalité, cela fait des décennies au Gabon que le nombre de votants est à peu près équivalent au nombre de non-votants. C’est une situation classique au Gabon qu’il faudrait absolument regarder de près. J’ignore pourquoi les gens ne votent pas. La situation serait-elle liée au fait que les Gabonais n’ont pas reçu les documents en vue de leur inscription sur la liste électorale ou serait-ce uniquement l’effet des élections du 26 août 2023, où nombre de nos compatriotes qui se sont déportés dans leur localité natale pour voter n’ont pu repartir cette fois-ci ? Je pense que la question est beaucoup plus profonde que ça. Ce n’est pas un problème conjoncturel au référendum. Pour un pays qui compte au moins 2 500 000 habitants dont à peu près 1 250 000 qui ont plus de 18 ans, 18 ans et plus en âge de voter, près de 1 000 000 d’électeurs devraient pouvoir s’inscrire. Or, la moitié à peine vote. Quand je compare ces chiffres à ceux des pays comme l’île Maurice et le Botswana qui ont voté dernièrement et qui ont à peu près la même démographie que celle du Gabon avec une population très jeune, il faudra décrypter véritablement les statistiques où la moitié des électeurs ne se rendent pas aux urnes. »

DR. STÉPHANE GERMAIN ILOKO
CO-FONDATEUR DE LA PLATEFORME ENSEMBLE POUR LE GABON
« Je dois dire que je ne suis pas surpris du résultat. En revanche je suis très surpris par le taux d’abstention et, bien entendu, par le pourcentage du OUI. Le 30 Août 2023, le CTRI a promis aux Gabonais de restaurer leur dignité, de restaurer les institutions et d’organiser des élections transparentes et apaisées, et de remettre le pouvoir aux civils. Aujourd’hui, il n’a pas réussi à restaurer la dignité des Gabonais et les institutions. Il vient d’organiser une élection qui a déconcerté tout le monde. C’est sûr qu’il ne rendra pas le pouvoir aux civils. Donc aujourd’hui, nous avons 91 % du OUI et 3 % du NON. Qu’est-ce à dire ? Si on fait une corrélation entre le taux de participation qui est de 54 % et le taux du OUI qui est à 91 %, le OUI l’emporte réellement à 58 %. 58 % avec autant de fraudes, autant de corruptions, autant d’improvisations, en réalité c’est un échec. Mais, considérons que c’est une victoire du OUI. Lorsqu’on regarde les 3% du NON corrélés aux 54 % du taux de participation, nous sommes à 18%. C’est un succès pour des gens qui n’avaient ni moyens financiers, ni moyens matériels, pour des gens qui n’ont que leurs petites poches pour faire comprendre aux Gabonais la nécessité de voter NON. Je pense que nous devons nous réjouir. Moi, Docteur Stéphane Germain Iloko, je suis heureux, pour deux raisons. La première est de voir la limite de quelqu’un qui dit être venu pour restaurer les institutions et la dignité des Gabonais, mais qui n’a pas respecté sa parole. Deuxièmement, nous sommes à la première mi-temps d’un match de football qui va certainement se terminer avec l’élection présidentielle. Nous devons tirer les leçons de ce vote référendaire et nous mettre en ordre de bataille pour faire en sorte que le président de la Transition qui n’a pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle, ne puisse pas être candidat. C’est mon sentiment. »
Propos recueillis par Flavienne L. Issembè
LE OUI L'EMPORTE. MAIS ?
Les résultats du référendum sur le projet de nouvelle Constitution nationale sont désormais connus. Selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité gabonais, le OUI l’emporte avec 91,80% des voix, face au camp du NON qui a enregistré 8,20%.
Au-delà de la victoire du OUI, le taux de participation se situe à moins de 55%, témoignant ainsi du faible engouement et de la déception des populations face au manque d’information sur le projet constitutionnel et à l’omniprésence du PDG, l’ancien parti au pouvoir, dans l’arène politique.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Imongault, a annoncé les résultats du scrutin au cours d’un point de presse tenu dimanche 17 novembre à Libreville, soit 24 heures après le vote référendaire organisé sur l’étendue du territoire national.
Conformément à la loi, les résultats seront transmis à la Cour constitutionnelle pour validation. Si la validation est approuvée par la majorité des votants, la nouvelle Constitution nationale entrera en vigueur, ouvrant ainsi la voie au retour à l’ordre constitutionnel. En revanche, si des recours sont déposés par les partisans du NON, la Cour devra les examiner avant de rendre sa décision finale.
La Rédaction
CAMPAGNE RÉFÉRENDAIRE
ENTRE ESPOIR ET FRACTURE POLITIQUE
En prélude au référendum constitutionnel du 16 novembre 2024 à l’issue duquel le « OUI » l’a emporté avec 91,80% des voix contre 8,20 % pour le « NON », le Gabon a vécu du 6 au 15 novembre au rythme de la campagne référendaire. La campagne avait pour objectifs de convaincre les électeurs de l’importance du référendum et d’apaiser les tensions d’une période de transition délicate.
Le Carrefour de la Tolérance, symbole de la réconciliation de tous les Gabonais, a donné le coup d’envoi de la campagne. À 14h50, un grand concert populaire a rassemblé des milliers de jeunes à l’initiative de l’association OSSIMANE, fervente partisane du “OUI”. Plusieurs voix féminines ont marqué cette journée, notamment celles de Murielle Minkoué Minsta et Laurence Ndong, respectivement conseillère juridique et conseillère en communication auprès du coordinateur national pour le référendum. À travers des prises de parole passionnées, elles ont appelé les Gabonais à adopter la nouvelle Constitution nationale, présentée comme une étape cruciale pour stabiliser le pays et réformer ses institutions.
Le samedi 9 novembre à 15h00, la plateforme ENSEMBLE POUR LE GABON, qui milite pour le « NON », a organisé une réunion qui a mis en lumière ses arguments. Alain Claude Bilie-By-Nze, dernier Premier ministre avant la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba, a pointé du doigt le projet de nouvelle Constitution qui, a-t-il dit, est “taillé sur mesure pour un hyperprésident”. De son côté, Nicole Assélé a plaidé pour une réelle promotion des droits humains, notamment ceux des femmes. Marlène Fabienne Essola Efountame, juriste, a rejeté l’article 170 qui, selon elle, absout sans condition les acteurs des événements du 30 août 2023.
Une voix discordante : Oui à la Constitution, mais Non au PDG
Le dimanche 10 novembre, le Parti pour le Changement (PLC) a adopté une posture inédite lors d’une réunion tenue dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville. Me Ange Kevin Nzigu, secrétaire exécutif du parti, a appelé à voter « OUI » pour le projet constitutionnel tout en rejetant fermement le rôle du Parti démocratique gabonais (PDG) sous la Transition. Selon Me Nzigu, la présence persistante du PDG dans les institutions ternit les efforts de réforme. Il a fustigé des pratiques qu’il qualifie de « clientélistes et profito-situationnalistes », jugées contraires aux valeurs de renouvellement prônées par la Transition.
Un “Non” discret mais déterminé
Si les partisans du « OUI » ont déployé une campagne visible à Libreville, Akanda et Owendo, ceux du « NON » ont été moins présents sur le terrain et dans les médias. Néanmoins, leur message, porté par des figures politiques bien identifiées, a réussi à trouver un écho parmi les électeurs.
De la campagne au vote référendaire
Le vendredi 15 novembre, la coordination nationale de l’Estuaire a tenu sa dernière réunion au Palais des Sports de Libreville. Une foule enthousiaste s’est rassemblée pour cette ultime démonstration de force destinée à mobiliser les électeurs à la veille du scrutin.
Le samedi 16 novembre, les Gabonais se sont rendus aux urnes dans un climat globalement calme. Nos équipes ont parcouru les centres de vote, notamment à Libreville, Akanda et dans les PK.
Le référendum du 16 novembre auquel ont participé 860 000 votants, n’a pas seulement été un enjeu constitutionnel. Il a cristallisé les fractures et les aspirations d’un pays en quête de renouveau. Entre appels au dialogue et discours tranchés, la campagne a montré à quel point l’avenir politique du Gabon reste encore à écrire.
Eric Ozwald
DISCOURS À LA NATION DU PRÉSIDENT DE LA TRANSITION
BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA
Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,
En ce moment solennel de notre histoire, je m’adresse à vous avec la profonde conviction que notre destin commun transcende nos différences. Comme le disait avec sagesse Nelson Mandela : « Être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »
Notre pays, le Gabon, terre de nos ancêtres, berceau de nos espoirs, est aujourd’hui à la croisée des chemins. La transition que nous vivons n’est pas celle d’un camp contre un autre, mais celle de tout un peuple uni dans sa diversité, riche de ses différences.
Lors de notre arrivée au pouvoir, nous avons pris l’engagement à travers le chronogramme de la Transition de restaurer les institutions, d’organiser un dialogue national inclusif, de proposer pour adoption une nouvelle Constitution qui serait l’émanation des aspirations et des attentes du peuple gabonais, et enfin d’organiser des élections libres et transparentes où les résultats issus des urnes seront respectés.
A ce jour, les différentes étapes contenues dans le chronogramme ont été respectées. Nous avons enregistré 38.000 contributions des Gabonais, puis nous avons organisé le dialogue national dans la concorde et la fraternité pour mettre en forme lesdites contributions. Au sortir de cette étape, nous avons suivi un processus qui nous a conduit à la mise en place d’une Assemblée constituante puis à la proposition du projet de la nouvelle Constitution.
Les débats à chaque phase d’élaboration ont été riches et par moments houleux, bien heureusement, l’intérêt supérieur de la nation a toujours prévalu.
Peuple Gabonais, mes chers compatriotes,
Dans les jours à venir, nous serons appelés à nous prononcer sur une nouvelle Loi Fondamentale. Mais au-delà du texte, c’est notre capacité à dialoguer, à nous écouter et à nous respecter mutuellement qui est en jeu.
La paix, mes chers compatriotes, n’est pas la simple absence de conflit. Elle est, comme nous l’enseigne l’histoire, le fruit d’un travail quotidien, d’une volonté commune de préserver ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise. C’est la création d’un environnement où tous les gabonais peuvent s’épanouir.
Cette nouvelle Constitution, en mon sens repose sur des piliers essentiels :
- La garantie des libertés fondamentales ;
- La protection des minorités ;
- Le respect du pluralisme politique ;
- L’équité entre toutes les provinces ;
- La préservation de nos traditions et de notre diversité culturelle ;
- Le dialogue comme mode de résolution des conflits ;
- La justice sociale et l’égalité des chances ;
- La limitation stricte des mandats présidentiels ;
- L’indépendance effective de la justice ;
- La transparence dans la gestion des ressources publiques ;
- Le renforcement des contre-pouvoirs ;
- La décentralisation effective du pouvoir où le Président de la République sera votre serviteur.
J’insiste particulièrement sur le fait que chaque opinion compte, chaque voix mérite d’être entendue. Que vous soyez pour ou contre ce projet, votre point de vue enrichit le débat national. Informez-vous, débattez, participez aux discussions publiques sur ce projet constitutionnel.
Je vous appelle donc à participer massivement à ce référendum. Votre voix est déterminante, votre choix conditionnera l’avenir de nos enfants.
Le Gabon est notre maison commune. Nos différences ethniques, politiques ou sociales ne sont pas des obstacles, mais une richesse. Notre diversité est notre force, notre unité sera notre victoire.
Je m’engage personnellement, avec le CTRI, à garantir au peuple gabonais que ce référendum se déroule dans la paix, la transparence et le respect mutuel. Les Forces de Défense et de Sécurité ont reçu des instructions claires et fermes pour protéger tous les citoyens, quelle que soit leur position.
Aux jeunes de notre pays : vous êtes les gardiens de cette paix que nous construisons. Aux aînés, je demande leur sagesse pour guider les pas de tous. Aux femmes gabonaises, piliers de nos familles et de notre société, je réaffirme notre engagement pour une participation plus active dans la gouvernance.
La campagne qui s’ouvre doit être un moment d’échanges constructifs, pas de division. Chaque province, chaque village, chaque quartier doit être un espace de dialogue où s’exprime la fraternité à la gabonaise et le vivre ensemble.
Gabonaises, Gabonais,
L’avenir de notre nation est entre vos mains. Quel que soit votre choix lors de ce référendum, faites-le avec la conscience que nous sommes tous les enfants d’une même nation, les héritiers d’une même histoire et les architectes d’un même avenir. Que les erreurs du passé ne se répètent pas.
C’est enfin notre essor vers la félicité,
Que le seigneur tout puissant et les mânes de nos ancêtres bénissent le Gabon.
Que Dieu protège notre peuple. Vive la République !
Je vous remercie.
FIN DE LA CAMPAGNE DE SENSIBILISATION POPULAIRE
SUR LE VOTE RÉFÉRENDAIRE
Le référendum sur la nouvelle Constitution nationale offre la possibilité à chaque citoyen âgé de 18 ans, jouissant de ses droits civils et politiques, de faire valoir ses droits et ses devoirs en tant qu’électeur. En prélude au vote référendaire du 16 novembre, le ministère de l’Intérieur a organisé une campagne de sensibilisation populaire en vue d’informer et d’éduquer les citoyens des 52 communes du pays et ceux de la diaspora sur leurs droits et obligations.
Menée du 05 au 17 octobre par une commission nationale, avec à sa tête le Pr Télesphore Ondo, la campagne a touché environ 80 000 Gabonais répartis entre le territoire national et la diaspora. Ce chiffre figure dans le rapport général des activités de terrain présenté, à l’issue de la campagne, par le président de la Commission au ministre de l’Intérieur Hermann Immongault.
Au cours d’un point de presse tenu dans les locaux du ministère de l’Intérieur quelques jours avant la fin de sa mission, l’expert en droit public a informé les journalistes sur les objectifs de la campagne et les responsabilités de l’administration. « L’administration a joué son rôle régalien, essentiel et impartial. Contrairement à ce qui s’est fait jusque-là, jamais une administration n’est allée au-devant de la population lui expliquer ses droits et obligations. »
Hormis « quelques difficultés dans l’acheminement des équipes, le convoi de fonds à l’étranger, la mobilisation des ressources et la mise en place des points focaux dans les différents continents, la sensibilisation s’est déroulée dans de bonnes conditions aussi bien au plan national qu’au niveau de la diaspora », a indiqué le Pr Ondo.
Il a salué la collaboration des populations, le travail des équipes sur le terrain y compris les interprètes qui ont facilité la communication avec le public, notamment dans les villages, et l’appui des médias dans la diffusion des messages en langues locales.
Le président de la campagne de sensibilisation populaire a annoncé l’ouverture prochaine d’une 2 ème campagne chargée de la promotion de la Constitution. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne électorale proprement dite qui, selon la loi, démarre ses activités « le dixième jour » qui précède le scrutin. » En attendant cette deuxième étape, nous vous invitons à suivre l’interview du Pr Télesphore Ondo sur le référendum constitutionnel.
Flavienne L. Issembè
AUX URNES LE 16 NOVEMBRE 2024
Le vote pour le Oui ou le Non à la nouvelle Constitution nationale aura lieu le 16 novembre prochain.
Selon un communiqué publié à l’issue du Conseil des ministres du jeudi 17 octobre, quatre projets de décrets encadrent l’organisation du référendum sur la loi fondamentale.
Le premier projet de décret fixe les modalités des bulletins de vote pour le référendum.
Le second convoque le référendum.
Le troisième soumet la Constitution à référendum.
Le quatrième porte serment des membres des commissions électorales.
discours à la nation du président brice clotaire oligui nguéma

Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Aujourd’hui, cela fait exactement un an que les Forces de Défense et de Sécurité, réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions – CTRI ont pris la décision courageuse de mettre fin à l’ancien régime, suite à une élection générale dont les résultats tronqués auraient indubitablement entrainé, comme en 2016, des contestations, des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.
Cet acte a spontanément été baptisé : Coup de la Libération. Cette dénomination ne traduit pas uniquement la libération politique de notre pays. Elle traduit aussi, la liberté d’expression, la liberté d’entreprendre et surtout la liberté de rêver d’un Gabon nouveau, prospère et digne d’envie.
C’est cette espérance que le CTRI s’est fixé comme objectif à concrétiser.
Mes chers compatriotes,
Au moment où nous célébrons ce premier anniversaire de la libération de notre pays, l’heure pour moi n’est pas au bilan. Je préfère laisser le peuple juger de lui-même le chemin parcouru et se faire sa propre idée au regard des réalisations accomplies à ce jour avec détermination et par patriotisme.
Toutefois, il vous souviendra qu’après le Coup de la Libération nous avons consulté les forces vives de la Nation. De cet échange est né l’idée d’un Dialogue National Inclusif.
Je me réjouis de la réussite de ces assises dont les propositions seront soumises au référendum qui aura lieu dans les prochains jours conformément au chronogramme de la Transition.
Ensuite, nous avons entamé la Tournée Républicaine afin d’expliquer aux populations de l’arrière-pays les raisons du Coup de la Libération. Force a été pour nous de regretter amèrement la précarité généralisée dans laquelle vivent nos populations. Les infrastructures sont obsolètes et quasi inexistantes dans certaines régions. Le taux de chômage est très élevé, on dénombre trop de maux qui accablent les gabonais.
À l’épreuve des faits, nous avons décidé de mettre le pays en chantier, de relancer l’activité économique et de promouvoir la création de richesse en mettant en place des mécanismes d’aide et d’accompagnement.
Pour répondre aux besoins les plus urgents des populations, une enveloppe de 63 milliards a été mise à la disposition des 9 provinces pour s’autonomiser et relancer leurs activités.
C’est également le lieu de préciser que la Transition a hérité d’une lourde dette. Je me suis engagé, lors de mon discours d’investiture du 4 septembre 2023, à honorer tous les engagements de mon pays sur le plan international afin d’éponger cette dette abyssale. Mais le remboursement de la dette, ne saurait constituer un frein à nos ambitions, ni se faire au détriment des aspirations légitimes de développement du peuple Gabonais. En cette difficile période de Transition, la République Gabonaise invite les bailleurs de fonds à soutenir son effort vers le développement.
Mes chers compatriotes,
En prenant conscience de l’ampleur de notre dette, il va de soi que le développement de notre nation devra nécessairement passer par la valorisation de nos ressources.
Chers Gabonais, mettons-nous au travail ! Pour que toutes nos ressources naturelles non exploitées à ce jour soient mises en valeur, que le potentiel incroyable de notre EL DORADO contribue à créer de la richesse et que le quotidien des gabonais connaisse une transformation rapide et durable.
C’est aussi l’occasion pour moi de vous dire qu’en rachetant Assala Energy contre vents et marées, j’étais parfaitement conscient du potentiel pétrolier que regorge notre sous-sol.
À cet égard, après la découverte faite sur le permis de Mutamba Iroru (entre Gamba et Atora), je vous annonce l’exploration de 2 nouveaux permis, à savoir Ozigo II et Nziembou II, dont l’exploitation va incessamment commencer avec la GOC.
Mes chers compatriotes,
Depuis notre arrivée aux commandes de l’État, le CTRI a toujours agi pour une société plus équitable et plus juste en abolissant les privilèges et en ramenant les gabonais dans des secteurs où ils étaient fortement marginalisés.
Progressivement, nous allons permettre que le secteur du transport urbain et suburbain soit dominé par les nationaux. Car, sur près de 10.000 taxis, en circulation dans l’ensemble du pays, moins de 10 % sont conduits par des nationaux. Je m’engage à ce que cette statistique change dans les 5 années à venir.
Longtemps privés d’une compagnie aérienne nationale, nous avons décidé de la création de Fly Gabon, dont j’ai eu l’honneur de lancer officiellement les activités. Celle-ci obéit à notre volonté de maîtriser le secteur du transport aérien national. Cette compagnie nous permettra de retrouver la grandeur de notre pays sur la scène internationale.
Peuple gabonais,
Notre pays souffre d’un manque d’infrastructures routières. D’ici fin 2030, nous devons construire 2 591 km de route à travers l’ensemble du pays.
Ce linéaire concerne les tronçons prioritaires qui permettront, dans les 6 prochaines années, d’améliorer la mobilité et l’accessibilité des biens et des personnes, tout en désenclavant les régions reculées.
Cela favorisera également le développement de l’agriculture, réduisant ainsi notre dépendance alimentaire, et stimulera le tourisme, un secteur clé de notre politique de diversification économique.
Les infrastructures hospitalières ne sont pas en reste, 5 pôles de spécialité d’excellence sont en construction, notamment :
- Un pôle de spécialité cardio-neurovasculaire à Andem dans l’Estuaire ;
- Un pôle de spécialité multidisciplinaire et éducatif de l’enfant en situation d’handicap à Port-Gentil, dans l’Ogooué-Maritime ;
- L’hôpital Militaire de Ndjolé dans le Moyen-Ogooué, pôle de spécialité en traumatologie, devraient être finalisés très bientôt ;
- Pour Franceville, un pôle de spécialité d’uro-néphrologique et de transplantation rénale ;
- et enfin dans le Woleu-Ntem, un centre polyvalent d’ophtalmologie.
Sur un tout autre plan, le besoin d’un logement décent reste une préoccupation pour plusieurs compatriotes.
L’engouement suscité par la mise à disposition des 500 parcelles à Igoumié dans la commune d’Owendo, fruit d’un partenariat public-privé en est la parfaite illustration.
Cette opération se poursuivra avec la mise en exploitation de 40 hectares en plus, pour 800 parcelles de 500 m² viabilisés avec Titres Fonciers. À ce sujet, j’annonce qu’une vaste opération de régularisation de titres fonciers au profit de tous les compatriotes sera lancée dans les jours à venir.
De même, nous prévoyons construire 1900 logements sociaux de 2 et 3 chambres pour les fonctionnaires, en suivant le modèle conçu pour les militaires où la prime de logement mensuelle constituera l’hypothèque permettant de financer l’acquisition du logement.
En marge des fonctionnaires, d’autres mécanismes sont en cours d’étude, lesquels concerneront le secteur privé et les catégories dites économiquement faibles.
Dans quelques mois, les 14 immeubles modernes qui constitueront la cité administrative Émeraude seront livrés. Cette avancée infrastructurelle significative va changer la physionomie de la ville, mais surtout aidera l’État à réaliser près de 30 milliards d’économie par an, en permettant aux différents ministères locataires de disposer de leurs propres locaux.
Par ailleurs, pour concrétiser l’action de l’État contre la vie chère, j’ai décidé que l’exclusivité d’importation de certains produits ne sera plus la chasse gardée d’une frange d’opérateurs économiques.
Je veux privilégier le marché de concurrence pure et parfaite, et permettre à tous les gabonais de s’approvisionner aux prix adaptés à leurs revenus.
Pour hisser notre pays à ce niveau d’assainissement économique et social, il nous faut disposer d’un système judiciaire fort, équitable et indépendant.
Les réformes impulsées par le dernier Conseil Supérieur de la Magistrature devront être perçues comme l’acte inaugural de cette nouvelle administration judiciaire au service de l’État de Droit.
Gabonais, Gabonaises,
Mes chers compatriotes,
Un an après le Coup de la Libération, notre État est en train de se reconstruire autour des valeurs et des grands principes républicains.
La nouvelle Constitution de notre pays obéit à ces principes. Elle garantit au peuple gabonais le respect des libertés fondamentales et l’État de droit.
Notre nation se trouve à un tournant décisif de son histoire.
Nous avons entrepris de grandes réformes pour rebâtir un Gabon plus fort, plus juste et plus prospère. Notre travail ensemble n’est pas terminé, mais il est bien engagé.
Nous avons amorcé le changement et nous devons continuer sur cette voie avec détermination et pragmatisme. Pour nous le rappeler sans cesse, cette Journée de la Libération sera instaurée et célébrée de manière tournante à travers les différentes provinces.
Mes chers compatriotes, amis de la liberté, je sais compter sur votre attachement à ce pays et sur votre ardent désir à le voir reconquérir la place qu’il mérite dans le concert des nations.
Que Dieu et les mannes de nos ancêtres accompagnent notre essor vers la félicité.
Honneur et fidélité à la patrie !
Je vous remercie.
AN 1 DE LA LIBÉRATION : 30 AOÛT 2023 - 30 AOÛT 2024
DISCOURS À LA NATION DU PRÉSIDENT BRICE CLOTAIRE OLIGUI NGUEMA À L’OCCASION DE L'AN 64 DE L’INDÉPENDANCE DU GABON

Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Le 17 août 1960, dans la Paix, l’Union et la Concorde, notre pays le Gabon accédait à la souveraineté internationale.
En ce jour de ferveur et d’allégresse patriotiques, j’ai une pensée profonde et une vive émotion à l’égard de Feu le Président Léon MBA, père de l’indépendance, et de Feu le Président Omar BONGO ONDIMBA, père de la rénovation.
En effet, malgré le temps qui passe, leurs voix continuent inlassablement de nous rappeler nos devoirs envers notre mère patrie le Gabon.
Il y a 64 ans, le Premier Président de notre Pays, en proclamant à la face du monde l’indépendance du Gabon, s’adressait ainsi au peuple gabonais :
« En ces heures solennelles, où notre pays va naître à son nouveau destin, je prie Dieu qu’Il nous accorde la fécondité dans nos ménages, la paix dans nos cités, l’abondance dans nos campagnes, la sagesse et la vertu qui font la force des nations, c’est-à-dire, l’union, la discipline, le travail et la justice ».
A cet instant où je m’adresse à vous, il est aussi de mon devoir, d’avoir une pensée pleine d’humanité à l’endroit de nos compatriotes qui se trouvent soit affaiblis par la maladie, soit éplorés par la perte d’un être cher, soit accablés par les difficultés diverses de la vie.
Mes chers compatriotes,
Nos prédécesseurs précités et tous ceux qui ont animé la vie politique et publique de notre pays ont contribué à jeter les bases de l’édifice dans lequel nous évoluons depuis 64 ans.
Ils représentent jusqu’ici, les lumières qui ont éclairé notre chemin vers la paix, la Concorde et la cohésion nationale.
Aussi, je reste profondément convaincu que les errements regrettables de ces dernières années ne seront bientôt qu’un lointain souvenir de l’histoire de notre pays.
Grâce au coup de la libération du 30 août 2023, notre destin commun a pris un tournant décisif, plein d’espoir. Tout comme, l’expression de notre souveraineté à travers le monde est progressivement en train de se reconstruire.
Gabonaises, Gabonais
Au-delà des aspects festifs, je tiens particulièrement à ce que ce 64ème anniversaire de l’accession de notre pays à l’Indépendance soit porteur d’une signification particulière et fondamentale.
Il doit être l’occasion pour moi, de partager avec vous, de manière très claire, mon idéal autour d’une seule pensée qui sera notre cri de ralliement et de rassemblement à tous : CONSTRUISONS ENSEMBLE NOTRE PAYS.
Oui, peuple gabonais, construisons ensemble notre pays !
Cette construction ne concerne pas exclusivement les infrastructures. Il s’agit, pour moi, d’envisager quelque chose de plus grand et de plus profond que les routes et les bâtiments.
J’entends faire émerger un nouveau type de Gabonais en formatant les mauvaises mentalités. À ce titre, il me plaît de vous présenter 5 objectifs majeurs, résumés ainsi qu’il suit :
Enraciner le Gabon dans l’État de droit ;
Redonner à notre pays ses lettres de noblesse ;
Garantir le droit à l’éducation et à la santé pour tous ;
Redonner l’espoir à la Jeunesse ;
Restructurer l’économie nationale afin de garantir à tous une vie digne.
Peuple gabonais,
La restauration des institutions est la devise du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions.
Elle commande que l’intérêt supérieur de la Nation passe avant nos aspirations personnelles.
C’est pourquoi, la nouvelle Constitution, issue des recommandations du Dialogue National Inclusif, constitue une opportunité pour reconstruire notre pays. Dans les jours à venir, un référendum sera organisé et nous serons appelés à nous prononcer.
Je vous invite à y participer massivement.
Mes chers compatriotes,
La restauration de la dignité du peuple gabonais passe également par la réappropriation de son économie.
Pour atteindre cet objectif vital, il va falloir faire des choix et définir nos priorités. Tout d’abord, il est fondamental que le Gabon entre dans un nouvel écosystème de travail en s’appropriant les petits métiers qui sont d’immenses gisements de création de richesses.
Ceci permettra de résorber significativement le chômage des jeunes. Puis, il y a la reconquête économique de notre souveraineté qui passe par la maîtrise de nos ressources naturelles, comme bien d’autres pays ont déjà réussi à le faire.
C’est dans cette logique, que nous avons fait valoir notre droit de préemption en rachetant la compagnie de production pétrolière ASSALA ENERGY. Cette décision marque bien notre volonté d’accéder à cette indépendance financière recherchée.
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Les autres secteurs de notre pays que sont l’agriculture, le bois, l’énergie, les mines, le numérique, la pêche, l’industrie et le tourisme connaîtront les mêmes mutations ambitieuses que le secteur pétrolier.
Toutefois, pour y parvenir, il nous faut mettre en place un cadre législatif solide basé sur des lois fortes, gage d’un véritable État de droit.
L’État de droit est bien plus qu’un simple concept pour le CTRI. Il est l’idéal de démocratie auquel nous devons tous aspirer. Il garantit notre liberté et notre justice en assurant à chaque Gabonais, quel qu’il soit, la possibilité de s’exprimer librement et de vivre dignement. Car, il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression, mais également sans respect de la loi.
Aucun pays au monde ne s’est développé dans l’anarchie et le désordre, ou par l’injure et la caricature. Nos divergences d’opinions ou d’idées ne doivent pas nous amener à mépriser nos dirigeants, voire à dénigrer notre pays sur les réseaux sociaux. C’est inacceptable. Force restera toujours à la loi.
Le Gabon a toujours été un havre de paix. Le dialogue et la tolérance ayant été érigés en principes de gouvernance. Ce qui a fortement contribué à mettre en valeur sa diplomatie, plusieurs fois sollicitée pour aider et accompagner des pays amis en proie à des crises diverses.
De cette culture de paix, minutieusement construite, précieusement entretenue, et si chère au peuple gabonais, notre pays ne peut servir de base arrière pour mettre à mal la stabilité d’autres États ou la quiétude des peuples frères et amis.
En ce temps de transition, plus que jamais, la discipline qui caractérise les militaires restera un des éléments fondamentaux de gouvernance sur lequel le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions entend s’appuyer pour bâtir le Gabon Nouveau.
Mes chers compatriotes,
C’est pour placer résolument notre pays sur la voie de l’État de droit, que nous avons choisi comme thème de cette célébration de l’indépendance : le coup de la libération du 30 août 2023 : une opportunité pour notre essor vers la félicité.
Cette thématique, très pertinente, est pour moi une façon de souligner l’implication de l’armée dans la construction de l’État de droit et de la démocratie. Je m’en réjouis profondément, car cela donne tout son sens à notre action du 30 août 2023.
Pour cette 64ème édition de l’indépendance, nous brandirons avec fierté la capacité de l’armée à protéger nos concitoyens et à garantir l’intégrité de nos frontières. N’oublions jamais que la plus grande force d’un militaire réside d’abord dans son attachement indéfectible à sa patrie et à ses compatriotes.
Gabonaises, Gabonais,
Mes chers compatriotes,
Encore une fois « construisons ensemble notre pays » en mettant de côté tout ce qui peut nous diviser.
L’Histoire de notre pays, écrite depuis la nuit des temps, par les mânes de nos ancêtres, magnifie l’INVINCIBLE ESPOIR qui ouvre la voie à notre essor vers la Félicité.
Bonne Fête de l’Indépendance !
Honneur et Fidélité à la Patrie !
Vive le Gabon Éternel !
Je vous remercie.
FIN DE LA TOURNÉE RÉPUBLICAINE DU PRÉSIDENT OLIGUI NGUEMA
Initiée en décembre 2023 dans l’Ogooue Maritime, la tournée provinciale du général Oligui Nguema s’est achevée le 13 août 2024 dans l’Estuaire.
Sept milliards de francs CFA. C’est la coquette somme consacrée au financement des projets de développement et d’amélioration des conditions de vie des populations dans ces communes.
À l’instar des précédentes, la tournée dans l’Estuaire – successivement à Akanda, Owendo, Libreville, Kango, Cocobeach, Ntoum et Bikele – a été l’occasion pour faire le point de l’état d’avancement des travaux de construction de logements, des structures scolaires, de la construction et réhabilitation des axes routiers déjà engagés, et d’annoncer ceux en cours de planification.
Au niveau politique, le Président a fait appel au soutien indéfectible des Gabonais pour un “oui” au référendum sur la Constitution nationale.
Yevtte Bivigou