CLAUDINE AÏCHA TSOUMBOU
« MON RÔLE EN TANT QUE SUPPLÉANTE DE GEOFFROY FOUMBOULA M’HONORE. »

Elle croit et a foi en son combat. Militante de la lutte pour les Droits Humains, Claudine Aïcha Tsoumbou entend assumer pleinement son rôle de suppléante aux côtés du candidat Geoffroy Foumboula une fois qu’ils siègeront à l’Assemblée nationale. « Nous allons gagner et œuvrer à la restauration de la dignité des Gabonais.es... » Plus que jamais, le tandem de la plateforme « La Majorité Bloquante », qui a franchi le premier tour des élections législatives, est engagé à représenter, comme il se doit, le Peuple gabonais à l’Assemblée nationale. Entre joie et fierté, projet sociaux et besoins pressants des populations, Aïcha se livre à cœur ouvert à la veille du deuxième tour du scrutin le 11 octobre.
Claudine Aïcha Tsoumbou - Mon sentiment est partagé. Le premier est le sentiment de joie que j’éprouve à l’idée d’aller siéger à l’Assemblée nationale et de travailler avec Geoffroy Foumboula. J’y défendrai ce en quoi j’ai toujours loin des instances décisionnelles. Nous allons gagner et nous pourrons, une fois à l’Assemblée nationale, œuvrer à la mise en place de la Commission Vérité - Justice - Réparation. Mon deuxième sentiment est un sentiment de fierté. Je me sens honorée de travailler aux côtés de Geoffroy Foumboula. C’est un ainé. Il est de Kinguele. Il est mon voisin le plus proche, mais je ne suis pas sa suppléante parce que nous sommes voisins. Je le suis parce qu’il connait mon engagement et ma détermination. Je suis fière d’accompagner quelqu’un qui partage les mêmes convictions que moi. Je me retrouve dans tout ce qu’il dit au point que j’ai décidé de faire comme lui. Il est un acteur de la société civile et mon modèle.
Quelle est l’importance que représente à vos yeux le rôle qui sera le vôtre ?
Le rôle de la femme est de contribuer à la construction du Gabon. Les 30 % du quota de femmes que nous avons obtenu ne doivent pas être un vain mot. Ce quota doit s’inscrire dans les faits et incarner la prise de décision à l'Assemblée nationale, les propositions et l’adoption de lois qui protègent la femme, la jeunesse et le Gabon tout entier. Le rôle de la femme consiste aussi à construire nos édifices y compris l’Assemblée, la mairie et nos circonscriptions.
Par ailleurs, la femme est le poumon de l’économie nationale. Je m’explique. La majorité des commerçantes au Gabon sont des femmes. Elles vendent à l'étalage, tiennent des salons de coiffure et font de la manicure-pédicure. Lorsque les femmes sont assises derrière leur étal, elles gagnent à peine de quoi se nourrir, dépensent 1 300 à 1 500 francs par jour pour payer les taxes à la municipalité, et se demandent à quoi servent ces taxes. Les femmes étant le poumon de l'économie gabonaise, il est hors de question qu’elles continuent à produire sans manger le fruit de leur travail.
La Majorité Bloquante entend œuvrer à l’inscription dans les faits du quota de 30% de femmes et du projet de loi qui vise à protéger la commerçante afin qu’elle bénéficie des allocations familiales et des primes de la rentrée scolaire pour ses enfants parce qu'être commerçante est un statut.
La femme dans la 5 ème République doit être dans toutes les sphères décisionnelles. En tant que femme, le plaisir est le mien d’aller à l’Assemblée pour travailler au nom du Peuple gabonais, veiller au bon fonctionnement de la construction de mon pays, parce que je ne serai plus un citoyen normal comme tous les autres. Je serai un citoyen à part entière. J’ai l’obligation de veiller sur moi et d'être un modèle pour la femme, la jeune fille, les mamans dans les commerces et dans les marchés, parce que ce sont elles qui m'envoient à l'Assemblée, à l'hémicycle, parler au nom du Peuple. Je souhaiterais que toutes les femmes qui ont posé leur candidature aux élections raisonnent comme moi. Nous ne sommes plus là pour nous, mais nous sommes là pour le Peuple gabonais.
À la lumière des besoins pressants de la population gabonaise, quel est le projet de « La Majorité Bloquante » pour y répondre ?
Le projet est clair : mettre le gouvernement face à ses responsabilités et contrôler son action. Venons-en aux besoins pressants des populations. La Majorité Bloquante a des candidats dans les cinq arrondissements de Libreville. Les populations qui y vivent connaissent les mêmes difficultés et les mêmes réalités. Notre première action sera de situer les populations gabonaises vivant sur les terres appartenant à l’État sur les déguerpissements, les conditions de déguerpissement et de vie à court et moyen termes parce que ces questions reviennent dans chaque causerie. Trois autres problèmes concernent l’eau, son arrivée à la pompe et dans nos foyers, la crise sanitaire et les conditions de passage des étudiants du deuxième cycle à l’université. Je suis d’avis qu’il faille suspendre les examens de 2026. Cela ne sert à rien d’ajouter des bacheliers alors que notre pays n’a pas trouvé de solution au dossier des étudiants de 2024 et 2025. Il faut résoudre ce problème de même que celui du chômage. Que prévoit l’État ?
Quelle est la place des Droits Humains dans le projet de La Majorité Bloquante, notamment dans le domaine de la restauration du bien-être et de la dignité des Gabonais ?
La question des Droits Humains a toute sa place dans le projet de La Majorité Bloquante. À titre de rappel, le projet de loi portant amélioration des conditions de vie des défenseurs des Droits Humains a été introduit et voté à l’Assemblée de la Transition sous l’impulsion de Geoffroy Foumboula. En étant au Parlement, nous travaillerons et veillerons à l’amélioration des projets de lois votés antérieurement et des conditions de vie des populations, et à la restauration de la dignité des Gabonai.es. La dignité ne peut être restaurée si le citoyen n’est pas considéré. Considérer le citoyen revient à le mettre face à ses devoirs et responsabilités et à mettre également L’État face à ses devoirs et responsabilités y compris le respect de l’être humain. Les responsabilités sont partagées.
Lorsque nous parlons de déguerpissement, l’État a le droit de récupérer ce qui lui revient de droit, mais l’État a aussi l’obligation de respecter l’être humain parce qu’un État qui vient dépouiller son peuple d’un toit n’est pas un État. Il a le devoir de s’assurer des conditions dans lesquelles vivent les populations. Ceci nous renvoie à la question des Droits Humains. Respecter l’être humain c’est restaurer sa dignité. Restaurer la dignité des Gabonais, c’est protéger le député, le sénateur, le villageois, le ministre et le président de la République.
Qu’en est-il de la question fondamentale du titre foncier ?
J’étais exilée au Cameroun. On me disait à chaque fois, intègre-toi, adapte-toi. Lorsqu’on m’envoyait un peu d’argent, j’en mettais de côté pour acheter un terrain. Un jour, j’ai décidé d’en acheter un. Quelqu’un m’a dit : « qui es-tu pour acheter un terrain au Cameroun. Nos frères n’ont même pas fini de s’installer et de construire et c’est à toi que nous allons vendre un terrain » ? Le Gabon a vendu nos terres à des expatriés qui sont détenteurs de titres fonciers. J’en appelle à : la restauration de la dignité des Gabonais. Chaque Gabonais mérite d’avoir un titre foncier. Le droit coutumier doit prévaloir. Les frères expatriés doivent restituer les terres des Gabonais aux Gabonais. L’État devrait mettre en place des mécanismes pour la restitution des terres aux nationaux, quitte à dédommager les expatriés.