« NOS VOIX COMPTENT… »

NOS VOIX COMPTENT…

Dans les urnes, chaque voix résonne comme une promesse de changement. Pourtant, pour beaucoup, cette promesse s’éteint dès que les élections sont terminées. À travers « Nos voix comptent », des témoignages sincères révèlent une déception profonde envers un système politique perçu comme déconnecté des réalités de ceux et celles qu’il prétend représenter. Ce projet met en lumière des histoires de citoyens qui, bien que désillusionnés par l’abandon post-électoral, continuent de croire que leur voix mérite d’être entendue, même dans un contexte où la confiance vacille.

Jessica. 28 ans. Étudiante en logistique et transport

 

La période qui précède les élections est le moment où les citoyens peuvent exprimer leurs attentes et besoins en votant pour le candidat de leur choix. Après les élections, nos voix comptent car c’est le moment où les citoyens peuvent évaluer les actions des élus et les tenir pour responsables de leurs promesses. S’ils ne tiennent pas leurs promesses, les citoyens seront vraiment déçus. Les hommes politiques sont plus proches des populations avant les élections parce qu’ils cherchent à gagner des voix. Pour ce faire, ils font semblant d’être à l’écoute des préoccupations et des besoins des citoyens.  Ils élaborent leurs priorités et mènent campagne dans différentes provinces. Une fois qu’ils sont face aux populations, ils créent des liens émotionnels et montent une image positive. En fait, ils sont là pour un but précis. Une fois élus, ils s’éloignent des populations oubliant les besoins de celles-ci. Je les invite à améliorer nos conditions de vie, à mettre en place de meilleures conditions d’étude dans les écoles et les universités, à investir dans les infrastructures publiques et les transports en commun, et à réduire les embouteillages.

 

Timmy. Jeune diplômé en communication digitale. À la recherche d’un d’emploi

 

À mon avis, l’expression « nos voix comptent » fait référence à une période très spécifique dans notre pays, celle des élections. Cela renvoie au rôle décisif du peuple qui, conformément au droit constitutionnel, fait le choix de ses dirigeants, détermine qui sera son gouvernant, son chef et qui dirigera le pays. En somme, cela souligne l’importance de la voix du citoyen dans le processus électoral grâce à laquelle le choix des responsables politiques se fait. Les candidats ont besoin massivement des voix des citoyens pour être élus en tant que maire ou président. Mais une fois les élections passées et le pouvoir acquis, à quoi sert encore une voix ? L’importance des voix diminue, les promesses faites avant les élections ne sont plus tenues.  Pour moi, tout cela ressemble à un véritable jeu politique, un jeu de séduction. Pour s’attirer la faveur des électeurs, les politiciens font des promesses, offrent des dons, parfois même de l’argent de manière détournée. Une fois élus, une fois en poste, leur priorité n’est plus de respecter ce qu’ils ont promis, mais de se concentrer sur leurs propres intérêts. Les électeurs se retrouvent abandonnés avec leurs espoirs déçus. En tant que citoyens, nous devons être vigilants et discerner ce qui est vraiment réalisable et ce qui ne l’est pas. Au final, que constatons-nous ? Il est rare que les promesses faites soient tenues à 100%. Sur ce pourcentage, 30% seulement seront peut-être réalisés tandis que 70 % resteront sur le papier.

 

Qu’attendez-vous concrètement des élus pour améliorer votre cadre de vie ?

 

« En premier lieu, il s’agit de garantir un mieux-être pour tous. Cela signifie : l’accès aux services essentiels comme la santé et l’éducation pour tous, afin que chaque Gabonais, chaque citoyen, puisse bénéficier de ces droits fondamentaux. Il est également crucial que l’ensemble de la population se nourrisse de manière adéquate et vive dignement. Deuxièmement, il est primordial et impératif de réduire le taux de chômage qui est encore très élevé dans notre pays par la mise en place de mécanismes efficaces et de réelles opportunités d’emploi à la jeunesse gabonaise. Ce sont ces actions concrètes que nous attendons de ceux à qui nous confions notre voix et qui sont censés nous représenter au plus haut niveau. »

 

Maman Mirabelle. Fonctionnaire depuis 30 ans

 

Une fois élus, de nombreux politiciens ne tiennent pas leurs promesses. Certains deviennent même égoïstes et nous ignorent complètement même lorsque nous cherchons à solliciter leur aide. C’est regrettable et décourageant alors que nos besoins, notamment dans les provinces, sont nombreux et urgents. Nous avons besoin d’hôpitaux bien équipés et dotés de médecins spécialisés. Nombreux d’entre nous n’ont pas les moyens de se rendre dans la capitale pour des soins. Le coût de la vie est également un problème majeur. Les produits alimentaires et les services de base sont de plus en plus chers, tandis que les salaires restent insuffisants pour subvenir aux besoins des familles. En matière d’emploi, les jeunes diplômés peinent à trouver du travail alors que nombre d’entre eux sont ont le baccalauréat, des masters, des licences ou des diplômes techniques. Le système actuel tend à favoriser les plus jeunes dans les recrutements, négligeant ceux qui ont plus de 28 ans. Le récent concours des Forces de l’ordre et de sécurité est une preuve tangible. Les critères d’âge sont discriminatoires. Seuls les jeunes âgés de 18 à 24 ans sont éligibles, au grand désespoir de nombreux parents qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. Il est urgent que des mesures soient prises pour réduire le chômage et offrir des opportunités équitables à tous. Enfin, nous prions pour que la situation change. Nous, les mères, espérons qu’un jour le Gabon offrira une meilleure vie à tous ses citoyens, peu importe leur niveau de vie.

 

Margo. 52 ans. Commerçante à Libreville

 

J’ai donné ma voix à chaque élection. Je me souviens des promesses des politiciens. Ils viennent dans nos quartiers, nous promettent monts et merveilles, disent qu’ils vont améliorer nos conditions de vie, créer des emplois et tout changer pour nous. Mais, une fois les élections terminées, on ne les voit plus. Ils oublient d’où ils viennent. Ils oublient les citoyens qu’ils ont rencontrés dans les rues et qui ont mis leur confiance en eux. Ils veulent être élus. Après, les populations n’ont plus aucune importance pour eux. Notre voix, notre choix, ne comptent, semble-t-il, que le jour du vote. Nous, le peuple, restons plantés là sans rien, rêvant de changements qui ne viendront jamais. Malgré tout, je continue de voter en espérant, qu’un jour, les choses changeront, qu’on élira un leader qui tiendra ses promesses.

 

Marvin Emerick. Elève en classe de terminale

 

« Quand on dit nos voix comptent, je pense qu’elles comptent parce qu’elles jouent un rôle décisif en période électorale. En revanche, je pense que nos voix ne comptent plus après les élections, les politiques étant plus proches des populations avant les élections parce qu’ils ont besoin de leur soutien et de recueillir les voix nécessaires afin d’être élus. Une fois élus, ils s’éloignent et délaissent la population livrée à ses réalités et à ses faiblesses. Certains élus ne réalisent pas les promesses faites pendant la campagne électorale parce qu’ils ne peuvent tout mettre en œuvre. Ils présentent des projets et mentent pour gagner nos voix. Les actions concrètes que j’attends des élus pour améliorer nos conditions de vie sont la route, la fourniture d’eau et d’électricité à travers tout le pays. ».

 

Grâce. 30 ans. Diplômée en documentation

 

« Après avoir suivi une formation en archivage pendant deux ans, je suis toujours sans emploi.  En outre, avoir un stage est un véritable parcours du combattant. Afin que nos conditions de vie s’améliorent, j’invite les politiciens à tenir leurs promesses, à écouter la population en dehors des périodes électorales, à se rendre dans les zones reculées pour constater les conditions de vie difficiles des Gabonais. L’accès à l’emploi et la réduction du coût de la vie sont des priorités. Il est insupportable de voir des familles lutter pour nourrir leurs enfants, alors que le prix des produits de première nécessité ne cesse d’augmenter. Il est également crucial de créer des opportunités pour les jeunes. Lorsque des concours de recrutement sont organisés, les milliers de candidats qui s’y présentent témoignent de l’étendue du problème de chômage. Nous attendons que les engagements pris soient respectés et que des mesures concrètes soient mises en œuvre pour améliorer les conditions de vie des Gabonais. »

 

Raguino et Ngwègnango. Étudiants en logistique-transport et marketing digital.

 

« Quand on parle de voix qui comptent, on pense au peuple, au droit de vote, à la liberté d’expression, à la démocratie et à l’Etat de droit. Nous émettons le vœu que les choses changent pour le mieux. Nous avons besoin de gens motivées qui aiment et servent leur pays, d’une meilleure entente entre gouvernants et gouvernés, les premiers devant prendre en compte les besoins du peuple. » Nous votons dans l’espoir que les choses changent. Mais à y regarder de près nos voix ne comptent pas. Loin d’évoluer, la situation demeure en l’état laissant de nombreux foyers dans le désarroi et la maladie. Nous dénonçons l’achat des consciences, la falsification des résultats électoraux, l’énergie et les sommes colossales investies dans les campagnes électorales au détriment de l’essentiel. »

 

Nos jeunes compatriotes pointent du doigt l’attitude désintéressée des gouvernants vis-à-vis des projets présentés par des personnes de bonne volonté et des plaintes des populations sur les coupures d’eau et d’électricité.

 

« La plupart du temps les plaintes n’aboutissent pas alors qu’elles sont diffusées à travers divers canaux. Il en de même des projets qui butent sur la méfiance ou la jalousie des politiques face à la concurrence. Ceux qui sont validés le sont moyennant une part du marché. L’attitude des politiques montre à suffisance que la voix des électeurs ne compte pas. Ils ne s’y intéressent guère, si ce n’est en période électorale pour arriver à leurs fins. Comment leur faire confiance alors qu’ils ne tiennent pas compte des besoins du peuple qui ne demandent qu’à voir leurs conditions de vie améliorées ? »

   

Propos recueillis par Eric Ozwald

MEMBRES DE L’ÉQUIPE
 

Fondatrice – Directrice de la Publication

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Flavienne Louise Issembè

 

 

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Eric Ozwald

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