UN TALENT. UNE VOIX. UN MESSAGER.
« Il faut prêter attention aux messages artistiques pour que demain soit peut-être meilleur… Nous ne sommes pas les ennemis de la société. Nous sommes plutôt des guides de la société. »
Dominique Douma
Écrivain. Dramaturge. Comédien.
Les lumières de l’auditorium du complexe scolaire Michel Dirat s’éteignent. L’obscurité se drape de luminaires rouges. Le silence s’installe. Les comédiens entrent en scène. Le jeu s’anime et prend vie. Opérant sa magie à travers la gestuelle, la voix et le message qu’il porte, l’Artiste déroule son talent. Le public retient son souffle.
Écrit et mis en scène respectivement par Yann Amir Saint-Onge Nzigou, deux figures montantes de la scène artistique gabonaise, « SUR LE DOS DE LA TORTUE » a clôturé, le 28 juin 2025, le Festival Coup de Théâtre crée et dirigé par Dominique Douma, dramaturge, comédien et écrivain gabonais. La pièce met en scène des comédiens talentueux.
Clodrey Bekale, Phèdre Biloghé Ngoua, Amida Motsinga, Doris Magninga, Valeni Menie, François Mezui et Iris Zang s’embarquent dans un mystère mêlant intrigue et suspense, qui menace la sécurité nationale. Trois agents secrets tentent de résoudre l’énigme. Au fil de la pièce, le jeu des comédiens et des comédiennes accroche le public.
Une heure après, les langues se délient. De l’avis de certains spectateurs, « la pièce est une leçon de vie, un reflet de la société dans toute sa splendeur et ses travers. »
Née de l’émotion, de l’expérience subjective et de la vision que l’artiste a de la société, les œuvres de l’esprit sont le fruit de son activité créatrice dans les domaines du théâtre, du cinéma, de la musique, du chant, de la danse, de la peinture ou de la sculpture.
Maillon incontournable de la société, l’artiste consacre de longues heures de travail à son œuvre, parfois au prix d’énormes sacrifices. L’observateur, le libre penseur, l’éveilleur de conscience ou le perturbateur en lui véhicule des messages et des vérités qui incitent à la réflexion, à la prise de conscience, à l’action.
Aimé, adulé ou honni, l’artiste est et demeure. Pour autant, combien sont morts ici et ailleurs pour avoir osé dire la vérité et condamné qui une injustice, qui un système politique qui ne tolère ni critique ni remise en question de l’ordre établi, et foule au pied les droits fondamentaux de la personne.
L’application effective des droits de l’artiste interpelle plus que jamais les tenants du pouvoir à restaurer la dignité de l’artiste, son statut et son traitement, ainsi que les hommes et les femmes qui font de l’art leur métier à travailler main dans la main pour que vivent l’artiste et son œuvre dans les meilleures conditions qui soient.
Le bon sens impose un changement de paradigme basé sur l’application effective des droits de l’artiste consacrés par la Constitution nationale et « la loi N° 006/2024 du 21/07/2024 portant ratification de l’ordonnance n°0010/PR/2024 du 26 février 2024 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°16/2023 du 08 août 2023 portant statut de l’artiste ou de l’acteur culturel en République Gabonaise. »
Flavienne L. Issembè